Karim Doudane, le manager général de la JSK, a démissionné ; c’est mauvais signe à une semaine du début du championnat ?
Mais ce n'est pas nouveau. A chaque fois que quelqu'un fait du bon travail, il finit par se retrouver tout seul. Karim est un gentil gars, je le connais très bien. S'il a réagi de cette façon, c'est qu'il a ses raisons. D'après ce qu'il a déclaré, il était livré à lui-même. C'est inadmissible d'envoyer une équipe en stage à l'étranger sans médecin, entre autres. Je crois que c'est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. En fait, cela fait longtemps que ça ne marchait pas bien.
Le reste du staff technique pourrait partir aussi...
Quand on a besoin de toi, on t'utilise le temps d'éteindre le feu, comme ça m'est arrivé ; on joue le rôle du pompier de service, puis dès qu'on n'a plus besoin de toi, on te laisse. Cela se passe ainsi partout. Quand on voit qu'aucun responsable du club ne vous appelle, ne serait-ce que pour s'enquérir de la santé de l'équipe, il ne faut pas chercher midi à quatorze heures, c'est qu'on ne veut plus de toi. On bricole pour finir le stage et on te fait comprendre que si tu veux partir, la porte est grande ouverte. Faites la comparaison entre la préparation de l'été passé et celle qui vient de s'achever. L'année dernière, il y avait Hugo Broos, on était aux petits soins, tout le monde était sur le lieu du stage en France, on bougeait, on cherchait des sparring-partners, on ramenait de l'argent et on assurait les frais de mission aux joueurs. Cette fois-ci, c'est tout le contraire qui s'est passé.
Donc, Doudane a été utilisé puis jeté ?
Moi, je prends ça comme ça, malheureusement pour Karim. Mais il n'y a pas que lui. De toute façon, Karouf et tout son staff ne sont pas épargnés. Ils ne font pas l'unanimité au sein de la composante dirigeante du club ; ils ne sont là que pour un laps de temps. Je n'arrive pas à croire qu'un club comme la JSK voyage sans son médecin ; je crois que c'est celui de l'USM Bel Abbès qui l'a remplacé au pied levé. On est où, là ? Je crois que même du temps de l'amateurisme, la JSK n'était pas comme ça.
Comment voyez-vous la suite, surtout avec l'opposition qui attend au tournant ?
Tout cela confirme le travail mal fait. Il y a des dirigeants qui ne savent plus où donner de la tête. On doit préparer l'équipe d'un côté et, de l'autre, surveiller l'opposition. Après, on voit certains oser demander des comptes. Cela me fait rire. Quand je lis sur le journal qu'on réclame un rapport sur le stage, n'aurait-il pas été plus simple d'aller soi-même sur le lieu du stage et faire ensuite son propre rapport ? C'est quoi ce délire ?
Ne risque-t-on pas le pire au terme du match contre le CSC, en cas d'échec ?
Moi, je ne vois pas que le premier match de la saison. On peut le gagner, tout peut arriver sur une rencontre. Mais est-ce que cela va résoudre les vrais problèmes ? Il faudra voir ce qui va se produire pour le reste de la saison. Quand le manager général jette l'éponge, c'est qu'il y a un problème grave. Celui qui était pendant deux semaines en stage avec l'équipe sait de quoi il parle. Dans les moments difficiles, Doudane a pris le risque d'assumer son rôle, maintenant qu'il est parti, il a sans doute ses raisons, il n'a pas agi sur un coup de tête. Malheureusement, on ne retient pas les leçons du passé. Chaque fois, c'est rebelote ! Mais je ne suis pas étonné car le problème ne touche pas que la JSK. Les soucis sont partout. Tiens, cela me rappelle cette histoire qui interdit aux entraîneurs de prendre plus de deux équipes par saison.
Qu'en dites-vous, au fait ?
Les gens pensent-ils vraiment qu'on résout le problème de cette façon ? Rien n'empêchera les clubs de consommer autant d'entraîneurs qu'ils veulent durant la saison. N'aurait-il pas été plus juste de mettre des garde-fous au niveau des clubs en leur interdisant d'engager plus de deux entraîneurs par saison ?
H. D.