Après son succès contre l'ASMO, peut-on dire que le MCA est guéri ?
La question ne se pose pas en ces termes. Avant la partie, je crois que le plus important était de remporter les trois points. Le Mouloudia a gagné 2-0, l'essentiel a été fait. En revanche, sur le plan du contenu, l'ASMO a fait meilleure impression, surtout en seconde mi-temps où l’on a vu l'équipe oranaise prendre l'ascendant ; elle aurait même pu prétendre au gain du match. Je crois que l'ouverture du score a donné un peu plus d'élan au Mouloudia, mais l'ASMO ne méritait pas de perdre cette rencontre.
Les joueurs du MCA viennent de gagner sur un terrain où ils n'arrêtaient pas de se plaindre, qu'en dites-vous ?
Le stade de Bologhine est doté d'une surface synthétique, et il est de petite dimension. On sent que les équipes qui viennent pour y défendre sont avantagées pour peu qu'elles aient des joueurs bien armés sur le plan athlétique et disciplinés sur le plan tactique. On peut être embêtés dans ces conditions car les espaces sont très réduits. Même la pression exercée par le public sur les visiteurs ne me semble pas suffisante. Bologhine n'est pas un stade fait pour le Mouloudia.
Comment expliquer alors que l'USMA y a gagné tous ses titres ?
C'est parce qu'elle est habituée à s'y produire. Pourquoi, d'après vous, la sélection algérienne s'est établie à Blida pour gagner son billet pour la Coupe du monde ?
Dites-le nous vous, plutôt…
C'est parce que les joueurs s'y sentent bien et s’y sont habitués. Pourquoi aussi le stade du 5-Juillet était mon jardin quand j'avais en charge le MCA ? C'est également parce qu'on y avait nos repères. C'est dans cette enceinte que j'ai joué la première fois que je suis venu en Algérie pour affronter les Fennecs avec Marseille. Dans ce stade, j'ai gagné des titres aussi avec le Mouloudia. On y était bien même si la pelouse n'était pas formidable. Des fois, il y a des arènes qui portent bonheur. Bologhine, c'est l'USMA, ce n'est pas le Mouloudia.
Peut-on dire que l'équipe va maintenant reprendre confiance ?
Avec ce succès, le Mouloudia a fermé provisoirement le robinet qui coulait. Il y avait beaucoup de choses qui se déversaient, on commençait à mettre en doute les uns et les autres, les joueurs, le staff technique, bref tout ce qu'on connaît quand les résultats ne sont pas là. Ce n'était pas évident d'avoir un résultat contre l'ASMO, une équipe qui pratique un bon football. Le MCA ne s'est pas rassuré dans le jeu, autrement il aurait gagné en confiance. C'est quand on arrive à faire preuve d'une bonne maîtrise technique qu'on se rassure. Quand on garde le ballon au bout des pieds, à ce moment-là on est sûrs d'être les patrons sur le terrain. Je n'ai pas senti cela dans l'équipe du Mouloudia.
H. D.