«Le procureur de la République s’est saisi de l’affaire et a ordonné une enquête» : ça, c’est une vérité. «Que la FAF, le COA ou la LFP aient saisi la JSK officiellement pour l’informer que la signature de Hannachi n’est plus recevable est un grand mensonge. » Nous avons appelé tous les acteurs concernés dans cette affaire. La FAF, la LFP, le COA, la JSK et le comité de sauvegarde pour essayer de faire toute la lumière sur cette affaire et le moins que l’ont puisse dire est que certaines vérités sont étonnantes.
Berraf : «Le COA prend acte»
Le président du Comité olympique algérien n’a pas voulu polémiquer autour du conflit JSK-comité de sauvegarde. Joint par nos soins, Mustapha Berraf nous dira : «Des gens respectables sont venus me voir pour me faire part de leur problème. Je les ai reçus. J’ai entendu ce qu’ils avaient à dire et j’ai dit ce que j’avais à leur dire. Le COA prend acte. » Nous avons essayé de savoir ce que le COA a fait et compte faire dans cette affaire, voici la réponse de Berraf : «Le COA prône la réconciliation et travaillera dans ce sens. La JSK est un très grand club. Il ne mérite pas ça. On va essayer de faire entendre la voix de la raison aux deux parties, trouver une solution qui arrangerait tout le monde et surtout qui permettra à ce club d’avancer et de faire le bonheur des Algériens comme il le faisait jadis. »
Kerbadj : «Hannachi est le président de la SSPA, il peut signer»
La LFP est la seule autorité compétente à traiter de l’affaire JSK. Tous les clubs y sont affiliés. Le président Mahfoud Kerbadj que nous avons joint hier en milieu de journée dit encore une fois qu’à son niveau il n’y a pas d’affaire JSK, tout en confirmant sa rencontre avec les membres du comité de sauvegarde de la JSK. «Je vous ai dit la dernière fois qu’il n’y a pas d’affaire JSK à mon niveau. Ce club n’a pas de traitement de faveur, tout comme son président. On a appelé tous les clubs à régulariser leur situation administrative via un communiqué qui est toujours sur notre site. La JSK, à l’instar des autres clubs doit actualiser ses données pour la saison 2015/2016. Si anomalie il y a, on refusera le dossier, tout simplement», nous dira Kerbadj.
«J’ai reçu le comité de sauvegarde»
Le président de la Ligue de football professionnel nous dira ensuite qu’il a rencontré récemment les membres du comité de sauvegarde avec qui il a eu une discussion qu’il a qualifiée «d’intéressante». «J’ai reçu récemment Iboud et ses amis. Ils m’ont remis des documents prouvant que Hannachi a été président du CSA et président de la SSPA. J’ai pris note », dira l’ex-président du CRB. Interrogé sur les écrits de presse disant que la LFP aurait envoyé un courrier à la JSK l’informant que la signature de Hannachi n’est plus valable, Kerbadj, très remonté, nous dira : «C’est faux et archi faux. Jusqu’à preuve du contraire Hannachi Mohand-Chérif est le président légal de la SSPA/JSK. C’est l’assemblée des actionnaires du club qui l’a élu président et seule une AGEX peut le destituer. Sa signature est valable, sinon, tous les joueurs qu’il a libérés ne seront pas qualifiés, idem pour les nouvelles recrues. Comme je vous l’ai dit Hannachi peut signer normalement, sans même prendre l’avis des autres… A moins que la justice ne le l’empêche. »
«On a demandé à la JSK des actes notariés des statuts du club»
Par ailleurs, et en ce qui concerne la requête du comité de sauvegarde et sa promesse faites aux Iboud & Co de prendre en main le dossier, le président de la LFP nous répondra : «La Ligue ne peut pas destituer Hannachi. Seuls le CA de la SSPA et la justice peuvent le faire. Ceci étant, on a demandé à la JSK de régulariser sa situation administrative et elle va le faire. La direction de ce club va nous envoyer des actes notariés prouvant que c’est Ilyès Izri le président du CSA et que Hannachi n’est qu’un simple actionnaire choisi par le conseil d’administration pour présider la SSPA» et d’ajouter : «Je ne sais pas pourquoi la FAF est citée dans cette affaire. Les clubs sont affiliés à la LFP et non à la FAF. Cette dernière ne peut ni communiquer ni décider dans cette affaire. »
A. B.
Iboud : «L’affaire est entre les mains de la justice»
Pour avoir l’avis de l’opposition sur cette affaire, nous avons jugé utile d’appeler un membre influent au sein du comité de sauvegarde de la JSK, Miloud Iboud, en l’occurrence. Ce dernier, très sûr de lui, nous dira que le dossier avance et que la fin de Hannachi approche. «Le dénouement, c’est pour bientôt », lancera-t-il.
