Badis Lebbihi vient de marquer un tournant important en signant pour l’USMH. À 25 ans, ce défenseur et enfant d’émigrés algériens, a eu des hauts et des bas avant qu’il n’arrive au championnat algérien. Il vient relancer sa carrière qui aurait pu être beaucoup plus prodigieuse, avant même qu’il n’atteigne ses vingt ans. C’est ce que Badis Lebbihi nous fait connaitre son riche parcours. Il nous fait, également, savoir dans cet entretien qu’il nous a accordé en marge du stage, qu’effectue son équipe, à Tlemcen, que sa nouvelle équipe a tout pour faire de bons débuts dès le 14 aout prochain. Cette saison, Boualem Charef en fera sans nul doute la pierre angulaire, voir le pilier, de son compartiment défensif. Entretien.

Pour commencer, votre arrivée à l’USMH, comment s’est-elle faite ?

Mon arrivée à l’USMH s’est faite très rapidement. Quand le championnat d’Hongrie, de l’année passée, n’était pas encore terminé, mon agent à transmis une vidéo de moi au coach Charef qu’il avait apprécié. Ensuite, il lui a dit qu’il voulait m’avoir à l’USMH et ne pas me laisser partir nulle part ailleurs. Pour moi, c’était un projet qui m’intéressait de venir ici en Algérie, surtout qu’il y eu de bon échos avec lesquels nous avons appris que coach Charef est un des meilleurs technicien ici dans le pays. Donc, il n’y a pas lieu de chercher ailleurs, les portes m’étaient ouvertes et on était d’accord sur plusieurs points afin que rejoigne l’USMH. Tel que je viens de vous le dire, avant même que la saison 2015/2016 ne se termine, tout a été réglé. Il ne manquait que ma signature.

 

N’aviez vous pas eu peur de quitter un championnat européen pour un championnat africain ?

Au départ, j’avais peur oui, mais après lorsqu’on voit comment que le championnat algérien a évolué. Il y a de plus en plus de joueur algériens qui ont évolué dans le haut niveau en Europe, comme c’est le cas de Meghni par exemple, qui a signé récemment ici en Algérie. Donc, cela est une preuve qu’il y a eu une amélioration sur plusieurs plans. Ajouter à cela, pour moi c’était une bonne opportunité de venir ici.

Qu’est ce qui vous a motivé à rejoindre le championnat algérien et l’USMH ?

Honnêtement, je ne connaissais pas assez l’équipe de l’USMH, parce que là où je vis en France, nous n’avons trop d’images de ce club. Certes, nous suivons un peu les résultats mais nous n’avons pas de vision précise de cette équipe. Néanmoins, la bonne réputation de Charef est une des raisons principales qui m’ont motivé à rejoindre l’USMH. Il y a également le fait que les algériens soient de bons joueurs de football. En arrivant ici, j’ai pu confirmer cela dès les premiers entrainements. Ça joue bien au ballon et moi j’aime beaucoup cela. C’est un style qui me correspond.

 

Après plusieurs semaines, de votre arrivée, est ce que vous vous sentez bien à l’USMH ?

Moi personnellement, je me sens très bien. J’étais agréablement surpris par rapport à l’accueil qui nous a été réservé, de la part de tous les nouveaux de tous les jeunes, que ce soit émigrés ou locaux. Ils acceptent tout le monde, ils intègrent tout le monde aussi. Ils nous ont mis à l’aise. Apparemment, c’est l’une des caractéristiques de ce club. Il y a également une très bonne ambiance dans le groupe. L’intégration a été facilitée par le fait qu’il y a eu le recrutement de beaucoup de nouveaux et jeunes joueurs.

 

Comment trouvez-vous le travail avec Boualem Charef ?

Lorsque j’étais à Lille, j’ai eu un entraineur qui ressemblait beaucoup à coach Charef, en ce qui concerne la méthode et tout cela. Donc pour moi, sa manière de travailler ce n’est pas nouveau pour moi. Si Charef est exigeant et tout, ce n’est pas par méchanceté. C’est juste pour tirer le meilleur de chacun de nous. Parce qu’on peut le voir en dehors des entrainements, c’est quelqu’un de sympathique et d’abordable, sans aucun souci. La porte est toujours ouverte. C’est un coach qui aime faire son travail avec beaucoup de sérieux et de rigueur.

 

Est- ce que vous pouvez nous faire un tour d’horizon sur votre carrière ?

Mes débuts dans le football, je les ai faits à l’INF Clairfontaine où j’ai passé trois ans. Ensuite j’ai signé un contrat de quatre ans au LOSC Lille, dont deux saisons du contrat en jeune footballeur non professionnel et deux autres saisons en professionnel. Mon premier contrat professionnel, je l’ai signé à 17 ans. C’est ainsi que j’ai côtoyé Eden Hazard et Omar Benzerga qui, je pense il a joué ici en Algérie la saison écoulée. Donc, nous avons été formé ensemble et fait nos classes ensemble. Moi par la suite, je suis parti en Belgique, en première division, à Zult Waregem. Je me suis engagé avec ce club en tant que titulaire mais en fin de préparation d’avant saison j’ai une fracture au péroné. Donc, j’ai loupé les 6 premiers mois de la saison. J’ai ensuite repris dans la phase retour mais je n’ai joué que quelques matchs. Après la Belgique je suis rentré en France. Je suis allé à Dijon, pendant une année, ensuite une année à Epinal en national avant de finir en Hongrie où je suis resté deux ans. En plus des clubs, j’ai fait toute les jeunes classes de l’équipe de France U16, U17, U18 et U19. J’ai même fait un championnat du monde, en Corée du Sud, avec les U18 où on est arrivés en quart de finale. Donc voilà à peu près ma carrière avant que je ne vienne à l’USMH.

