En effet, de graves divergences au sein même de la direction du Mouloudia, dans le traitement du dossier recrutement, sont apparues au grand jour. Etant quatre pôles à décider, et sans la moindre des concertations, le président Raïssi, Rafik Hadj Ahmed le DG de la SSPA/MCA, les membres du CA et, enfin, l’entraîneur adjoint Candido Valdo, cela a fini par faire désordre dans la maison mouloudéenne. N’ayant aucune stratégie dans le traitement du sensible dossier du recrutement, le Mouloudia d’Alger a depuis le début navigué à vue.
Amada et Aoudia, Raïssi et Hadj Ahmed
Toutes les pistes menant vers des joueurs de qualité comme Meghni, Amada, Saladin, Bouderbal, et Aoudia ont été ratées ou presque par les recruteurs du Mouloudia et pour cause, les uns faisant le forcing pour faire signe leur «poulain» minant par là même le terrain aux autres. Sinon, comment expliquer par exemple comment se fait-il que Raïssi le président du club affirme haut et fort dans la presse «Les pistes d’Aoudia et Amada sont abandonnées», alors que le lendemain matin nous avons appris qu’un membre du conseil d’administration a pris attache avec Aoudia pour lui dire «Nous sommes toujours intéressé par vos services (lui et Amada, ndlr), ne tenez pas compte de ce que dit Raïssi ». La boucle est bouclée. La position des membres du CA est en totale déphasage avec celle du président. Ceci est d’une clarté. Autre cas flagrant des graves divergences tout en haut de la hiérarchie du club, celui du dossier Mourad Meghni.
Voilà pourquoi Meghni n’a pas signé
Le joueur international a été proposé par son agent au MCA, cette proposition a été faite par le canal légal c'est-à-dire en passant par le DG Rafik Hadj Ahmed, tout a été conclu lors des négociations entre l’agent du joueur Hamid Latrèche et Rafik Hadj Ahmed y compris le volet financier. Apprenant la nouvelle par voie de presse, le président Raïssi entre en jeu et appelle le frère du joueur qui se trouve être aussi un de ses agents. Non content d’avoir été distancé sur ce dossier, le président du MCA va alors tenter de faire son retard et par là même marquer son territoire. Il demande à parler directement avec le joueur. Par cette attitude il apparaît clairement que Raïssi voulait doubler son DG dans ce dossier. C‘est alors qu’il prend langue avec Meghni et lui promet de le rappeler, ce qu’il ne fera pas. Alors que Hadj Ahmed renoue le contact avec l’agent de Meghni, Raïssi charge quelqu’un en France pour discuter avec l’international algérien. Alors pour Hadj Ahmed c’est OK, alors que pour Raïssi, pas encore. Meghni, sentant qu’il n’y avait pas un seul pôle de décision, se rétractera quelque peu, la suite tout le monde la connaît, l’international algérien dira après avoir signé au CSC «J’ai opté pour le CSC parce que c’est le club qui me voulait vraiment, qui me voulait le plus.» Ce dernier a pris langue avec l’agent du joueur et un début de négociation fut même entamé. Ces différents sons de cloche vont apparaître aussi dans d’autres cas.
Bouderbal, une toute autre histoire
Et ce n’est pas tout puisque le cas Bouderbal est on ne peut plus édifiant sur les problèmes endogènes qui minent la direction du Mouloudia. Bouderbal avait entamé les négociations avec le président Abdelkrim Raïssi. Les pourparlers entre les deux parties sont arrivés à un point où le président du Mouloudia avait dit, «c’est en très bonne voie, on va conclure de sitôt ». Compétition avait même, à la lumière de cette déclaration et aussi celle du joueur qui nous disait qu’il est joueur du MCA, avait annoncé «Bouderbal au MCA…». Or, dans la même soirée, ce recrutement tombe à l’eau. Pourquoi ? Comment ? Encore un coup venu de l’intérieur même de la direction du club. Ceux qui parmi le CA voulant engager l’Ethiopien Saladin prennent toutes les mesures pour que le poste reste vacant pour le faire venir. La décision de recruter tel ou tel joueur à tel ou tel poste n’étant pas l’apanage d’une seule personne, ou d’un seul groupe, alors chacun sape le travail de l’autre.
Les Brésiliens de Valdo
Les coups bas sont encore plus visibles dans d’autres cas. Comme cet avant-centre brésilien que l’entraîneur adjoint Valdo fait des mains et des pieds pour le faire venir. La même chose peut être dite de Roberson, qui, malgré le fait qu’il n’a pas joué depuis deux ans et qu’aucun au Mouloudia ne connaît la vraie valeur de ce joueur a fini plusieurs mois plus tard par prendre une licence au MCA. Le cas du gardien de but du NAHD, Mohamed -Seddik Mokrani qui avait négocié par deux fois avec le président Abdelkrim Raïssi et dont la venue a été minée par ceux qui avaient déjà «promis» à Jonathan Matijas un contrat juteux au Mouloudia, avec tout ce que cela sous-entend. Pour comprendre mieux cette histoire de Matijas, on rappellera une déclaration d’Abdelkrim Raïssi faite à notre journal dans laquelle il disait : «On ne se battra pas pour Matijas et on ne l’attendra pas éternellement.» Le lendemain de cette annonce, d’autres dirigeants du MCA ont appuyé le recours de Matijas auprès de la CRL, mais avant ils ont bien pris soin de faire capoter les négociations avec l’excellent gardien du NAHD Mokrani, toujours, pour laisser la place vacante.
En tout cas si toutes les composantes du vieux club algérois avaient tiré dans le même sens et mis les intérêts du club avant les intérêts personnels, le recrutement du Mouloudia aurait été cent fois meilleur, hélas ce n’est pas le cas.
M. M.