JSK/Yesli : «C’est bon, je reviens»

Le milieu de terrain Kamel Yesli revient finalement à de meilleurs sentiments. Après avoir pesé le pour et le contre, il a décidé de réintégrer l’équipe après un départ qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Pour s’expliquer sur les raisons l’ayant poussé à revenir, l’ex-pensionnaire du Paris FC a pris attache hier avec nous pour s’adresser aux supporters kabyles à travers notre journal. Il a tenu aussi à apporter certains éclaircissements par rapport à ce qui a été dit sur lui.

Depuis votre départ en France vous vous êtes exprimé très rarement sur votre situation, mais aujourd’hui vous avez décidé de s’adresser aux supporters kabyles, c’est pour annoncer votre imminent retour, n’est-ce pas ?

Effectivement, je serai dans les prochains jours à Tizi Ouzou pour reprendre avec l’équipe. Beaucoup de choses ont été dites sur moi, mais personnellement je n’ai jamais dit que je ne remettrai plus les pieds à la JSK.

Votre père a annoncé pourtant aux responsables kabyles à leur tête le président Hannachi que vous avez décidé de ne plus revenir et que vous avez pris la ferme décision de mettre un terme à votre carrière footballistique…

Mon père avait annoncé ça à la direction les premiers jours de mon départ. J’étais traumatisé et tout ce qui comptait pour moi c’est de me reposer et d’oublier la nuit cauchemardesque que j’avais vécue la nuit du 5 au 6 septembre. Je me suis entretenu à trois reprises avec le président Hannachi depuis mon départ, mais je n’ai jamais évoqué avec lui la résiliation de mon contrat ou de lui avoir donné l’impression que mon départ est définitif.

Certains dirigeants nous ont confié que vous vouliez récupérer votre lettre de libération afin d’opter pour un club en France…

Ecoutez, je n’ai négocié avec aucun club. Je sais que vous avez évoqué la piste de Brest car je lis tout ce qui s’écrit sur moi, mais je n’ai pas négocié avec les responsables de cette équipe. Si je voulais partir pour signer pour un club français, je n’aurai pas renouvelé au mois de juin, alors que j’étais libre de tout engagement.

Quelques dirigeants ne sont pas convaincus par vos arguments selon lesquels vous avez reçu des menaces de mort dans la nuit du 5 au 6 septembre…

Ça n’engage qu’eux. A la JSK, je ne connais que le président Hannachi, l’entraîneur Bijotat et le staff médical. J’ai reçu bel et bien des menaces de mort. Et ce que j’ai vécu cette nuit-là, je ne le souhaite même pas à mon pire ennemi. Avant tout je suis un être humain et j’avais peur pour ma vie. Je suis rentré chez moi le 6 septembre et j’ai informé les dirigeants de mon départ. Je ne pensais qu’à me reposer et à oublier ce qui s’est passé cette nuit-là.

Mais l’immeuble où se trouve votre appartement dispose d’un gardien…

C’est ce que je pensais au départ, mais le gardien en question assurait la sécurité du centre médical qui se trouvait à côté de l’immeuble où j’occupe un appartement.

Du moment que vous avez changé d’avis, on présume que la direction vous a donné des assurances quant à votre sécurité à votre retour…

Pour moi, je n’ai pas changé d’avis puisque je n’ai jamais dit que je quitterai définitivement la JSK. Les discussions que j’ai eues avec le président Hannachi tournaient autour de ma sécurité. Mes parents comme je vous l’ai déjà dit, il y a quelques jours de cela, étaient inquiets, mais j’ai réussi à les convaincre que je ne risque rien en réintégrant l’équipe.

On sait que la direction vous a promis un nouvel appartement où personne ne viendra vous déranger, mais est-ce que vous avez aussi demandé d’avoir des gardes du corps ?

La seule exigence que j’ai posée à la direction concerne ma protection. J’ai demandé effectivement un nouvel appartement et que personne ne connaître cette fois où je serai logé. Vous savez, je suis quelqu’un de discret et je veux vivre comme monsieur tout le monde.

Vous avez dit que vous avez réussi à convaincre vos parents à vous laisser revenir, peut-on savoir comment ?

Ma mère était réticente jusqu’à hier, mais lorsque je lui ai montré tous les messages de soutien que j’ai reçus de la part des supporters, elle a compris que je suis estimé à Tizi Ouzou et qu’elle n’a rien à craindre pour moi.

