Le Suisse, après avoir subi une pression terrible, a su garder ses joueurs loin de ce qui entourait sa mission, celle de qualifier l’’EN aux Jeux olympiques 36 ans après leur dernière apparition dans le tournoi de football à Moscou. Il a fini par avoir le dernier mot grâce à une gestion impeccable du groupe et un réalisme digne des plus grands coachs en Afrique.
Pourtant, ce coach, lorsqu’il a pris en main les commandes des Verts, il n’avait aucune expérience sur le Continent noir. Il a travaillé longtemps avec les jeunes catégories avec l’équipe de son pays, la Suisse, avec laquelle il a été même champion d’Europe en 2002 avec les U17. En tant que membre du staff, il a aussi travaillé avec les U19, histoire de confirmer son talent de formateur. Mais personne ne pouvait imaginer un jour qu’il réussira dans un continent où le jeu est totalement différent et ou Gourcuff ne finit pas de patauger. Mais grâce à son esprit de gagneur et une méthode spéciale dans la gestion des mentalités des joueurs, il est en passe d’atteindre la plus haute marche possible en Afrique et de décrocher le titre suprême de champion d’Afrique chez les U23.
La préparation n’aura pas été facile, mais elle était longue ; un an et demi ont permis de tisser des liens presque amicaux avec ses joueurs. Certains cas d’indiscipline ont été surmontés sans faire de vagues, et le comble, le Suisse a résisté à des tentatives de déstabilisation dans l’entourage même de l’EN, puisque certains proches ont tout fait pour casser ce qui se construisait dans le silence. Des campagnes médiatiques ‘’silencieuses’’ ont été orchestrées par des personnes n’ayant pas apprécié cette complicité qui a vu le jour entre le coach et ses poulains, au point que même le président de la FAF a douté un instant de son coach avant de décider de le maintenir. Ce qui n’a pas pour autant découragé les ‘’pros’’ de la déstabilisation, un clan qui a connu l’arrivée de nouveaux agents, mais personne n’a réussi à toucher le principal outil de la réussite, à savoir les joueurs, puisque ce sont ces derniers qui ont offert à leur entraîneur la possibilité d’exprimer son vécu et de le convertir en une réussite. Ils l’ont même porté en triomphe après le succès face au Mali, qui a installé l’EN sur le fauteuil de favori inattendu du tournoi.
Face aux coups bas, le soutien des joueurs aura été l’élément qui a permis au projet d’aboutir à une fin heureuse. Il a vite compris aussi qu’en Afrique, il fallait vêtir un costume africain pour pouvoir réussir. Jeu direct, stabilité du onze et un système défensif adéquat, le tout associé à un groupe qui adhère. Une recette magique qui risque de nous surprendre encore demain, voire même l’été prochain à Rio.
S. M. A.