Le club phare de Soustara s’apprête à disputer sa troisième rencontre de la saison sans son meilleur joueur, à savoir Youcef Belaïli.

Celui-ci ne pourra plus porter le maillot rouge et noir après sa suspension par la Confédération africaine de football (CAF) pour deux ans en raison de sa consommation de substances prohibées. L’USM Alger sera, en effet, privé de son «Belaïli» à l’occasion de la rencontre de ce soir face aux Soudanais d’Al-Hilal dans l’enceinte d’Omdurman dans le cadre de la demi-finale aller de la très prestigieuse Ligue des champions d’Afrique de football. Quel visage pour l’ultime rescapé algérien des épreuves continentales ? Dans les propres fiefs des supporters usmistes, l’on appréhende quelque peu la défection de Youcef Belaïli. Des supporters pensent que les coéquipiers de Kadour Beldjilali auront visiblement du mal à imposer leur jeu face aux redoutables Soudanais, et ce, en l’absence de l’enfant prodige d’Oran. Surtout que les deux matches perdus par le club en ce début de saison en championnat et en Ligue des champions ont eu lieu en l’absence de Belaïli. D’abord contre le NA Hussein Dey (2-1 en championnat) et ensuite devant les Soudanais d’El Merreikh (1-0, en Ligue des champions). Cette hypothèse tiendra-t-elle la route ? L’USMA est-elle devenue une équipe dont les performances sont tributaires de la présence de l’ancien joueur de l’Espérance de Tunis ? Ce dernier constitue-t-il réellement la clé de réussite des Rouge et Noir ? Les anciens joueurs et entraîneurs de l’USM Alger réfutent catégoriquement cette thèse estimant, unanimement, que l’USMA est une équipe collective en mesure de transcender même sans Youcef Belaïli. Ecoutons-les.

M. F.

 

Zeghdoud : «L’USM, ce n’est pas lui»

L’ancien défenseur de charme de l’USM Alger et également ex-membre de la barre technique, Mounir Zeghdoud, refuse catégoriquement qu’on résume l’USMA en son joueur Youcef Belaïli. «Je ne comprends pas pourquoi on parle toujours de Belaïli», s’interroge-t-il avant de mettre en avant les capacités de l’USMA de passer avec succès l’écueil soudanais sans même le joueur en question, actuellement sous le coup d’une suspension pour contrôle antidopage positif. «C’est vrai que c’est un bon joueur pétri de qualités jouissant d’un rôle prépondérant dans cette équipe de l’USMA. Mais force est de constater que l’USMA dispose d’un bon groupe complémentaire en mesure de se transcender à tout moment. Les Usmistes disposent d’un groupe très riche où même les défenseurs et les milieux de terrain sont en mesure également de faire la différence», souligne-t-il résumant, par ailleurs, les clés de la rencontre de ce soir dans : «la présence des joueurs le jour J». Zeghoud se dit confiant compte tenu, note-t-il, de «la bonne passe que traverse l’équipe sur le plan des résultats. Je crois que cette fois-ci est la bonne pour l’USMA. Un bon résultat à Oumdourman est nécessaire pour mieux prévoir la manche retour».

M. F.

 

Heddane : «En faire un facteur stimulateur»

L’entraîneur Mustapha Heddane a été responsable de la barre technique de l’USMA qualifiant l’équipe en quart de finale lors de l’édition africaine de 1997. Il s’en est allé par la suite et le parcours algérois s’est arrêté en demi-finale. Puisant dans sa grande expérience en la matière, Heddane pense que le staff technique peut faire du cas Belaïli un facteur de motivation pour les joueurs. Ecoutons-le : «L’affaire de Belaïli est tombée, il est vrai, au mauvais moment dérangeant les joueurs à la veille de la demi-finale aller de la compétition africaine. Belaïli a un rôle important dans l’équipe, son rôle est également extrêmement efficace en attaque. Je pense toutefois que l’USMA peut s’en sortir sans lui (Belaïli) en raison de la composante humaine de grande qualité. Du point de vue psychologique, je dirais que l’USMA doit profiter de cette affaire de Belaïli pour en faire un facteur stimulateur pour les joueurs.» Et d’ajouter : «Les joueurs doivent faire preuve de sang-froid et de calme. Ils ne doivent pas céder à la guerre psychologique entamée par les Soudanais. Il est nécessaire de bien gérer le match et surtout ne pas se contenter de défendre. L’USMA n’a pas, en tout cas, cette culture défensive. Franchement, je crois que l’USMA a la taille d’un champion.»

