LE GRAND FORMAT : CSC-USMA (0-2)

Le jeu : que dire de cette première mi-temps insipide entre l’USMA et le CSC que tous les observateurs placent parmi les favoris pour le sacre final !! Vu la qualité de l’effectif, le staff technique, les moyens fournis par TASSILI et le grand et fidèle public qui garnit régulièrement la belle enceinte de HAMLAOUI. En face, le favori en puissance de ce cet exercice avec son armada de joueurs, ses moyens financiers, sa forme continentale et son public exceptionnel.

Rien à se mettre sous la dent, deux équipes disposées en 4-2-3-1, avec des intentions claires bien défendre, rester en place, jouer en bloc, ne pas laisser d’espaces pour les attaquants adverses, ce qui nous donna une neutralité a tous les niveaux, avec certes un engagement physique de premier ordre mais que de déchets techniques de part et d’autre.

Une seule véritable occasion à mettre à l’actif d’ANDRIA, qui a perdu son duel face à CEDRIC qui réalisa un arrêt sur une sortie explosive.

Un triste (0-0) a ponctué cette 1re manche à oublier très vite !

La seconde mi-temps a été beaucoup plus accomplie, surtout pour l’USMA qui a élevé son niveau de jeu et a complétement dominé son adversaire du soir, qui, rappelons-le, évolua sur sa pelouse fétiche, mais ce paramètre fut au contraire bénéfique aux Algérois, qui ont profité de la belle pelouse pour étaler leurs qualités techniques, la différence était criante. Le changement tactique opéré par HAMDI fut gagnant dès l’entame de la 2e mi-temps, avec l’incorporation d’AOUDIA qui a pesé sur l’athlétique défense centrale du CSC, et le décalage de BELAÏLI sur le côté gauche, BELDJILALI monta d’un cran, et ce qui devait arriver arriva, ANDRIA sur une ouverture lumineuse (de l’extérieur du pied) de BELAÏLI ouvrit le score, à partir de là les USMISTES ont eu une maîtrise totale du jeu et ont enclenché quelques très belles facettes de jeu mal conclues, tantôt par KOUDRI et tantôt par BELAïLI, pendant ce temps-là, les Constantinois n’ont fait que constater les dégâts et subir les débats, les lacunes techniques, la faillite tactique et le manque criant de fraîcheur physique scellèrent très tôt le sort de ce match, les changements opérés par VELUD ont été inutiles et surtout tardifs, les MOULAY, VOAVY,BEZZAZ,GUERABIS et BOULEMDAIS étaient hors sujet sans que le coach français ne daigne tenter autre chose.

Sous la houlette d’un BELDJILLALI au-dessus du lot et de l’inamovible BELAÏLI, l’USMA enfonce le clou en inscrivant un 2e but sur penalty par AOUDIA après une 2e passe magistrale (encore de l’extérieur !!) de BELAÏLI, à  2à 0, les carottes étaient cuites, et les Rouge et Noir auraient pu corser l’addition, n’étaient les ratages des attaquants  et les arrêts de CEDRIC qui évita à son équipe une correction historique.

Victoire méritée d’une équipe de l’USMA largement supérieure sur le plan technique, plus fraîche physiquement et bien en place tactiquement, en plus de la bonne  dynamique dans laquelle baigne le groupe USMISTE qui a préparé de la meilleure des manières sa demi-finale de la Champions League africaine le week-end prochain.

Quant aux Constantinois, ils ont du pain sur la planche, et les miettes sur la banquette !!

L. M.

 

NOTE DU MATCH : 12 /20

ARBITRAGE : 16/20 très bon.

HOMME DU MATCH : Beldjillali (USMA).

 

 

Le scanner du match

                                                                       CSC                                               USMA

 

Possession                                                   40%                                                 60%

Duels gagnés                                                 8                                                    17

Coups francs obtenus                                 12                                                   20

Fautes commises                                          17                                                   13

Tirs cadrés                                                       1                                                    4

Tirs non cadrés                                               3                                                    3

Centres réussis                                              2                                                    4

Corners                                                            2                                                    6

Hors jeu                                                            5                                                    5

Occasions de but                                           1                                                    5

Passeurs                                                                                                               Belaïli

Buteurs                                                                                                 Andrea-Aoudia

Joueurs influents                                 Cédric                                         Beldjillali

Dispositif de base                                 4-2-3-1                                        4-2-3-1

 

 

LES JOUEURS :

CSC :

CEDRIC **** : Le seul qui a surnager dans le naufrage collectif de son équipe, très en forme, ses sorties pleines de maîtrise tactique lui ont permis de faire des arrêts décisifs, rien à se reprocher.

