Saâdi : «Les entraîneurs étrangers doivent obéir à la loi 51/49»

Noureddine Saâdi, l’ex-entraîneur du MC Alger, entre autres, se sent interpellé par la dernière décision de la FAF concernant les techniciens étrangers. Il dit ce qu’il en pense.

Les entraîneurs sont désormais interdits de prendre plus de 2 clubs par saison, qu’en dites-vous ?

Je suis satisfait et en même temps mécontent de la poire coupée en deux. Satisfait parce que je suis pour la stabilité, pour l’obligation qui doit être imposée aux clubs afin de se casser la tête pour choisir le profil de technicien qui leur sied et ne plus agir comme on le ferait pour un engager un manœuvre pour les basses besognes. Le coach doit être désiré. Les gens vont désormais réfléchir avant d’agir.

Et le pourquoi de votre mécontentement… 

Par sa décision, la Fédération a rendu responsables de l’instabilité les entraîneurs plutôt que les dirigeants. Je souhaite que le temps passe vite et que l’année prochaine concerne également les clubs, qui seront tenus eux aussi de ne pas épuiser plus de deux licences par saison. On aurait ainsi la preuve, j’en suis sûr, que l’instabilité émane plus des dirigeants que des techniciens. Nous en aurons déjà un début de preuve cette saison puisque, j’en suis certain, certains clubs dépasseront deux licences. Je reconnais qu’il y a des coaches qui ne méritent pas d’être défendus, parce qu’ils jouent les mercenaires, mais il faut dire que c’est une minorité.

Qu’est-ce qui vous dérange aussi dans la décision de la FAF ?

Les entraîneurs étrangers sont mis sur un pied d’égalité avec les techniciens algériens. Je ne suis pas d’accord. Si, nous, on nous limite à deux licences par saison, l’étranger devrait être limité à un seul contrat par saison. Ce n’est pas pour rien d’ailleurs si, dans notre économie, les spécialistes se sont toujours battus pour maintenir la loi du 51/49. Je suis écœuré de voir certains clubs faire appel à certains entraîneurs qui partent souvent en vacances chez eux et sont rappelés pour diriger une équipe chez nous. Un entraîneur fiable doit être en mesure de travailler chez lui et partout ailleurs, pas seulement en Algérie. C’est pour cette raison que l’étranger est bien payé et bien défendu toute la saison, ce qui n’est pas notre cas.

Faut-il comprendre que vous avez une dent contre les techniciens étrangers ?

Non, je ne suis pas contre la présence des bons entraîneurs étrangers chez nous. Mais on devrait aussi penser à revaloriser le cadre local en obligeant le technicien étranger à ne pas dépasser une licence par saison. De cette manière, les deux parties vont gagner, le cadre local aura plus d’opportunités et l’étranger sera minutieusement choisi. C’est bien pour lui et le football national. Aussi, il faut arrêter de prendre à contre-pied les gens. Et, là, je m’adresse notamment aux médias.

Que leur reprochez-vous ?

Je ne suis pas d’accord avec les journalistes qui s’enflamment dès qu’un entraîneur de renom est engagé. On l’a vu, par exemple, au CSC qui a recruté Roger Lemerre sans aucune contrepartie sportive au bout du compte. Je n’ai rien contre ce coach, qui est une sommité. Mais ce n’est pas parce qu’on a recruté une sommité que tout deviendra beau du jour au lendemain. Les chantiers solides se construisent par la base, pas par le sommet. 

H. D.

 

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