Premier déplacement, premier point récolté, de surcroît chez l’épouvantail sétifien ; on imagine votre satisfaction…
Je suis fier de mes joueurs, lesquels ont confirmé dans ce match qu’ils ont de la qualité et du talent à revendre. On a failli rentrer à Oran avec la victoire, hélas l’ESS a égalisé à la 84’. Tout juste avant cette réalisation, on aurait pu bénéficier d’un penalty suite à une faute commise sur Benchaâ ; je n’ai aucun reproche à faire à M. Amalou qui a officié de manière correcte, mais l’un de ses assesseurs a commis des erreurs d’appréciation. Quant à mon sentiment après ce match nul, je ne vous cache pas qu’avant cette rencontre, on a été perturbés dans notre préparation.
Quelles sont ces perturbations ?
D’abord on a dit que cinq semaines de préparation, c’était insuffisant pour être prêts le jour de la reprise du championnat, mais mes joueurs ont tenu le coup physiquement pourtant contre un adversaire, l’ESS, qui est compétitif et qui est largement en avance dans la préparation. Aussi, je me rends compte qu’en tardant à recruter Lemouchia (la direction hésitait à l’engager), on a perdu du temps pour rien, Lemouchia a fait une prestation honorable à Sétif. S’il avait entamé la préparation avec nous un peu plus tôt, il aurait sans doute fourni une prestation encore meilleure. D’autre part, pourquoi le cacher, je regrette les départs de Bezzaz, Heriet et Chérif Hichem ; avec eux, l’équipe, et c’est indéniable, serait plus forte.
A qui vous faites des reproches ?
Je ne vais étaler sur la voie publique les manigances de certaines personnes. Je sais, en revanche, que Belhadj n’est au courant de rien ; afin qu’on soit en osmose, je vais exiger que, désormais, je travaillerai directement avec lui, je ne veux plus de personnes intermédiaires. On m’a reproché d’avoir déplacé l’équipe à Berga (Espagne), mais lorsqu’on est rentrés à Oran, on s’est entraînés sur un terrain dur (pelouse de Zabana), dans l’obscurité car on n’allumait pas les projecteurs du stade, avec des ballons dont on savait qu’on n’allait pas jouer la compétition avec, soit un tas de détails qui ont leur importance.
Il est de notoriété publique qu’entre vous et certains dirigeants ou personnes qui gravitent autour du club, le courant ne passe pas, est- ce la raison de votre colère ?
Je suis un professionnel, ma façon de travailler fait que je suis d’abord exigeant envers moi-même avant de l’être avec les autres. Lorsque le stage de Berga a pris fin, je suis rentré à Oran. Pendant que tout le monde était au repos, j’ai fait une réunion avec Baba dans le but de l’alerter sur des dysfonctionnements qui peuvent nuire à la bonne marche de l’équipe. Avant le déplacement à Sétif, il n’y avait personne au stade, seul Baba a fait une virée mercredi pour nous saluer, les autres étaient où ? Cet après-midi (entretien réalisé hier en milieu de journée, ndlr), je vais à la rencontre du président et, croyez-moi, j’ai beaucoup de choses à lui dire car je dois tirer la sonnette d’alarme avant qu’il ne soit trop tard.
Vous exigez de travailler directement avec le président, or celui-ci n’est pas tout le temps disponible…
Détrompez-vous, quand je veux rencontrer Baba, il est toujours disponible. Ce n’est pas lui seul qui va gérer toutes les affaires du MCO, mais comme il est le patron, toutefois il a toujours répondu favorablement à mes demandes. Tiens, quand j’ai choisi Berga pour le stage d’intersaison, il n’a pas refusé ce site, et je sais qu’on a essayé de le dissuader. C’est clair, je refuse de passer par des intermédiaires.
Pouvez-vous nous dévoiler les noms de ces personnes que vous estimez indésirables ?
Je vous ai dit que par respect au club, je refuse d’étaler publiquement tous les problèmes du club. Avec Toufik le secrétaire, je me suis embrouillé parfois, mais je reconnais que quand je lui demande un travail, il le fait convenablement. Tant que je suis entraîneur du MCO, je serai toujours intransigeant lorsqu’il s’agit de conditions de travail, moi je ne fais pas le travail à moitié. Alors comment voulez-vous que je tolère que d’autres, n’assurent pas tout ce qu’on leur demande de faire ?
L’idée de claquer la porte effleure-t-elle votre esprit ?
Quand j’entame une mission, je vais jusqu’au bout. Que ceux qui propagent des rumeurs sur mon départ sachent que des situations pareilles me rendent encore plus fort ! A Oran, j’ai le soutien de gens très importants, des Hamraoua qui apprécient tout ce que je fais pour leur club. Malheureusement, par contre, il y a des irresponsables, je leur dis : cessez votre campagne de déstabilisation, Oran a besoin de sérénité, le MCO qui commence à retrouver un semblant de sérénité doit être épargné d’une crise qui ne peut que lui être préjudiciable.
M. S.