Les gens sont sortis massivement à Tizi Ouzou pour réclamer le départ de Hannachi, quel est votre avis sur cet événement ?
C'est effectivement un événement important dans la mesure où, d'après les échos qui me sont parvenus, cela a été une marche pacifique qui a regroupé beaucoup d'anciens joueurs, dirigeants et de très nombreux supporters qui demandent le départ du président actuel de la JSK. Personnellement, j'adhère à la démarche du Comité de sauvegarde de l'intérêt de la JSK. Il est temps qu'il y ait du changement. Hannachi a été président du club depuis plus de 20 ans, il y a eu des hauts et des bas mais, ces dernières années, il y a eu plus de bas que de hauts.
Avec une petite exception la saison écoulée…
Oui, lorsqu’Aït Djoudi était l'entraîneur, la JSK avait fini seconde et joué la finale de la Coupe d'Algérie, et les supporters revenaient un peu au stade. La stabilité au sein du club se situe uniquement au niveau de la présidence. Du staff technique, on dit chaque fois au début que c'est le meilleur qui arrive puis, il devient moins bon et on change d'entraîneur constamment. Au niveau de l'effectif, la JSK se sépare chaque année d'au moins 10 joueurs. Il est impossible de faire des résultats sans continuité au niveau du staff technique et de l'effectif.
Pourquoi n'avez-vous pas participé à la marche ?
Je n'ai pas pu faire le déplacement car j'ai des problèmes personnels, c'est pourquoi je suis d'ailleurs en France. Autrement, j'aurais été parmi la tête de cette marche avec mes camarades qui l'ont initiée. Mais ma position est claire, pas besoin d’en reparler. Hannachi a été président de la JSK, cela a duré un temps, à chaque fois il parle de démission mais il ne le fait pas. Il y a des investisseurs en Kabylie qui veulent rendre à la JSK son lustre d'antan.
Le problème est que Hannachi refuse de s'en aller…
J'ignore les raisons profondes qui l'incitent à rester malgré le fait d'avoir été pris à partie par les supporters qui veulent du changement. A Hannachi, je dis : il faut laisser quelque chose derrière soi. Bien sûr, il va laisser des titres derrière lui, mais où sont les infrastructures ? Il n'y a pas d'hôtel alors que les terrains existent, et pas de base d'entraînement, c'est incroyable ! La JSK est passée du statut de club professionnel durant les années 80 à celui d'un club plus qu'amateur. Selon les échos que j'ai eus, son administration est dérisoire, ce n'est pas normal. Cela fait quelques années que la JSK flirte avec la relégation, c'est dramatique. Ce club représente toute la Kabylie, il y a un vivier qui n'est pas pris en charge. Je le dis et je le répète, la JSK devrait être un petit Barcelone.
Comment faire pour déloger réellement Hannachi ?
Je ne le sais pas. Il faut éviter toute forme de violence, cela est clair. En outre, il faut persévérer dans cette voie pacifique, peut-être qu'au bout le Bon Dieu guidera Hannachi vers la raison. Je ne vois pas quelle pourrait être l'autre solution. On a tout le temps changé d'entraîneur et de joueurs, à un moment ou à un autre il faut changer de président.
Au fait, comptez-vous reprendre du service sur le terrain ?
Oui, je compte rebondir être année éventuellement, après l’expérience malheureuse à Béjaïa. On était pourtant bien partis. Après 11 journées, on était deuxièmes avec 19 points, à 2 points du premier. Ensuite, il y a eu manipulation d'une partie des supporters. Je dis bien une partie car je n'ai jamais eu de problèmes dans la rue avec les gens de la JSMB. Après, on s'est séparés à l'amiable, mais voyez où en est le club maintenant. Ils ont récolté 20 points en 19 matchs, c'est incroyable ! Et dire que cette saison le podium était facile à atteindre. Maintenant, il y a mon agent qui s'occupe de mes contacts. J'en ai deux avec des clubs de Ligue 1 et deux autres avec des clubs de Ligue 2. Dans une semaine ou 10 jours, on y verra plus clair. En tout cas, j'envisage de reprendre, en Ligue 1 ou 2, avec un challenge intéressant.
H. D.
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