Oussaci : «Les gens ne font qu’applaudir Raouraoua»

Salim Oussaci, l’ancien arbitre international, fait des vagues. Pour avoir dénoncé, dans une chronique, certaines pratiques malsaines, instruction a été donnée de ne plus composer avec lui au sein de la Commission fédérale des arbitres et la Ligue de wilaya de Sétif. Il revient sur l’origine du conflit et assène ses vérités.

Raouraoua, dit-on, vous a dégommé de la Commission fédérale des arbitres et de la Ligue de Sétif, quelle est votre réaction ?

Raouraoua, à qui je dois le respect, n'avait qu'une seule chose à faire : ne plus m'appeler pour former ou instruire les arbitres. Même si j'ai été formé comme instructeur à la Fédération algérienne de football (FAF), par les soins de l’instructeur coréen Lee Kim Chong, il n'avait qu'à cesser de me solliciter pour évaluer les arbitres, à tous les niveaux de la pyramide du corps arbitral. Que je sache, je n'avais aucune fonction officielle qui relevait de la FAF, de la Ligue régionale ou celle de wilaya pour qu'il me limoge.

Vous n’étiez donc pas salarié ?

Oui, je n'étais pas rémunéré, non plus. Il devait juste arrêter de faire appel à mes services, comme le faisait le secrétaire général de la Fédération qui refusait de me signer les ordres de mission, uniquement parce qu'il s'était mis dans la tête qu'Oussaci était contre la FAF ou Raouraoua.

Peut-on savoir comment tout a commencé ?

J'étais un jour sur le plateau d'une chaîne télé comme consultant. Il y avait Mourad Mazar comme invité. Il s'est mis à tirer sur Raouraoua, c'est de son droit, ça n'engage que sa personne. On me l'a reproché. Un membre de la CFA, Debichi en l’occurrence, me l'a dit. C'est comme si j'étais tenu de désavouer Mazar pour défendre Raouraoua. C'est terrible que les gens pensent de la sorte. Chacun est pourtant libre d'avoir une opinion. Je crois que je dérange aussi parce que j'ai dénoncé, dans une chronique, les pratiques malsaines qui ont cours dans certaines ligues de wilaya.

Qu’avez-vous dénoncé au juste ?

Sans citer de nom, j'ai parlé des arbitres qu'on fait payer et dont l'argent va dans les caisses noires. Apparemment, ma chronique a fait mouche, mais elle a juste touché le côté visible de l'iceberg. Je me rends compte que les gens ne font qu'applaudir Raouraoua, même si je ne lui enlève aucun mérite dans tout ce qu'il apporté à l'équipe nationale et autres. Mais qu'il parle de mon limogeage, je ne l'admets pas. Je suis prêt à aller loin s'il le faut, y compris à la justice. Je n'ai rien à me reprocher. Le jour où j'ai commis une faute à Aïn M'lila, je l'ai reconnue. J'avais sifflé un penalty au MCA puis je suis revenu sur ma décision. Je suis rentré chez-moi dignement et proprement, puis je me suis tu.

En somme, Oussaci dérange...

C'est clair. J'ai parlé des évaluateurs d'arbitres indélicats, ça n'a pas plu. Il y a effectivement cette pratique où des évaluateurs réclament aux arbitres des sommes d'argent en échange de bonnes notes. «Donne-moi un million pour payer ma facture d'électricité ou le loyer et je te donnerai une bonne note», c'est pourtant quelque chose qu'on a entendue plus d'une fois. Voyez où nous en sommes. Seulement, je dois préciser que ce n'est pas tout le monde qui est ainsi, il y a des gens honnêtes, heureusement.

H. D.

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