Quel jugement portez-vous sur le parcours du MCA, cette saison ?
Au vu des moyens à sa disposition, le MCA ne doit pas être dans la situation qui est la sienne. Les moyens humains et matériels existent mais il n’y a pas de projet technique. C’est ce que je dis depuis une année. La saison passée, le Mouloudia avait les mêmes moyens, cela ne l’a empêché de jouer pour éviter la relégation. Je trouve honteux qu’on vienne après clamer sa fierté d’avoir sauvé le club de la descente, avec un entraîneur nommé Artur Jorge, champion d’Europe. C’est un peu grotesque.
Votre constat semble sévère…
Je suis convaincu en tout cas qu’avec un projet technique digne de ce nom, le Doyen serait aujourd’hui dans une meilleure position. Malheureusement, on fait encore avec un vieux technicien, qui n’en peut plus et qui, ce jeudi, était endormi sur le banc de touche. Il est secondé depuis dix mois par quelqu’un venu du pays du football, le Brésil, mais qui n’a aucun diplôme pour exercer le métier d’entraîneur. Voilà une preuve tangible qu’il n’y a aucun projet technique pour cette équipe.
Il faut donc changer d’entraîneur, selon vous ?
Il faut un staff technique de haut niveau et les dirigeants doivent se limiter à faire leur travail. Si on continue de voir les responsables du club s’afficher dans les journaux et traiter des sujets techniques sur les plateaux de télévision, on ne sortira pas de l’auberge. Un grand club comme le Mouloudia ne peut pas fonctionner de cette façon. Je n’ai jamais vu les dirigeants des grands clubs européens s’afficher autant dans les médias. Dans le vieux continent, les gens organisent des conférences de presse et ce sont les techniciens et les joueurs qui les animent.
Les dirigeants interviennent quand même, de temps en temps…
Je ne dis pas le contraire, seulement quand ils le font, c’est pour évoquer des sujets qui concernent l’administration, comme la domiciliation du club au stade du 5-Juillet, par exemple. En tous les cas, on ne peut pas les autoriser à commenter le travail de l’entraîneur à chaque journée. Toutes les semaines, on lit des déclarations des dirigeants qui demandent des comptes au coach. Pour qui les gens se prennent-ils pour agir de la sorte ?
Il y a une frange de supporters du MCA qui réclament votre retour, comment réagissez-vous à cela ?
Sans prétention aucune, ce que j’ai fait au Mouloudia en si peu de temps, personne ne l’a fait. Si la parole était donnée uniquement aux Chnaoua, je n’aurais pas quitté le MCA depuis 2011, je serais encore son entraîneur à ce jour. Malheureusement, la décision appartient à ceux qui ont des intérêts particuliers, aux calculs étroits. Si on effectuait un sondage sur les réseaux sociaux, aucun entraîneur au monde n’aura l’estime que j’ai auprès des supporters du Mouloudia. Je lance un défi à tout le monde à ce propos.
On dit que vous n’êtes pas le bienvenu au MCA parce que vous êtes en conflit avec Raouraoua…
Ce n’est pas vrai, c’est une rumeur colportée par ceux qui ne veulent pas de moi. Raouraoua est toujours vivant, posez lui la question. En fait, on a peur de moi car les gens savent que je n’autorise aucune immixtion dans mon travail.
Que feriez-vous avec le MCA si on vous confiait de nouveau son équipe ?
Je ne promettrai jamais de jouer les premiers rôles dans les cinq minutes qui suivraient mon arrivée. Mais je viendrai avec un projet qui redorera son blason au MCA. A terme, je peux vous assurer que la grande équipe du MCA reviendra !
H. D.