Il paraît que vous avez eu une vive altercation avec Toufik Korichi, le directeur technique national, le jour où vous vous êtes présenté pour passer l'examen de la licence CAF C, est-ce exact ?
C'est vrai. Cela s'est passé le soir au centre d'Aïn Benian, il pleuvait beaucoup, j'ai débarqué avec Fodil Megharia et Ali Bencheikh. Personne ne nous avait informés qu'il était indispensable d'avoir les diplômes d'entraîneur du premier et du second degré pour pouvoir passer l'examen de la licence CAF C. Toufik Korichi, le directeur technique national, nous a refusé l'accès. Nous sommes rentrés malgré tout, après m'être accroché avec lui, malheureusement.
Vous n'aviez que le diplôme du premier degré, c'est ça ?
Oui, je ne le nie pas. Mais j'ai passé 8 ans en sélection nationale, j'ai joué la Coupe d'Afrique, la Coupe arabe, les Jeux olympiques, ne pouvait-on pas faire un geste en ma direction et celles d'autres anciens internationaux pour tous ce qu'on a donné au football algérien ? J'ai eu l'impression qu'on était indésirables. Ces derniers temps, j'ai vu en revanche des internationaux algériens, encore en activité, poser en photo avec un document, obtenu en deux ou trois jours, et qui leur permettra de passer ensuite le diplôme de licence CAF C, alors qu'ils n'avaient ni le diplôme du premier ni du second. Madjid Bougherra avait une intoxication alimentaire, il est resté à l'hôtel, cela n'a pas constitué un obstacle pour lui remettre son diplôme.
On dit qu'ils auraient eu des dérogations...
Et nous, on ne méritait pas un geste similaire ? On est superbement ignorés, on ne nous a donné aucune chance à la Fédération, on n'a pas songé à nous pour le moindre poste digne de notre rang. Regardez pendant ce temps comment les Marocains ou les Tunisiens se comportent avec leurs anciennes gloires. Je n'y comprends rien.
Avez-vous eu votre diplôme de licence CAF, finalement ?
Je l'ai obtenu, sauf que je ne suis pas encore passé le récupérer. Je vais le faire incessamment.
Et comment avez-vous fait pour avoir la licence CAF C alors que vous n'aviez pas le diplôme de second degré, ce pourquoi on vous avait d'ailleurs refoulé à la porte ?
Allez y comprendre quelque chose. Ce sont les mêmes gens qui m'ont renvoyé qui m'ont rappelé ensuite. Comment et sur quelle base ? Je l'ignore ! C'est ainsi que j'ai passé l'examen avec la deuxième vague, en compagnie des Dziri, Zeghdoud, Hadj Adlène et autres. Fodil Megharia est venu aussi, Ali Bencheikh non. Pourquoi nous a-t-on refusé l'accès la première fois et pourquoi nous a-t-on laissé entrer après ? Mystère et boule de gomme !
Que faites-vous depuis que vous avez raccroché ?
Le ministre nous a donné des postes d'éducateurs, cela me permet d'avoir un salaire pour subvenir aux besoins de ma famille, moi qui suis devenu grand-père. Je me sens marginalisé. Mais, malgré tout, je reste digne et je dis el hamdou lilleh !
H. D.