«La FAF n’a rien à voire avec tout ça»
Une information disant que la FAF aurait envoyé un courrier à la JSK dans lequel elle informe le club que la signature de son président Hannachi ne serait plus valable a été au centre de notre discussion avec l’ancien capitaine et ex-président de la JSK. «Hannachi travaille dans la clandestinité depuis deux ans. Bien sûr qu’il n’a plus le droit de signer», dira d’emblée Iboud. Lorsque nous avons fait savoir à notre interlocuteur que la FAF dément avoir envoyé un courrier à la JSK, l’ancien libero du Jumbo-Jet répondra : «On n’a jamais dit que la FAF a envoyé un courrier à la JSK. On a été reçus par le président de la FAF. Ce dernier nous a dit que la fédération ne traite jamais avec les clubs et que c’est la LFP qui est seule habilitée à le faire. On est donc allés voir Kerbadj et les autres instances compétentes, entre autres le COA, le MJS… »
A.B.
Ce qu’a dit Raouraoua au comité de sauvegarde de la JSK
Il y a tout juste deux semaines nous vous révélions l’information d’une visite un peu spéciale effectuée par les membres du comité de sauvegarde de la JS Kabylie au siege de la FAF, et ce dans le cadre de leur enquête qui les aurait menés à des révélations concernant la gestion du club phare du Djurdjura.
Le président de la FAF avait reçu les opposants du président Hannachi dans son bureau au siège de Dely ibrahim, et cela a été bénéfique aux émissaires du comité qui ont pu exposer leur dossier ainsi que leur requête au patron du football algérien, les opposants de Hannachi ont insisté auprès de leur interlocuteur pour tenter de lui prouver que l’actuel patron du club kabyle travaillerait illégalement, avançant des documents qu’ils considéraient comme des preuves de sa double fonction, de son cumul interdit par la loi.
Hannachi sera donc un hors-la-loi, selon eux, c’est pour cette raison qu’ils veulent qu’il parte, car pour eux il n’est pas le président de la JSK, ils ont même essayé d’avoir des renseignements qui pourraient les aider à aller dans le sens de leur combat.
Des copies sans valeur
Avec beaucoup de respect mais aussi avec beaucoup de gêne, le président de la Fédération algérienne de football a informé ses invités qu’il lui était impossible ainsi que pour son instance de réagir : « La FAF ne s’immisce jamais dans les affaires des clubs, les clubs son affiliés à la LFP, elle est la seule habilitées à traiter le dossier.
Je ne peux rien faire pour vous », leur a lancé le président Raouraoua, qui a vite mis un terme à ce dossier au niveau de son siège, en orientant les opposants au président Hannachi vers la LFP de Kerbadj.
La discussion, et même si elle a été beaucoup plus amicale, elle n’a pas empêché Sadmi et les autres à présentant des documents, dont le registre du commerce, et les statuts du club, pour prouver leurs allégations, mais en réalité ce n’était que des copies, et donc elles n’ont pas une grande valeur, c’est du moins c’est ce qu’on comprend à travers la réaction de Mohamed Raouraoua. « Je m’excuse, je ne discute jamais en me basant sur des copies, c’est un principe de vie, je ne peux rien dire, encore moins faire… » leur a-t-il dit avant de les orienter vers la Ligue de football professionnel, le MJS, le COA et le ministère du Commerce, étant donné qu’il s’agit d’une SSPA et celle-ci est régie par le ministère du Commerce.
Le SG en congé, aucun courrier n’a été transmis à la JSK
Par ailleurs, une source proche de la FAF nous a révélé que cette discussion ‘’amicale’’ entre Raouraoua et les émissaires du comité de sauvegarde était le dernier épisode ayant réuni les deux camps. «Il n y a eu aucune autre entrevue ni correspondance entre les deux parties, ni d’ailleurs avec la direction de la JSK, tout ce qui se dira et s’écrira au nom de la FAF ne sera que de l’imagination, voire de la manipulation pure et dure, ayant pour but l’implication de la FAF dans ce qui la dépasse » dira notre source avant d’ajouter : «la majorité des employés de la FAF dont le secrétaire général Nadir Bouzenad sont en congé actuellement, et personne n’est habilité à envoyer un courrier en son nom, de surcroît dans une affaire qui ne la concerne ni de près ni de loin ».
Voilà donc qui met fin aux rumeurs. La JSK ne risque pour le moment rien, et l’équipe pourra continuer sereinement sa préparation, en attendant la réponse des autorités concernées par ce genre de conflits.
S. M. A.