 

Êtes-vous définitivement guéri de votre blessure au péroné ?

Oui, elle fait partie du passé. Cette blessure je l’ai eu à 19 ans. Donc ça fait plus de six ans, je n’ai plus jamais eu de problème avec cette blessure.

 

Puisque vous avez fait la même classe qu’Eden Hazard à Lille, on aimerait savoir comment était votre relation avec ce joueur qui est actuellement un des footballeurs les plus célèbres dans le monde ?

Et bien on était très proche, on se partageait la même chambre et on était dans la même classe à l’école et on jouait également dans les mêmes équipes. En gros, nous étions des amis. On se connaissait très bien. Mais depuis un certain temps, on n’est plus en contact comme avant puisqu’il change de numéro presque régulièrement et il fait maintenant sa vie et tout ça.

 

Peut être, vous allez pouvoir vous croiser à nouveau, en sélection, n’est ce pas ?

Insha’allah pourquoi pas, en plus de ça, l’Algérie a joué contre la Belgique lors du dernier mondial. Donc, ça pourrait se faire à l’avenir.

 

Donc vous pensez déjà à rejoindre l’équipe nationale d’Algérie…

Sincèrement, pour l’instant ce n’est pas le cas parce que je me concentre sur la préparation du championnat et sur l’USMH. Après si tout va bien, j’y penserai surement. Mais il ne faut pas bruler les étapes. Puisque vous évoquez, l’équipe nationale, je vous fais savoir que je connais également très bien Yacine Brahimi. Nous étions ensemble à Clairefontaine, sauf que lui est parti à Rennes. Nous étions également ensemble en équipe de France en jeune. Parfois on s’envoi même des messages. C’est un très bon ami.

 

En ce qui concerne l’USMH. Vous sentez vous à l’aise de jouer en défenseur axial ?

En dehors des aspects tactiques, la chose la plus importante lorsqu’on joue dans l’axe de la défense, c’est la communication. Etant, presque tous de nouveaux coéquipiers, nous sommes entrain d’apprendre à bien communiquer, nous travaillons beaucoup sur cela. Surtout que derrière je suis le seul émigré avec Dekhinet avec moi dans l’axe, Boulakhoua et Harrag sur les flancs et Zeghba comme gardien. C’est aussi à moi de faire l’effort de me faire comprendre, même s’il n’y a pas de difficulté de communication entre nous. Parfois, j’ai des reflexes, je parle en français. Donc je dois m’habituer à leur langage, celui qu’ils comprennent tous, y compris le gardien de but, pour qu’on puisse être plus organisés défensivement et donc plus solides. De mon coté, je vais tout faire pour apporter toute mon expérience à mes nouveaux coéquipiers et la mettre, pleinement, à leur disposition.   

 

Sur le plan défensif, sentez-vous une amélioration depuis le début de la préparation d’intersaison ?

Oui bien sûr, il y a de l’amélioration. Le coach a souvent voulu faire des changements derrière, en m’alignant avec Dekhinet et parfois avec Bouchrit. C’est le cas aussi sur les flancs, où le coach aligne des jeunes. Donc, je profite pour apprendre à jouer avec tout le monde. Dans l’ensemble, je trouve qu’il y a de la progression. Notre bon début en match de préparation contre l’USMA nous a beaucoup aidé, puisque on se connaissait pas, n’empêche, nous avons été solides.

Il y a aussi un autre facteur qu’il faudrait prendre en considération qui est le fait que nos sparring-partners se préparent eux aussi. Donc plus on avance dans la préparation, plus le niveau de nos tests augmente. Donc ça ressemble de plus en plus au championnat. C’est à nous d’élever le niveau à l’avenir.  

 

N’êtes-vous pas inquiets par le nombre de but que votre défense a encaissé lors des précédents matchs amicaux ?

Non pas du tout. Je pense que cela est du au cumul de fatigue. Il y a aussi beaucoup d’autres facteurs qui doivent être pris en compte qu’on ne voit pas forcément sur le terrain. Cela dit, moi personnellement, moi je ne suis pas inquiet parce que je suis convaincu que pour la première journée du championnat nous allons être prêts.

S. B.

 

 

 « nous allons être prêts pour la première journée du championnat »

 

« Coach Charef est un des meilleurs technicien ici dans le pays »

 

Charef veut juste tirer le meilleur de chacun de nous »

 

« La chose la plus importante lorsqu’on joue dans l’axe de la défense, c’est la communication »

 

« Le championnat algérien a évolué »

 

« Mon premier contrat professionnel, je l’ai signé à 17ans au LOSC Lille »

 

« J’était de la même classe qu’Eden

Hazard. On se connais très bien »

 

« Yacine Brahimi est un très bon ami à moi »

 

« Je vais tout faire pour apporter toute mon expérience à mes nouveaux coéquipiers »