Belhout : «Je suis triste pour le CSC»

Rachid Belhout, l’ex-entraîneur du CS Constantine, vit mal la situation qui prévaut chez les Sanafir. Il explique, en quelques mots, ce qui ne va pas dans le prestigieux club des Vert et Noir.

Le CS Constantine n'a pas relevé la tête depuis que vous l'avez quitté…

Je n'aime pas trop parler des clubs où je suis passé. Mais un jour, je vais devoir expliquer au monde algérien comment tout ça fonctionne. Les gens ne se rendent pas compte de ce qui se passe. L'autre fois, j'ai laissé un message à un responsable de Tassili, en lui disant : "Merci pour ce que vous faites au CSC, mais tournez-vous quand même vers la formation et vous serez gagnants !" On ne m'a pas répondu. Je n'avais pourtant rien dit de mal.

Au contraire !

J'ai essayé de comprendre pourquoi Constantine, une ville de plus de 2 millions d'habitants, ne compte que le seul Boulemdaïs issu de la cité et ayant intégré l'équipe première du CSC. J’ai tenté de comprendre aussi pourquoi l'équipe des espoirs du club n'a pas gagné un match depuis le début de la saison. Il y a quelque chose qui ne va pas quand même ! Quand je suis arrivé au CSC, on a démarré en force. Le stade commençait à se remplir, les gens aimaient notre façon de jouer, mais il y a eu ensuite des choses anormales qui se sont passées.

Comme quoi, par exemple ?

Une fois, il avait neigé à Constantine, il était impossible de rouler en voiture mais, tout d'un coup, on nous a obligés à partir pour jouer contre la JSK. On est arrivés juste avant le début de la rencontre, sans le moindre répit, je n'arrivais pas à comprendre cela. Une autre fois, on a disputé un match de coupe d'Algérie, on l'a gagné mais on nous a laissés je ne sais combien de jours à l’hôtel, tout le monde était parti en vacances. J'avais replacé, un jour, le défenseur Bouba au milieu du terrain, plus un seul ballon ne passait. On l'a laissé partir en dépit du fait que j'en avais besoin. Tout ça n'est pas normal, non ? J'ai réclamé un joueur algérien évoluant au Danemark, très bon sur ce que j'ai vu de lui, on ne l'a pas recruté. Pareil pour un international espoir camerounais, même si tous étaient subjugués par son jeu en voyant quelques-unes de ses vidéos. A la place, on m'a ramené des joueurs du même niveau que ceux que j'avais déjà sur le terrain. Je me suis retrouvé avec des joueurs que je n'avais pas demandés.

Au rythme où vont les choses, le CSC risque de redescendre en Ligue 2...

Je suis triste pour le CSC ! Je suis malheureux pour ses nombreux supporters que nous avons fait revenir au stade quand j'avais en charge l'équipe. Je suis vraiment triste pour ces 50 000 ou 60 000 fans du club qui avaient rempli le stade dès ma venue. Maintenant, j'espère que ce public ne va pas enfoncer une équipe déjà en détérioration. Je lance un appel aux inconditionnels du CSC pour les inviter à soutenir l'équipe, aujourd'hui plus que jamais.

Peut-on vous revoir à l’œuvre bientôt en Algérie ?

Le destin le dira. Entretemps, je vois que les responsables de notre football ne veulent pas profiter de compétences algériennes. Une fois, après avoir échappé de peu à la mort, en plongeant des jours dans le coma suite à une maladie, j’ai dit à ma femme : tiens ces documents, si demain je meurs, mets-les entre les mains de M. Korichi, le Directeur technique national.

H. D.

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