Le président et porte-parole de l’ASO Chlef, membre actif du Forum des présidents de clubs professionnels, Abdelkrim Medouar s’affaire, ces dernières semaines, à faire avancer le dossier du plafonnement des salaires. Gestionnaire lucide, Medouar essaye, lui et ses pairs du Forum, à trouver la solution idoine pour stabiliser le déficit budgétaire des clubs pros. Partisan de la première heure du plafonnement des salaires des joueurs pros, il vient de donner un sérieux coup de fouet à l’avancée de ce dossier.

Vous vous êtes réunis avec la Fédération et la Ligue pour discuter du plafonnement des salaires. A quoi à abouti cette rencontre ?

En effet, en marge de l’assemblée générale extraordinaire tenue avant-hier au CTN de Sidi Moussa, nous avons, une fois de plus, soulevé ce problème. Vous n’êtes pas sans savoir que nous avons, par le passé, discuté de ce dossier ; nous nous sommes réunis, avons débattu à fond ce problème, nous avons même signé un procès-verbal d’assemblée, en vain. Le dossier est resté lettre morte, notre proposition n’avait pas avancé d’un iota. Cette fois-ci, nous avons profité de cette AG pour relancer le débat sur cet épineux problème. Nous avons fait état de nos doléances à MM. les présidents de la FAF et de la LFP. Disons que cette fois-ci, nous avons vraiment avancé, et c’est tant mieux pour tous.

Et en quoi se résume cette avancée ?

Nous sommes parvenus à un accord. Tout d’abord, nous avons créé une commission composée de MM. Raouraoua, Kerbadj, Ali Malek, Hannachi, Hamar et moi-même. Cette commission travaillera à mettre en œuvre les textes qui régiront, dans le strict respect des lois de la République, ce plafonnement des salaires. Une fois la première mouture finie, elle sera mise à disposition des présidents pour débats et éventuellement enrichissement, avant adoption par une assemblée générale extraordinaire. Le tout dans un cadre légal. Une fois un accord global dégagé, nous tiendrons une assemblée générale extraordinaire au cours de laquelle nous allons introduire cette loi du plafonnement dans les règlements généraux. Comme ça, si un club envoie un dossier avec un salaire allant au-delà de celui prévu par les règlements, il se verra refuser son dossier et cela, comme je l’ai dit un peu avant, dans le cadre de la loi.

En effet, il s’agit vraiment d’une grande avancée dans ce dossier qui traîne depuis de longs mois. Vous avez le sentiment d’avoir gagné ?

Pas le moins du monde ! Mon seul souci, et celui de mes pairs au Forum des clubs professionnels, est de faire avancer le football algérien sur des bases saines, sur des bases pérennes. Il n’agit pas là d’une quelconque victoire ou défaite. Nous sommes au service de ce football, il nous incombe de lui trouver le meilleur chemin pour qu’il aille vers l’avant.

D’aucuns estiment que le Forum des présidents de clubs s’est rabaissé pour tenir la main tendue de la FAF dans ce dossier. Un commentaire ?

C’est du n’importe quoi ! Nous n’avons jamais fait dans la rébellion envers la FAF, ni la LFP, ni envers quiconque d’ailleurs. Dans un passé récent, nos positions et celles des deux structures en charge du football national, c'est-à-dire la FAF et la LFP, étaient quelque peu éloignées, là maintenant elles se sont rapprochés ; en quoi cela pose t-il problème en ce sens où c’est le football algérien qui en gagnerait ?

Le Forum est une force de propositions, et ce dossier du plafonnement n’est pas le seul dossier que nous voulons faire avancer. Nous avons d’autres préoccupations, tels les centres de formation. Je ne comprends pas pourquoi nous sommes tous obligés d’aller à Ain Draham en Tunisie pour nous préparer. Pourquoi ? Ne peut-on pas construire des Ain Draham un peu partout chez nous ? Sommes-nous incapables de le faire ? Je ne le pense pas. Alors nous devons construire un centre de préparation dans chaque région du pays. Cela nous évitera bien des désagréments, tant sur le plan financier que sur le plan organisationnel. L’Algérie est capable de faire des centres comme çà, alors faisons-les. Il y a aussi le fait que le Premier ministre a gelé les subventions. Là aussi, nous devons discuter pour trouver des solutions afin de sauver notre football.

Quand est-ce que cette nouvelle commission va se rencontrer pour plancher sur ce dossier ?

 Nous devons nous rencontrer le 1er décembre au Hilton. Ce jour là, la commission coupe d’Algérie procédera au tirage au sort en fin de journée et la commission se rencontrera en début d’après-midi. 

En parlant du plafonnement des salaires ; à quelle somme vous l’avez arrêté ?

Nous ne l’avons pas encore arrêté, mais cela devrait tourner autour des 1,2 million de dinars. En tout, cas ce n’est pas si facile que cela, parce qu’on doit trouver aussi des solutions inhérentes au paiement de l’IRG, de la CNAS, etc. Nous devons trouver une solution qui devrait préserver les intérêts des joueurs, mais aussi des clubs.

                                                     M. O.