Brillant vainqueur des Jeux mondiaux militaires en Corée du Sud, comment résumez-vous votre parcours ?
C'est le fruit d'une préparation qui a duré 7 mois, avec le concours des clubs qui nous ont facilité la tâche en nous cédant leurs joueurs. On a livré 19 matches amicaux, on en a gagné 12, perdu 3 et fait 4 nuls. Uns fois en Corée du Sud, je m'attendais à un niveau moyen, j'ai été finalement surpris.
C'est-à-dire ?
J'ai été impressionné surtout au premier match, contre le Qatar. Après 20 minutes de jeu, cette équipe m'a donné des sueurs froides. Elle a mené au score en jouant un football de haut niveau. Je me suis rendu compte qu'ils avaient de véritables joueurs professionnels. Malgré tout, on a pu renverser la vapeur et l'emporter 2-1. Ensuite, on a affronté la France.
Un match un peu spécial, donc...
On a joué presque tout le match à 10 contre une sélection composée de 7 joueurs de la Ligue 1 française. Mes joueurs ont relevé le défi et ont pu inscrire le but de la victoire à 10 minutes de la fin. Mais le plus dur allait venir. On devait en découdre avec le pays organisateur.
Où résidait la difficulté ?
On a tout simplement affronté une sélection de très, très bon niveau. On a joué contre des stars. D'ailleurs, à la fin du match, ils signaient des autographes ! Après avoir pris la douche, en dépit de la défaite, ils ont pris place derrière une grande table, il y avait une queue d'au moins 500 fans munis d'un maillot, d'un ballon ou d'un bout de papier pour se faire signer un autographe. On m'a ensuite fait savoir que c'était l'équipe olympique qui prépare les JO du Brésil en 2016.
Comment c'était sur le terrain ?
Le niveau était vraiment très élevé, les Sud-Coréens sont très rapides mais aussi très techniques et disciplinés tactiquement. On a réussi à les battre en poussant jusqu'au dernier souffle. J'ai intégré Hamzaoui vers la fin, il s'est avéré une carte gagnante puisqu'il il a inscrit le 3e but qui nous a offert la qualification en finale.
Pour ce qui a été l'apothéose...
On avait en face Oman, qui avait sorti l'Egypte et son armada de joueurs talentueux issus du Zamalek et du Ahly. La partie fut serrée, la tactique a pris le dessus de part et d'autre. On a eu recours aux prolongations. Il me restait une carte, celle de Darfelou.
Mais il était blessé, non ?
Justement, je ne le remercierai jamais assez pour son attitude. Il avait une douleur à l'adducteur, mais il est venu me voir pour me dire : «Coach, il reste 30 minutes, faites-moi jouer, s'il vous plaît. Je suis là, je suis prêt !» J'ai dit : «OK !» J'ai misé sur sa confiance et son courage, cela s'est avéré payant également. Darfelou a marqué le but de la victoire finale. Mais le mérite est celui de tout le groupe qui a fait preuve d'une combativité à toute épreuve durant tout le tournoi. Sur les 21 joueurs déplacés, 20 ont joué, mais ils sont tous à féliciter.
On vous surnommait Capello, peut-on désormais vous dénommer le Général ?
Il y en a justement un que je veux particulièrement remercier, à savoir le général Mogdad. Il était avec moi dans les moments difficiles. Quand j'ai voulu changer l'équipe au début de l'aventure, il m'a donné carte blanche. J'ai alors fait confiance à un groupe différent de celui sacré en 2011. Je n'oublie pas aussi les staffs technique, médical et administratif qui ont tous contribué à la réussite de cette nouvelle conquête mondiale.
H. D.