Mokhtar Kalem, l’ancien baroudeur international du grand Chabab de Belcourt d’antan, donne son avis sur le match de coupe entre le CRB et l’ESS. Il déplore les déclarations d’Alain Michel qui, selon lui, ont affaibli les Rouge et Blanc sur le plan psychologique.

Les matches entre le CR Belouizdad et l’ES Sétif ont souvent été relevés, surtout à votre époque…

L’Entente de Sétif et le Chabab de Belcourt sont deux vieilles connaissances, surtout en Coupe d’Algérie. Rien qu’en évoquant les noms des deux clubs, il y a un souvenir qui me revient vite à l’esprit. Il s’agit d’un match de coupe d’Algérie justement, disputé au stade du 20-Août. On parlait du deuxième souffle légendaire de l’Entente. On leur avait montré ce jour-là que le Chabab avait le troisième souffle. On les a battus 3 à 1. C’était la grande Entente contre le grand Chabab de jadis.

Qu’en est-il maintenant ?

Aujourd’hui, ce sont deux visages différents, deux parcours différents, ce n’est pas tout à fait pareil. Les deux équipes partent à chances égales, on ne peut prédire qui seront le vainqueur et le vaincu. Cela étant dit, il y a quelque chose qui m’a interpellé quand j’ai lu les déclarations des uns et des autres avant la rencontre.

Quoi donc ?

Hamar, le président de l’ESS, s’est montré optimiste en disant qu’il est convaincu que son club va se qualifier. Alain Michel, lui, s’est montré quelque peu pessimiste en évoquant la mini-trêve qui jouerait en sa défaveur. L’arrêt concerne pourtant tout le monde, je ne vois pas pourquoi il a dit ça. Cela veut dire qu’il aborde le match en étant gagné par le doute. Que vont en penser les joueurs ? Il a mal agi, je crois. Il a une équipe capable de se qualifier au prochain tour, il aurait dû encourager son équipe en tenant plutôt ce langage.

C’est peut-être pour tromper l’ennemi, comme on dit…

Je ne le crois pas. Il a surtout affaibli le mental du groupe. Je suis désolé de le rappeler, mais l’entraîneur doit toujours tenir un discours motivant vis-à-vis de ses protégés. Un coach doit mesurer la portée de son propos. On ne part pas au combat abattu d’avance. Alain Michel laisse croire que ce match est arrivé au mauvais moment. Ce n’est pas normal. Un technicien doit rester lucide quelles que soient les circonstances. Il doit préparer son équipe psychologiquement à l’amener au match remontée à cent pour cent. Après, le terrain tranche.

Qu’est-ce que cela va donner sur le terrain, au fait ?

Je souhaite que le match se déroule dans d’excellentes conditions, notamment au niveau du fair-play et de la qualité du jeu. Personnellement, je pense que le CRB a les moyens de gagner cette partie et de se qualifier au tour suivant, même si les débats auront lieu à Sétif. Je ne minimise pas l’Entente, qui est tout de même un récent champion d’Afrique, mais je reste persuadé que le Chabab peut l’emporter au stade du 8-Mai-1945. Pas mal d’équipes ont déjà gagné à Sétif, pourquoi le CRB n’en serait-il pas capable lui aussi ? L’Entente n’est pas un foudre de guerre.

H. D.