Les amateurs de la Ligue 1 française ont eu l’occasion durant plus d’une décennie de supporter une guéguerre entre les deux hommes, chacun dans un club, mais il y a eu toujours cette bataille non déclarée, mais visible par des déclarations par presse interposée, qui a fait des deux Français les meilleurs clients pour la presse française, chacun avec sa manière mais toujours dans un cadre purement footballistique. Ceci dit, leur football est aussi différent, puisque Gourcuff a choisi son camp, un camp scientifique, avec un foot attaqué de son angle mathématique, basé sur les statistiques et même des probabilités, au moment où l’actuel coach de la Guinée, avec sa hargne, sa fougue et son langage, a su lui aussi mettre son grain de sel en optant pour une méthode totalement différente issue de ses origines espagnoles très loin de celle défendue par l’actuel coach de l’EN.
Fernandez, avec notamment son passage au PSG au début du nouveau siècle, a montré que le foot a aussi une vie, et qu’il faut puiser dans cette vie-là pour souffler une âme dans un club, une sélection, voire dans un joueur. Le discours peut en effet avoir un effet boostant qui peut prendre le dessus dans certaines situations sur la tactique et les calculs ; Gourcuff s’est contenté de plonger dans son eternel 4-4-2 qu’il a tant bien que mal essayé de perfectionner, un chantier qu’il ne finit par de toucher et de retoucher sans vraiment arriver à une fin heureuse, à un titre qui récompensera ses recherches à un moment où le foot est en train de connaître une révolution qui permet notamment à de jeunes entraîneurs de briller sans pour autant plonger dans les profondeurs mathématiques du foot.
En tout cas, les chiffres pour le moment sont largement en faveur du Breton, comme un symbole, diront les plus superstitieux, ils ne lâchent pas celui qui les manie si bien. Ceci dit et à l’approche du début des éliminatoires du Mondial, chaque équipe prépare un nouveau plan d’attaque avec de nouvelles intentions. Les Verts restent sur une victoire 3-1 au Lesotho, le Syli national est revenu avec un nul le mois dernier du Zimbabwe. Malgré les difficultés, Luis semble bien tenir la corde, il tentera de lancer définitivement sa machine, avec un plaisir plus particulier qu’il n’aura pas avoué : prendre le dessus sur celui qu’il a surnommé «le champion de France des ordinateurs».
S. M. A.