C’est aujourd’hui que se tiendra le derby entre le CRB et le MCA. Miguel Angel Gamondi, l’ancien entraîneur argentin du Chabab, n’hésite pas à la comparer au Superclasico de son pays.

Ce samedi, le CR Belouizdad reçoit le MC Alger, que signifie pour vous ce derby ?

Un tel match suscite toujours une grande passion chez les supporters et tout le monde a envie de le voir. Chez nous, en Argentine, on dit que quand on approche du stade, on accélère le pas pour y être rapidement. On fait la course carrément tellement on a envie de suivre de tels derbies. Le spectacle dans les tribunes est unique.

Quels souvenirs gardez-vous des matches que vous avez livrés face au MCA, en tant que coach du CRB ?

Ce sont mes meilleurs souvenirs. J’ai réussi à gagner mon premier derby face au Mouloudia (2-1) au stade du 20-Août, alors que le club n’avait pas gagné ce match depuis six ans. C’était mémorable, impressionnant, je ne peux pas l’oublier. C’était comme pour River Plate-Boca Juniors.

A ce point !

Oui, l’ambiance qui y est générée est quelque chose qui ressemble à celle du derby Boca-River, surtout quand le match se tient à la Bombonera. On vit le derby avec la même intensité, la même passion, dans les deux quartiers. Dès qu’on connaît la date de la rencontre, on se met à en parler. J’espère que la partie se déroulera dans les meilleures conditions sécuritaires et que rien de méchant ne sera enregistré. Cela dit, je ne doute pas un instant que le spectacle sera magnifique dans les tribunes. J’ai envie d’y être pour vivre cela de près.

Le match se jouera au 20-Août, pas au 5-Juillet…

Ah, bon !  Au 20-Août, ce sera aussi magnifique mais plus pour les supporters du CRB que ceux du Mouloudia. J’ai eu la chance de vivre ce derby au 20-Août, à Bologhine et au 5-Juillet. J’avoue qu’au stade olympique, c’est incomparable, les deux galeries y ont la possibilité de s’exprimer à fond.

Les supporters du Chabab insistaient beaucoup auprès de vous pour battre le Mouloudia, n’est-ce pas ?

Oui, c’est clair. Je me rappelle que mon premier derby s’est tenu lors de la 3^e journée du championnat. On avait perdu le premier match et gagné le second, en troisième on avait le LCA au menu. Les supporters sont venus me voir avant le match pour me dire : «Si vous battez le Mouloudia, on vous pardonnera tout ce qui pourrait arriver de mal pour toute la suite de l’exercice, vous rentrerez dans l’histoire !» Des trucs vraiment incroyables. Le CRB restera à jamais dans mon cœur, j’espère qu’il réussira un grand match contre le Mouloudia.

Le CRB est 2^e, le MCA 3^e, le derby sera-t-il donc serré ?

Dans un derby, la position au classement importe peu, même si l’un est premier et l’autre dernier. C’est un match différent, spécial, c’est un derby. Tout se joue sur le plan mental. L’équipe qui sera en mesure de supporter toute la pression qui entoure le match, surtout les derniers jours, aura des atouts pour l’emporter. Il faut aussi un petit peu de chance.

C’est donc sur le volet psychologique que vous insistiez pour préparer le derby ?

Oui, c’est important d’éloigner les joueurs de la pression de la rue, de les calmer. Si les joueurs rentrent dans la folie des supporters, ils vont commettre des erreurs par imprudence ou énervement. Il faut être calmes et sereins, tout en faisant preuve d’un engagement différent. Je dis toujours que lors d’un derby, il faut avoir la tête froide et le cœur chaud. Après, il y a le travail tactique de chaque entraîneur. Mais quand l’arbitre siffle le début de la rencontre, ce sont les joueurs qui se mettent en action.

H. D.