REMACHE ** : Inexistant en 1re mi-temps, lui qui habituellement apporte beaucoup au jeu offensif de son équipe, il s’est un peu lâché après mais sans efficacité, au contraire, il a laissé Belaïli à chaque fois dans son dos, et toutes les incursions adverses étaient de son côté ! Il a perdu en qualités techniques et en vélocité, inquiétant !!

BENCHERIFA ** : Comme son compère de droite, il n’a rien apporté offensivement, même s’il a fermé son couloir, il reste coupable sur le but d’Andréa qui a échappé à son marquage, il a raté son match !

AKSAS *** : Moins agressif que d’habitude, solide en 1re période, intelligent dans son placement qui compense son manque de vitesse, bon dans le jeu aérien, toujours aussi approximatif dans sa relance ! Moins bien en 2e mi-temps, pas dans le tempo, il paraissait émoussé et il a perdu ses duels avec Aoudia, un alignement coupable sur le 1er but !

DJEGHBALA **** : Le seul joueur de champ qui a tenu la route, par son engagement (très limite du carton rouge), ses interventions, son placement et son sens de l’anticipation, il a accompli sa mission d’annihiler Belaïli en 1re manche, il gagnerait à soigner sa relance et son jeu de passe !

BOUCHERIT ** : Il a pris le bouillon face au milieu de terrain algérois, il a beaucoup couru dans le vide, il n’a pas gagné ses duels, et pas bon dans les transmissions, en subissant, il a fini sur les rotules !

GUERABIS * : Dépassé par les évènements, le joueur le plus en dedans face à la vivacité des Usmistes, il paraissait perdu dans l’entrejeu, il a manqué de tout, un match à oublier et vite !

MOULAY * : Perdu de vue ! le pauvre Mauritanien n’a pas vu le jour, complètement effacé, il n’a pas su se placer, souvent dos au but, il n’a été d’aucune utilité, il devait sortir rapidement.

BEZZAZ ** : Le capitaine des Vert et Noir a essayé tant bien que mal d’organiser le jeu de son équipe mais en vain, positionné à droite, puis dans l’axe, il n’a rien pu faire face à la suprématie adverse dans l’entrejeu, par séquences, on commence à sentir chez lui le poids des ans !

VOAVY ** : Très peu en vue, très peu servi aussi, le virevoltant attaquant constantinois a été l’ombre de lui-même, il a tenté d’amorcer quelques attaques mais sans réelle réussite, il a fait beaucoup de mauvais choix, il ne paraissait pas en jambes lui aussi, il n’a à aucun moment permuté avec ses autres attaquants afin de créer de l’incertitude chez les défenseurs adverses, très peu pour son talent !

BOULEMDAIS * : Il n’a rien eu à se mettre sous la dent, match frustrant par excellence !!

 

USMA :

ZEMAMOUCHE **** : Même s’il n’a pas eu grand-chose à faire, il a été sobre et concentré, il dégage de plus en plus de l’assurance, l’âge de la maturité pour un gardien de but !

MEFTAH *** : Il a fait son match défensivement, il a verrouillé son couloir, a contrario, il n’a rien fait sur le plan offensif.

BEDBOUDA **** : Il a mis sous l’éteignoir Voavy, il a été très costaud, techniquement à l’aise, il a participé à la conservation du ballon, belle prestation.

CHAFAI **** : Sobre et sans fioritures, bon sur l’homme, agressif, bon relanceur, il a complètement dominé son vis-vis, son seul défaut c’est son pied gauche, il doit améliorer aussi son jeu long.

KHOUALED ***** : Du très bon Khoualed, en bon capitaine, il a dirigé sa défense d’une main de maître, il dégage beaucoup d’assurance et de maturité, toujours bien placé en couverture, il anticipe  beaucoup, il galvanise ses coéquipiers par sa hargne et son agressivité.

KOUDRI***** : Quand il est à ce niveau, il n’y pas mieux que lui dans le championnat algérien dans un registre de récupérateur/relayeur, il a beaucoup cavalé, il a mis une intensité terrible sur les milieux adverses, il a récupéré un nombre incalculable de ballons, son jeu de passes est parfait, il aurait pu même marquer un but, avec l’expérience il s’est bonifié !

BENKHEMASSA **** : Le complément parfait de Koudri, un volume de jeu impressionnant, une technique optimale, un vrai ratisseur de balles, le teigneux milieu international a encore une fois tiré sa partie, il gagnerait à améliorer son jeu de transition offensive et à se projeter plus vers l’avant, car les milieux modernes font marque et marquent beaucoup de buts !

SEGUER ** : Le joueur le plus en dessous, il a été sorti à la mi-temps logiquement, remplacé par Aoudia : **** : qui a fait une entrée fructueuse, son gabarit lui a permis de peser sur les défenseurs, bon dos au but, il sert de relais aux milieux de terrain, il a marqué un but sur penalty, de bon augure pour la suite.

