Biskri : «Titulariser Mesloub était un risque»

Mustapha Biskri, l’ancien coach du MC Alger, est d’avis à dire que l’Algérie avait juste le résultat à assurer au Lesotho, sur un terrain qui ne lui était pas favorable. En revanche, il estime que Gourcuff a pris un risque en alignant Walid Mesloub…

Que pensez-vous de la prestation de l'Algérie au Lesotho ?

Sincèrement, au vu des conditions qui ont prévalu durant le match, notamment l'état du terrain, il fallait jouer uniquement pour gagner, pas plus. C'était le match piège par excellence parce qu'il y avait, en face, une équipe qui n'avait vraiment rien à perdre. On a pris les trois points, c'était le plus important. Quant à la physionomie de la rencontre, j'ai vu deux visages de l'Algérie.

C'est-à-dire ?

En première mi-temps, il y a eu beaucoup d'anomalies dans le comportement de certains joueurs sur le plan organisationnel. Le milieu de terrain était défaillant, il n'y avait pas de synchronisation, ni en largeur ni en profondeur, on a laissé beaucoup d'espaces à la sélection du Lesotho, qui en a d'ailleurs presque pleinement profité : une fois, ce fut un avertissement sans frais, la seconde fois, cela a fait mouche. Ils ont même eu une autre opportunité pour mener au score. Le choix tactique relève de l'entraîneur, celui des joueurs aussi, mais il y a quelque chose à dire.

Laquelle ?

Certains joueurs sont venus directement jouer le match, sans aucune préparation spécifique, je fais allusion à Mesloub. Il n'a joué aucun match amical avec cette équipe, il s'est retrouvé titulaire dans un match pareil. C'était un risque. Heureusement, l'adversaire n'était que le Lesotho. Autrement, on l’aurait payé cash. En deuxième période du jeu, on a vu un autre visage de la sélection.

Qu'avez-vous noté de positif, alors ?

Il y a eu quelques réglages au milieu du terrain et, là, on a de suite pris le match en main. Il y a eu la rentrée de Soudani, qui était vraiment très positive, avec deux buts à la clé. Au final, l'équipe nationale reste très compétitive face, il faut le souligner, à de petites équipes. Les Seychelles, le Lesotho et même l'Éthiopie ne sont pas des foudres de guerre. Il suffit de gérer dans ce groupe pour accéder à la phase finale de la CAN. Mais, attention, il faut que la sélection montre un visage plus rassurant à Alger sur le plan organisationnel et au niveau du jeu ! Le sélectionneur national parle encore de 4-4-2 que, personnellement, je ne vois toujours pas. C'était plus du 4-2-3-1 ou du 4-3-3, en tout cas pas le 4-4-2. On espère que les Verts laisseront, à Alger, l'empreinte d'une équipe sereine, qui partira à la CAN avec l'intention d'arriver au moins en demi-finales.

Avez-vous le sentiment que cette équipe évolue ?

On ne peut pas parler d'équipe parce qu'il y a eu tellement de changements. Depuis la Coupe du monde au Brésil, beaucoup de joueurs sont partis. Le système de jeu n'est pas celui prôné par le discours du sélectionneur national. A mon sens, ce dernier est encore à la recherche de la meilleure formule pour mettre en place son idée footballistique. Gourcuff cherche une formule et un style de jeu propres à lui. Cela fait une année qu'il essaye de mettre en place sa philosophie de jeu à Lorient.

H. D.

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