Boulahdjilet : «L’USMA a tout pour succéder à l’ESS»

Djihed Boulahdjilet, le directeur sportif de l’ES Sétif, est persuadé que l’USMA a les moyens de succéder à l’Aigle noir en Ligue des champions. «Il faut songer à bien récupérer», souligne-t-il pour prévenir les Usmistes des trajets éreintants.

Comment expliquez-vous le recul de l'Entente après son sacre en Ligue des champions ?

D’abord, il faut rappeler que l'équipe a été renouvelée pratiquement à 70 %. Il y a eu un déséquilibre au niveau de la préparation. Il y en a eu trois en tout : une pour les joueurs qui ont été préparés avant la phase des poules de la Champions League, une deuxième pour les joueurs venus au cours de celle-ci et une troisième pour ceux qui sont arrivés après. On a joué avec une formation en compétition africaine et une autre, différente, en championnat avec huit nouveaux joueurs. La cohésion n'était pas possible en si peu de temps et sans matches amicaux pour essayer d'y remédier. C'est ce qui explique pourquoi nous avons un petit peu raté le début du championnat. Je précise bien que nous n’avons manqué que le début seulement.

Parce que vous entendez rebondir rapidement ?

Oui, et je pense que l'Entente va faire mal à l'avenir. Je dirai même aux gens qui se trompent sur notre compte qu'il faudra attendre l'ESS des semaines à venir.

L'USMA est en demi-finale de la Ligue des champions, pensez-vous qu'elle a les moyens de vous succéder cette année ?

Oui, je le crois. Je veux juste souligner que pour remporter cette compétition, il faut des moyens. Je pense que les dirigeants de l'USMA sont avertis à ce propos. La Ligue des champions est surtout une question de récupération. Nous, quand on l’avait jouée il y a deux ou trois ans, on a parcouru quatre ou cinq pays pour aller à Lubumbashi affronter le TP Mazembe. On avait droit à une semaine de voyage sans s'entraîner. L'année dernière, quand nous avons remporté le trophée, on s'est énormément souciés de la récupération, il fallait rentrer au pays le jour du match même ou le lendemain.

C’est ce dont doit se soucier l’USMA essentiellement ?

Oui, c'est de ces moyens que je parle, mais je pense que les gens de l'USMA maîtrisent ce volet. Il faut aussi songer prendre tout avec soi : la nourriture, l'eau, le cuisinier... Il y a trois ans, quand le TP Mazembe est venu jouer à Sétif, son avion a atterri à l'aéroport de Sétif et son équipe est repartie juste après le match. Quand nous leur avons rendu visite, nous avons fait la France, l'Allemagne, la Turquie et les Emirats. Puis, on est repassés par la Turquie, puis le Kenya, avant de rallier Lubumbashi. C'était le parcours du combattant, et je ne parle pas des attentes interminables dans les aéroports. Le joueur algérien est désavantagé à ce niveau.

Sinon, sportivement, l'USMA a des atouts à faire valoir, non ?

Bien sûr, l'USMA a toutes les qualités pour remporter cette coupe. Il faut juste prendre en considération les paramètres extrasportifs. Les Usmistes en sont conscients. L'arbitrage, le public, la réaction des joueurs adverses et pas mal d'autres surprises désagréables encore. Je me rappelle qu'au TP Mazembe, on nous a agressés, on nous a volé portables, tablettes et cabas. Cela sans parler des menaces et toute une panoplie de facteurs extra-sportifs qui font partie de la stratégie intimidatrice.

H. D.

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