Cette fois-ci, les donnes ont changé et la pression sera très grande sur les épaules du sélectionneur national attendu à Alger dans les prochaines heures pour reprendre son travail. Il ressent une gêne indescriptible puisqu’il ne sera plus accueilli de la même façon dans les stades algériens après ses propos mal placés à l’encontre du peuple et des amoureux des Verts à la fin de la dernière sortie contre le Sénégal.
Les attaques, dont le Breton a fait l’objet de la part du président de la FAF au lendemain de cette rencontre amicale, prouvent que les relations sont plus que jamais tendues entre les deux hommes. La faute à une mauvaise gestion du groupe, que ce soit sur le plan tactique ou disciplinaire, au vu de tout ce qui s’est passé en marge du fameux stage d’octobre au CTN.
Ainsi donc, Gourcuff se retrouve, à peine un an et demi après son arrivée en Algérie, menacé d’éviction. La double confrontation contre la Tanzanie exerce davantage de pression sur ses épaules étant donné qu’il s’agit d’une première étape sur un long chemin vers la Coupe du monde 2018 en Russie, qui est incontestablement l’objectif numéro un de la FAF et de toute l’Algérie qui a pris goût aux Mondiaux et en veut encore.
Raouraoua, dans une interview accordée à la radio, a bien déclaré qu’en sa qualité de responsable, il se doit d’établir des plans de secours pour l’EN. Il soulignera qu’il n’écartera aucune possibilité et que tout sera mis en œuvre pour assurer la continuité quoi qu’il arrive. Ce qui veut dire que le départ de Gourcuff ne sera pas une surprise le mois prochain. Au cas où un scénario catastrophe se produirait, le Français pliera bagage, c’est sûr. Une éventualité parmi d’autres évoquée par la Fédération qui a tracé son plan, en prévision d’une possible déconvenue, mais aussi en cas de qualif’, avec des conditions que Gourcuff devra accepter s’il veut continuer sa mission.
Scénario 1 :
Gagner avec l’art et la manière et accepter un nouvel adjoint
Le changement est donc inévitable ; cette éventualité a été portée dans la nouvelle feuille de route de la FAF et sera imposée au Français. Gourcuff devra gagner et se qualifier avec un score sécurisant et produire du jeu, ce qui n’était pas le cas jusqu’ici. Il faut dire que le nom de la Tanzanie est loin de faire peur ; il est temps donc de mettre le holà, et cela ne sera pas suffisant puisque la FAF imposera des conditions au Français s’il veut rester. Selon des sources proches du dossier, elle lui imposera un adjoint d’envergure qui aura en plus de larges prérogatives. Etant donné que Mansouri ne fait plus l’unanimité, cela nous rappelle les pressions subies par Saâdane en 2009, avant le match à Tchaker contre l’Egypte (Raouraoua envisageait de renforcer le staff par benchikha et Kaoua, NDLR) qui l’ont poussé à tout donner pour permettre à l’Algérie sa troisième participation au Mondial.
Il devra rétablir la discipline et accepter les critiques des supérieurs
L’autre condition à laquelle il devra se soumettre sera d’adhérer à une charte consistant à rétablir la discipline et faire son possible pour rétablir l’état d’esprit qui régnait jusqu’avant son arrivée. Il faut dire que les tensions visibles le mois dernier ont rendu la situation invivable au sein du groupe. Le feu a failli ravager la demeure des Verts et il a fallu l’intervention de X et Y, au un moment où ça a failli dégénérer, pour que la situation soit contrôlée.
Ainsi, pour être sûr que cela n’arrive plus jamais, la FAF gardera le droit d’intervenir à n’importe quel moment et demander au Français des explications, aussi bien sur un plan organisationnel que technique au vu du niveau actuel du onze des Verts qui déçoit de plus en plus.
Scénario 2 : élimination ou victoire dans le douleur est synonyme d’éviction
Soucieux de voir son équipe produire le jeu à la hauteur des noms qui la composent, le public algérien ne donnera pas assez de crédit à Gourcuff malgré le retour à Tchaker. C’est pour ça que, dorénavant, le côté artistique des matches de foot de l’EN devra être pris en considération. Par ailleurs, on croit savoir que le Français doit vite trouver une solution pour réussir l’aller et retour contre la Tanzanie pour qualifier l’EN avec aisance, car toute qualif’ dans la difficulté sera synonyme de rupture du contrat, d’autant que l’EN aura ensuite cinq mois pour retrouver la sérénité et prendre un nouveau départ sur de bonnes bases en mars prochain.
Une commission technique pour choisir le remplaçant
Le dernier cas est celui auquel personne ne veut même pas penser, à savoir l’élimination de la course au Mondial, ce qui serait un énorme gâchis pour le groupe actuel. Le sort de Gourcuff sera plus que tracé : il retournera d’où il est venu avec dans ses bagages un échec cuisant ; il laissera derrière lui un pays meurtri et des dirigeants déchirés par les remords, d’autant que la possibilité était là et la porte de sortie envisagée bien avant cette débâcle. Parmi ces plans, l’installation d’une commission technique composée de plusieurs noms et personnes qui auront un but bien précis, celui d’élire un entraîneur en se basant sur des critères bien spécifiques, entre autres la langue, l’expérience et le palmarès. Ce qui veut dire que la FAF ne risque pas de refaire les mêmes erreurs et tomber sur quelqu’un comme Gourcuff par exemple, qui n’a jamais entraîné une sélection, ni dirigé un stage d’une sélection. Elle optera pour un coach d’envergure quitte à débourser la somme qu’il faut pour cela. Cette commission sera présidée par un membre du bureau fédéral.
Il est à noter que tous ces points seront débattus prochainement lors de la réunion du bureau fédéral du 18 novembre, soit au lendemain d’une rencontre retour contre la Tanzanie qui sera riche en enseignements.
M. A.