BELDJILLALI ***** : Quel joueur ! c’est pour ce genre de footballeur qu’on se déplacent au stade, quel toucher de balle qui nous rappelle les glorieux joueurs du football national (Belloumi, Meziani, Benbouteldja et autre Guenoun), quelle élégance, son jeu en 1re intention est un régal pour les yeux, il est le chef d’orchestre de cette équipe. Bravo !

ANDREA **** : Il a sorti son épingle du jeu, il beaucoup œuvré au bon fonctionnement de l’animation défensive, il a marqué un but plein d’opportunisme, encourageant pour la suite.

BELAILI **** : Il alterne le bon et le moins bon, il a le défaut de ses qualités, c’est probablement le grand potentiel des joueurs du championnat d’Algérie, il a fait deux passes de haute facture de l’extérieur du pied qui ont abouti à deux buts, il a tendance à trop garder le ballon, il gagnerait parfois à jouer simplement et a être plus efficace devant les buts, il est meilleur quand il part lancé, ce n’est pas un attaquant de pointe !

COACHING :

VELUD ** : Il a été battu sur le plan tactique par son benjamin en face, son dispositif est resté figé, ses changements tardifs, son coaching a manqué de bonne lecture du jeu, il endosse en grande partie le scenario de la deuxième mi-temps !

HAMDI ***** : Il marche sur l’eau en ce moment, tout ce qu’il tente lui réussit, les joueurs ont clairement adhéré à son projet de jeu, son dispositif tactique a été plus animé que son vis-à-vis, ses changements ont été fructueux, l’entrée d’Aoudia et le décalage de Belaïli sur le côté gauche, le choix des milieux de terrain au profil complémentaire ont permis à son équipe de dominer le match, il fait du bon boulot, je ne vois pas l’intérêt d’aller chercher un (soi-disant) coach de grande envergure !

 

LES FAITS DU FOOT

 

Vu à la télé 

Cette semaine sur une chaîne privée algérienne, dans une émission de débats sur le football en Algérie, l’invité était Omar Ghrib, ex-coordinateur de la section football du MCA. Maniant le verbe à merveille et multipliant les arguments, il a fustigé les dirigeants actuels du Mouloudia en les traitant d’incapables et de pauvres employés de la Sonatrach. Il donnera son avis sur tous les sujets, sur la JSK… Il a relégué le statut des anciens joueurs de la JSK en simple demandeur d’emploi et que Hannachi reste l’homme de la situation. Le Graal, c’est qu’on il a clamé que Artur Gorge avait des diplômes de l’époque de Zouba et Kermali et que son staff n’a pas les diplômes requis.

Voilà un peu une synthèse de l’intervention d’un énergumène aux antécédents plus que douteux, qui se permet de faire la morale aux autres, alors qu’il est radié du mouvement sportif. Poussant son culot au bout, il parle de diplômes alors que lui n’a connu que l’école buissonnière.

De grâce, arrêtez le populisme, élevez le niveau, ouvrez de vrais débats, cessez de médiatiser des gens insignifiants, faites un effort SVP.

A bon entendeur !

LE MOT DE LA SEMAINE : «Déclic»

Si ailleurs les mots ont un sens, chez nous les mots vont dans tous les sens ; au figuré, le mot « déclic » signifie une sorte d’illumination qui se fait dans l’esprit et qui détermine la compréhension d’une situation ou d’un problème, une action, un changement de comportement.

Le mot déclic revient régulièrement et exclusivement dans la situation du changement d’entraîneur. Réduisant l’apport d’un coach ou d’un staff (conception, bagages, compétences, savoir-faire) à un simple changement soudain et instantané.

Un appel à la DTN : créer des profils d’entraîneurs : entraîneur d’intersaison, entraîneur de déclic, entraîneur d’accession, entraîneur de titre, etc.

LE DILEMME DE LA SEMAINE : Faut-t-il que les entraîneurs imposent leur conception de jeu ou qu’ils s’adaptent aux qualités de joueurs à disposition ?

Tout est dans le projet sportif ; si l’entraîneur accepte de prendre un club sans participer au recrutement, là il adaptera sa conception de jeu aux joueurs mis à sa disposition, et en général, l’échec est annoncé.

Un entraîneur qui veut mettre en place sa conception de jeu doit participer au recrutement en collaboration avec un directeur sportif, ce qui lui donnera une marge de manœuvre plus importante afin de réaliser son projet de jeu.

Malheureusement  chez nous, nos clubs ne disposent pas de structure technique qui définit le projet sportif, la loi du résultat immédiat est de mise ; le recrutement des joueurs se fait avant la mise en place de l’entraîneur.

