Démission Blatter : Voilà ce qui va changer à la FIFA

Les séismes se succèdent à la maison FIFA. Celle-ci est sérieusement ébranlée. Son président Joseph Sepp Blatter n’y a pas résisté. Il a annoncé sa démission mardi soir, quatre jours seulement après sa réélection pour un cinquième mandat. Les querelles «géopolitiques» ont fait office de séisme dévastateur.

La toute puissante Fifa est désormais fortement fragilisée par de grosses affaires de corruption. Après que plusieurs membres du comité exécutif de l’instance internationale, très proches à Blatter, ont été appréhendés par les enquêteurs dans des affaires de corruptions au sujet de l’attribution de la Coupe du monde 2018 (Russie) et celle de 2022 (Qatar) respectivement en concurrence avec l’Angleterre et les Etats-Unis, le château de Blatter qu’on pensait indestructible s’est effondré en un laps de temps record. A l’instar de ses principaux collaborateurs, à leur tête le secrétaire général, Jérôme Valcke, sous la loupe des enquêteurs, Blatter n’est pas à l’abri d’une telle procédure. Sa démission ne l’épargne pas, en effet, de poursuites judiciaires, ont souligné plusieurs médias occidentaux. En attendant les conclusions de l’enquête qui risque de s’inscrire dans la durée, Blatter veut précipiter sa succession. Il a appelé d’ailleurs pour l’organisation des élections anticipées. Celles-ci devront avoir lieu pendant le premier semestre de l’année prochaine, très probablement en mai 2016.

 

Un pont d’or pour Platini

Compte tenu du rôle prépondérant joué par l’instance européenne de football (UEFA) avec cette grosse pression exercée par le patron de la structure, Michel Platini, et les responsables de la discipline en Angleterre sans oublier l’implication directe des USA, il est clair que la campagne menée pour la «déstabilisation» de Blatter revêt des considérations géopolitiques. Les USA et les pays européens vont peser de tout leur poids pour trouver un successeur consensuel à Blatter. Le président de l’UEFA, Michel Platini, semble remplir bien ce profile. C’est du moins ce que nous avons appris de sources crédibles selon lesquelles les lobbys vont faire tout pour barrer la route aux candidats potentiels, à leur tête le Jordanien, le prince Ali. Il semble, du coup, que Platini est le mieux placé pour prendre les rênes de la Fifa, longtemps dirigée par le Suisse pour une période de 18 ans.

Changement dans la désignation des membres du CE

A en croire nos sources, la chute de l’empire de Blatter devrait déboucher sur un changement radical d’hommes. A commencer par la structure la plus influente de la Fifa, à savoir le comité exécutif (CE). Il semble que les choses prennent la direction de la révision du mode du choix des membres du CE. Comment ? Nos sources expliquent : «Le système d’élection des membres du comité exécutif devrait changer. Habituellement, chaque Confédération continentale procéderait au choix de ses représentants au CE. Cette méthode devrait s’éclipser. La confédérations continentales seront déchargées de cette mission pour laisser cette mission à la FIFA qui procédera, elle-même, à la décision des membres de la structure exécutive.» Une façon probablement pour la Fifa de mieux contrôler la qualité de son exécutif afin de réduire les risques. Pas si sûr.

Mohamed Fayçal

 

 

Cité dans une affaire de corruption

Jérôme Valcke ne se sent pas forcé de démissionner

Evoqué dans une affaire de corruption concernant le soutien à l’Afrique du Sud à l’organisation de la phase finale du Mondial 2010 contre la coquette somme de 10 millions d’euros, le secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke, ne semble nullement inquiété ou contraint de suivre le chemin de son patron, Joseph Blatter. C’est ce qui ressort de ses déclarations hier sur L’Equipe. «Je n'ai aucune raison de dire que je ne devrais pas rester secrétaire général, je n'ai aucune responsabilité, je n'ai aucun reproche à me faire, je n'ai pas à me justifier d'être innocent», souligne Valcke qui présente sa propre position sur l’affaire des 10 millions de dollars. Ecoutons-le : «A un moment donné, suite à une décision du gouvernement sud-africain, la Fifa a reçu une lettre qui demandait de retirer du budget du comité d'organisation du Mondial 2010 une somme de dix millions de dollars, pour que cela serve au programme Diaspora Legacy. Ce fonds devait être managé par le président de la Concacaf Jack Warner, cela a donc été envoyé sur les comptes indiqués par Jack Warner. (…) Je ne comprends pas le raisonnement, où et comment j'ai été mis en cause pour une histoire de corruption. On a été juste au milieu pour effectuer un versement validé par le président de la commission des finances de la FIFA».

M. F.

 

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