M. F.

 

Belmellat : «Ses coéquipiers doivent réagir»

L’ancien gardien de l’USM Alger et ex-entraîneur des gardiens de la même équipe, Farid Belmellat, fait appel à ses attachements usmistes pour lancer un appel aux coéquipiers de Zemmamouche afin d’enregistrer un bon résultat demain devant les Soudanais juste pour l’offrir à leur camarade Belaïli en ces moments difficiles. «Belaïli est un bon joueur, il va manquer à son équipe, c’est clair. C’est pourquoi ses coéquipiers se doivent de réagir contre Al-Hilal ne serait-ce que pour lui (Belaïli) rendre hommage», estime-t-il avant de poursuivre : «L’USMA ne doit pas être uniquement Belaïli. L’occasion s’est présentée aux joueurs de prouver leur compétence. Celui qui doit remplacer Belaïli est tenu d’être à la hauteur.» Interrogé sur les clés de la rencontre de ce soir, Belmellat qui a pris part à l’aventure de 1997 où l’USMA s’était contentée d’une demi-finale, dira : «Il faudra faire très attention à la chaleur. Il ne faut pas, non plus, s’aventurer trop devant, car l’adversaire va jouer l’attaque à outrance. Il faut savoir gérer le temps du fait que les Algérois prendront de la confiance au fil des minutes. Je préconise aussi de ne pas tomber dans le piège de l’arbitrage si jamais ce dernier se montrerait partial. Je conseille aussi de ne pas avoir peur et surtout saisir les opportunités de but. Pour moi, l’USMA est capable d’aller en finale.»

M. F.

 

Ghazi : «L’USMA restera la grande USMA»

Le milieu de terrain, Karim Ghazi, est l’un des joueurs les plus titrés de cette équipe de l’USM Alger. Il y a remporté huit titres et pas des moindres. Ce joueur a marqué son passage chez les Rouge et Noir. Son expérience africaine lui permet de s’exprimer sur la joute de ce soir qui verra son ancienne équipe croiser le fer avec les Bleu et Blanc d’Al Hilal. «Ce sera un match difficile, d’où la nécessité pour les joueurs de se montrer très concentrés et surtout solidaires sur la surface de jeu. Ils doivent évoluer en rang uni et mettre la main dans la main pour tenter de réaliser la meilleure performance possible. La détermination, le cœur et l’amour du club seront des atouts importants pour les Usmistes. J’estime aussi que mes joueurs doivent se montrer agressifs sur le terrain. L’équipe qui gagne le plus de duels a davantage de chances de l’emporter», déclare Ghazi soulignant que : «Belaïli n’est pas tout à l’USMA. Les Rouge et Noir, c’est sacré, on ne peut pas les limiter en la présence de Belaïli. L’USMA restera la grande USMA. Le football est un sport collectif et non pas individuel. Et puis, je crois que l’USMA a trébuché en sa présence la saison écoulée. C’est pourquoi je dirais que si l’équipe va bien, c’est parce que tout le collectif fonctionne bien.»

M. F.

 

Moussouni : «Il va manquer, mais…»

Pur produit de l’USM Alger pour y avoir fait toutes ses classes dans les jeunes catégories de 1983 jusqu’à 1990 avant d’y jouer deux saisons (1990-1991 et 1991-1992) chez les seniors, Fawzi Moussouni attend avec impatience le rendez-vous de ce soir contre Al-Hilal du Soudan dans le cadre de la demi-finale aller de la Ligue des champions d’Afrique. A l’instar de tous les Usmistes, Moussouni souhaite une réaction triomphante des Rouge et Noir afin de tenter d’offrir au club sa première couronne continentale. Pour ce fait, il invite les coéquipiers du défenseur Khoualed à «ne pas encaisser beaucoup de buts et surtout faire en sorte de marquer. Une petite défaite (un but d’écart) serait déjà une bonne performance qui permettrait à l’équipe de jouer le match retour à Alger dans de bonnes conditions. Il faut aussi que les joueurs restent bien concentrés et ne pas tomber dans le piège de la déconcentration. Ce serait fatal pour eux». Ce sont là des conseils à prendre au sérieux d’un joueur ayant cumulé une forte expérience continentale avec la JSK et les Verts. Moussouni estime, par ailleurs, que «l’USMA doit apprendre à aller chercher ses victoires sans Belaïli. Il faut que l’équipe apprenne à jouer sans lui. Il est sûr que Belaïli va manquer à l’équipe eu égard à son rôle important, mais l’USMA est appelée désormais à faire son chemin sans ce joueur.»

M. F.