Est-il vrai que la direction kabyle a exigé de vous 1,5 milliard de centimes en contrepartie de votre lettre de libération ?

Non, ce n’est pas vrai. Au risque de me répéter, je n’ai jamais parlé de résiliation de contrat avec les dirigeants. Mes discussions avec le président Hannachi tournaient autour de ma sécurité, c’est tout.

Vous êtes très estimé par les supporters kabyles dont la plupart n’arrivent pas à comprendre pourquoi on vous a menacé de mort…

Moi aussi je ne m’attendais pas à faire objet de menaces de mort. Je suis quelqu’un de très sérieux et de discret. Ne pensez-vous pas que l’auteur ou les auteurs des menaces de mort sont des plaisantins et auraient agi ainsi pour créer un climat de panique dans l’équipe ?

Je ne sais pas. Tout ce que je peux vous dire que j’ai eu la peur de ma vie cette nuit-là. C’est pour cela que mes parents ont peur pour moi.

La direction de la JSK a limogé les deux avocats du club pour n’avoir pas porté plainte à temps…

Je n’ai aucun commentaire à faire sur ce sujet.

L’auteur des menaces sur facebook vous a présenté ses excuses comme à la direction, êtes-vous prêt à lui pardonner ?

Je suis prêt à le rencontrer et à prendre un café avec lui.

Le président Hannachi était sûrement soulagé lorsque vous lui avez annoncé votre retour, n’est-ce pas ?

Il faut le lui demander, je ne peux pas parler à sa place.

Vos partenaires notamment Seddiki et Medjkane étaient solidaires avec vous, leur soutien vous a sûrement fait du bien…

Bien sûr, le soutien de mes équipiers m’a fait énormément de bien. Je suis proche de Seddiki et il a suivi de près toute l’histoire.

On dit que vous êtes traumatisé depuis le décès tragique d’Albert Ebossé qui était très proche de vous…

J’étais choqué par le décès d’Ebossé et je pense toujours à lui.

Vous avez décidé de revenir, car vous ne voulez pas quitter la JSK de cette manière…

Oui, j’ai renouvelé pour deux ans à l’intersaison pas pour quitter l’équipe trois mois plus tard. La seule chose qui m’a poussé à rentrer en France, c’est les menaces de mort que j’ai reçues. Alors que les dirigeants affirmaient que votre départ était définitif, l’entraîneur Bijotat n’a pas cessé de dire qu’il souhaite votre retour…

L’entraîneur Bijotat m’a toujours affiché son soutien.

Savez-vous qu’avec votre absence et la défection de Seddiki, le milieu de la JSK avait été transparent face au RC Relizane ?

Je suivais les matches de l’équipe et j’étais très content pour le succès enregistré devant le RC Relizane.

Vous êtes parti depuis plus de deux semaines, comment vous vous sentez sur le plan physique ?

A mon arrivée en France, je me suis reposé 5 jours, mais je me suis remis au travail après. Je m’entraîne quotidiennement afin de maintenir ma forme.

Avec le mauvais départ enregistré en ce début du championnat, croyez-vous que la JSK a les moyens pour jouer les premiers rôles ?

Il faut qu’on se ressaisisse dans les matches à venir afin de rendre le sourire à nos fans.

Quel est votre message pour les supporters kabyles ?

Je tiens à remercier les nombreux supporters qui m’ont soutenu dans les moments difficiles. Les messages qu’ils m’ont envoyés ont rassuré mes parents, notamment ma mère. J’espère que tout va rentrer dans l’ordre et que l’équipe reviendra en force dans les matches à venir.

Pouvez-vous nous donner la date exacte de votre retour à Tizi Ouzou ?

Pour la date de ma venue à Tizi Ouzou, ça reste une surprise.

N. Boumali

Intertitres

 

«Ce que j’ai vécu, je ne le souhaite pas à mon pire ennemi»

«J’ai exigé un nouvel appartement et que personne ne saura où je serai logé»

«J’ai été bel et bien menacé»

«Je suis prêt à rencontrer celui qui m’a menacé»

«Ma mère a été rassurée en voyant les nombreux messages de soutien des fans»

«Je n’ai négocié avec aucun club»

«Je n’ai pas renouvelé à l’intersaison pour partir au mois de septembre»

«Le président Hannachi m’a assuré que je serai en sécurité»

«Je remercie tous ceux qui m’ont soutenu»

«Je n’ai pas arrêté de m’entraîner»

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