Nos entraîneurs acceptent cette logique et subissent la foudre au moindre couac ; quant à la conception de jeu c’est du folklore.

 

LA DECLARATION DE LA SEMAINE : Diego Simeone (Athletico Madrid)

A la question du journaliste après Athlético –Barca (1-2) « Pourquoi vous n’avez pas célébré le but de Torres ? », l’entraîneur argentin des Colchoneros déclara : « Je comptais célébrer, je me suis retourné vers mon staff, et j’ai vu Messi qui partait pour s’échauffer, j’ai compris ce qui allait arriver. »

 

La question du lecteur : Yacine Baraoui, 30 ans, assistant production, Paris

Comment choisit-on les consultants TV et radio en Algérie ?

En général, le choix se fait par le biais du journaliste présentateur de l’émission, par le responsable de la chaîne ou via une connaissance.

Il n’y a pas de critères définis, on en voit de tout, des consultants francophones essayant tant bien que mal de parler l’arabe littéraire, d’autres baragouinant  la langue de Molière - souvent, ce sont les mêmes profils -, des entraîneurs en activité ou d’autres inactifs se mettant au-devant afin de ne pas être oubliés, des anciens joueurs en mal de reconversion… Les mêmes plateaux sont servis avec les mêmes têtes, le même ton, le même discours.

Aucune formation n’est proposée par les chaînes, aucun effort n’est fourni par nos chers consultants afin d’améliorer la qualité du service, pour lequel ils sont gracieusement rémunérés.

Le consulting est un métier, ce n’est pas une affaire de copinage ou une histoire de joindre les deux bouts.

 

La Chronique de la semaine :

Surfer sur la vague

Le métier d’entraîneur chez est-il devenu juste une opportunité à saisir, sachant qu’en moyenne un entraîneur algérien de Ligue 1 tourne autour de 1 million de dinars /mois ? Est-ce la seule raison qui fait que la corporation des entraîneurs algériens accepte-t-elle toutes les humiliations, les dégradations du statut, les limogeages, les différentes pressions, les interférences, les menaces, les harcèlements moraux, l’omnipotence des présidents, l’ingérence, le harcèlement de supporteurs zélés, la frénésie générale autour de l’entraîneur au moindre couac, le manque de respect envers l’entraîneur local comparativement à l’entraîneur étranger, la décision irréfléchie et allant contre le code du travail et le monde professionnel de la part de l’ingénieuse LPF qui limite le droit d’exercer son métier à deux essais par saison sportive…

La liste est encore longue et le chemin encore plus long, A quand une réaction de la corporation des entraîneurs algériens afin de défendre leur métier dans leur propre pays ? Savent-ils au moins que l’entraîneur est le maillon le plus important de la chaîne du football, de la prospection au football professionnel en passant par la formation ?

Pourquoi n’arrivent-ils pas à s’organiser en association ou en groupe influent défendant leurs droits et participant activement au développement du football national ?

Comment accepte-t-on de travailler dans des conditions lamentables au niveau de la formation avec des indemnités misérables, qui plus est payées en retard sous forme de chantage par des dirigeants miséreux ? A quoi bon former des joueurs, donner de son temps, de son énergie, en étant sous-payés, afin de produire des joueurs qui alimenteront un championnat professionnel, dont profiteront les Michel, Geiger, Solinas, Velud et autres qui, par ailleurs, n’apportent pas grand-chose à notre football (ni sur le plan technique, ni sur le plan de la morale, encore moins sur le plan pédagogique) et qui sont surpayés par rapport à leurs compétences ( pourquoi ne travaillent-ils pas ailleurs qu’en Algérie ?) ; ils «surfent sur la vague» eux aussi.

Après seulement quatre journées de Ligue 1 Mobilis, quatre entraîneurs ont été débarqués de leur poste pour les mêmes motifs : le manque de résultats.

Karouf, Belatoui ,Dziri, Iaiche ont fait les frais de cette caste de dirigeants tellement illégitimes aux yeux de leurs supporters qu’ils partagent volontiers le pouvoir de décision dans la gestion des affaires courantes du club, avec une immense complicité de la part des entraîneurs algériens eux-mêmes toujours sur le qui-vive en épiant le moindre échec de leurs propres collègues et en proposant leurs services pour faire mieux que les prédécesseurs (le déclic)

Avec un credo constant chez nos entraîneurs : «on succède à des incompétents et on est remplacé par des incapables».

Tant que les entraîneurs algériens continueront à «surfer sur la vague», les dirigeants pour leur part continueront leur valse à l’algérienne, sur un rythme effréné, «une valse Heddi».

 

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