Deux mois après sa venue à la tête de la barre technique du Mouloudia d’Alger, Meziane Ighil a réussi à changer beaucoup de choses dans ce club.

Convaincu que les problèmes du Mouloudia viennent essentiellement de son entourage, dont certains occupent des postes sensibles et importants au sein du club, l’ancien sélectionneur national a choisi de neutraliser ce clan en priorité avant de s’attaquer aux problèmes d’ordres technique, tactique et physique. En parallèle, il avait pour mission de faire en sorte que l’équipe reste collée au peloton de tête et réaliser des résultats positifs même si la manière n’y est pas, ce qu’il réussit parfaitement.  En homme averti, Meziane Ighil a préféré éviter le combat frontal privilégiant une autre stratégie. Il a, en effet, anéanti toute possibilité de faire des affaires sur le dos du Mouloudia. Ighil Meziane a touché aux intérêts personnels de ces gens-là non pas pour le plaisir, mais parce que les pratiques de certains responsables et proches nuisent beaucoup à l’équipe et à ses résultats. En contrôlant l’opération recrutement, la liste des libérés et aussi et surtout en annulant les stages à l’étranger, il a fait beaucoup de mécontents. D’habitude, en cette période de l’année, le mercato au MCA bat son plein. Des membres du CA, le DG, le P-DG, le manager, l’adjoint, les supporters… tous proposent des joueurs. Celui qui a le bras le plus long fait signer son protégé, et ce, même si le staff technique n’en a rien à faire. A cette époque, l’intérêt du club et des supporters passe après celui de certains responsables. Les temps ont changé puisque Ighil a décidé d’arrêter cette gabegie. «Je sais de quoi l’équipe a besoin, je sais qui je vais recruter, pas la peine de me proposer des joueurs», leur a-t-il dit. Ne supportant pas cette perte considérable d’argent, ces manipulateurs ont décidé de passer à l’action. Parce qu’ils n’ont pas le courage de l’affronter, ils ont décidé, avec l’aide de leur relais, de comploter contre lui, quitte à ce que le club soit le grand perdant. Cela a commencé par des menaces à peine voilées, puis par lui mettre des batons dans les roues et charger certains supporters de l’insulter, avant d’arriver à cette agression caractérisée. Ces gens-là sont capables de tout pour sauvegarder leurs intérêts et faire leurs affaires. Omar Ghrib, qui employait les mêmes méthodes qu’eux, avait réussi à les mettre tous dehors. Avec le retour de Sonatrach, ils ont pu relancer leur «busines». Il faut dire que beaucoup d’argent est en jeu dans cette affaire et ce qui s’est passé hier à l’entraînement est une question d’intérêts d’un groupe ou d’une personne qui défendent leur territoire. Ce n’est pas les supporters qui veulent qu’Ighil parte et ce n’est pas à cause des résultats ou suite au recrutement de Boucherit, mais ce sont quelques individus qui ont beaucoup à perdre si Ighil reste qui ont décidé d’employer la manière forte pour parvenir à leurs fins. Une manipulation qui ne dit pas son nom car côté résultats, le MCA est 2^e au classement, qualifié en coupe et n’a pas perdu depuis six matchs. Charef Bouelam a vécu la même situation à l’USMH il y a quelques années, sauf qu’à El Harrach, les supporters, les vrais, sont intervenus au profit du coach et l’ont imposé malgré les coups bas internes dont il a été victime.

S. S.