Yacine Amaouche, l’ancien pensionnaire de la JSK, n’apprécie plus comme avant le derby kabyle. Ce match devant se jouer à huis clos, il estime que c’est une fête gâchée.

 Comment voyez-vous le prochain derby kabyle ?

Je me rends compte que, chaque année qui passe, le derby MOB-JSK perd de sa valeur et devient de moins en moins chaud. Le niveau ne cesse de baisser. En plus, le match se tiendra à huis clos, c’est vraiment dommage ! On sait tous ce qui se passe maintenant à la JSK. Ce sera une occasion pour ce club de redresser un petit peu la situation. Mais je crois que le MOB est bien parti pour refaire le parcours qu'on lui a connu la saison écoulée.

Qu’est-ce qui vous le fait croire ?

Les Crabes ont débuté par une victoire hors de leurs bases, en dépit du changement de l'entraîneur et de l'effectif qui a connu l'arrivée d'une dizaine de nouveaux joueurs. On voit qu'ils ont toujours la même discipline, ils sont sur la même voie depuis deux ans. On ne peut malheureusement pas en dire autant pour la JSK. Ce sera une partie où le MOB partira avec un avantage psychologique pour plusieurs raisons.

Lesquelles ?

Le MOB reste sur une bonne dynamique après sa brillante seconde place en championnat l'exercice passé, sa victoire en Coupe d'Algérie aussi, mais également son premier succès à domicile contre la JSK. Béjaïa a une équipe très, très efficace. Au premier match, elle s'est créé trois occasions, elle en a mis deux au fond des filets. C'est tout le contraire de la JSK qui, depuis le début de sa préparation, n'a quasiment marqué aucun but. Ce sera difficile pour les Canaris.

La tache noire sera l'absence du public, sans parler du match qui ne sera pas télévisé...

C'est la fête qui est ainsi gâchée. Il faut dire, cependant, que ce n'est plus la grande foule qui vient voir la JSK à Béjaïa pour la simple raison que les Jaune et Vert ne sont plus conquérants comme avant. Les Béjaouis aiment la JSK, certes, mais ils aiment aussi le beau jeu. Cela étant, il y en a qui pensent que c'est mieux que le derby se joue à huis clos plutôt que de contraindre le public à assister à une partie faible. J'espère, néanmoins, qu'on verra un grand derby, même sans public et sans retransmission télévisée. Certains auront la chance de le suivre à partir des immeubles avoisinant le stade. Nous, on se contentera d'écouter la radio.

Selon vous, qu'est-ce qui ne va pas à la JSK, au juste ?

Je vais répéter ce que j'ai toujours affirmé à ce sujet : tout se passe sur le terrain, d'abord ! C'est là que tout se décide, en vérité. A la JSK, il y a aujourd'hui ceux qui font des marchés, ceux qui sont en place et qui veulent changer beaucoup de choses mais qui n'y arrivent pas, mais le problème est sur le terrain.

Concrètement, que faut-il faire ?

La JSK a besoin de grands noms, de grands joueurs. Malheureusement, l'équipe n'a pas inscrit le moindre but depuis qu'elle a entamé sa préparation ; elle a en plus débuté la saison par une défaite à la maison, ça va être très difficile. Ceux qui ont vu le match contre le CSC m'ont laissé entendre que ce n'est pas une équipe grandiose. Pour moi, la solution ne viendra que du terrain. Il faut que les joueurs réagissent et défendent les couleurs de la JSK. Même si le président venait à partir et qu'il y ait de nouveaux dirigeants, le problème persisterait sur le terrain. Et on n'y pourra rien jusqu'au prochain mercato. Alors, aux joueurs de se secouer et de réagir !

H. D.