L'USMA est en finale de la Ligue des champions, comment aurait réagi votre frère Djamel s'il était encore vivant ?
Mon frère, que Dieu ait son âme, n'a pas eu la chance de remporter ce titre africain, je suis sûr qu'il aurait été aux anges de voir le stade que vient d'atteindre son club de toujours. Il doit être fier et content dans sa tombe. Quand l'USMA a battu le MCA en finale de la Coupe d'Algérie, j'en ai pleuré surtout en imaginant la joie de Djamel, qui n'a pas eu la chance aussi de vivre cet événement. Mon frère peut reposer en paix, malgré tout. On a marié son fils, il a eu droit à un jubilé pour lequel je n'omets pas de remercier les frères Haddad qui ont tout fait pour Djamel, sans oublier Mustapha Berraf, le président du Comité olympique algérien.
Que dites-vous de la finale contre le TP Mazembe ?
Ce qu'a réalisé cette équipe est déjà historique, mais je ne crois pas que ce sera facile en finale. Si l’on arrive à remporter ce trophée, ce sera un miracle.
Pourquoi dites-vous cela ?
J'ai vu l'USMA à l'œuvre en demi-finale retour contre le Hillal du Soudan, il est clair que l'équipe souffre de l'absence de quelques joueurs-clés. Nous avons un bon gardien de but, une bonne défense et un milieu de terrain acceptable, mais l'équipe peine en attaque. Le problème de Belaïli ressurgit sur l'équipe. Ce qu'il a fait n'est pas gentil de sa part. L'USMA est un club issu de gens de bonne famille, son histoire en témoigne. Je me souviens d'une petite discussion que j'ai eue avec lui, lors d'un match contre le MC Oran.
Peut-on en connaître la teneur ?
Je lui ai dit : « Mon fils, tu peux aller loin, l'USMA est un grand club, tu n'y manqueras de rien, seulement tu dois faire attention à ton entourage ! » J'avais comme un mauvais pressentiment en lui parlant ainsi. Bon, à l'époque, c'était juste des rumeurs, mais j'avais tenu à le mettre en garde. Je me rappelle lui avoir ajouté : « Nous avons raté Belloumi, tu es celui qui va le remplacer ! » Il avait souri.
Belaïli ne sera pas le seul absent...
Oui, pour la finale aller, nous serons privés de Meftah, Andria et peut-être Bendjilali. Si nous voulons remporter ce trophée, il faudra absolument marquer le maximum de buts à l'aller, au stade du 5-Juillet. Deux ou trois buts d'écart seraient sécurisants avant de faire le voyage pour la manche retour. Mais je crains une chose en particulier.
Laquelle ?
L'arbitrage. On ne sait pas encore qui va diriger les deux matches, mais j'ai vraiment peur de l'arbitrage maison. On nous a joué un vilain tour en programmant la finale retour hors de nos bases. Malgré tout, je reste optimiste et je prie Dieu pour que l'USMA continue sur la voie du succès. Il ne nous plus que cette petite « négresse », si je puis m’exprimer ainsi, pour étoffer convenablement notre palmarès. Mais ce ne sera pas une partie de plaisir, je le sais. Nous avons un public en or qui mérite vraiment d'accrocher une étoile africaine.
On imagine la fête qui aurait alors lieu...
Vous vous rappelez les festivités qui ont entouré la première victoire de l'USMA en Coupe d'Algérie, en 1981 face à Bel-Abbes ? Eh bien, on en fera encore davantage cette fois. Nous irons attendre l'équipe à l'aéroport et nous l'accompagnerons pour une fête qui durera sept jours et sept nuits, incha Allah !
H. D.