Quel regard portez-vous sur le parcours de l'USMA, du MCA et de l'USMB, vos trois anciens clubs ?
L'USMA, c'est la grande équipe qui est en train de tout écraser sur son passage. Les chiffres parlent d'eux mêmes, ce club est leader du championnat avec 10 points d'avance. Quant au Mouloudia, il est encore à la recherche d'une équipe. Il a toujours des problèmes.
Le MCA a de bons joueurs, un grand staff technique, un public en or, mais la mayonnaise ne prend pas, à quoi l’attribuez-vous ?
Ceux qui connaissent bien ce club savent qu'il y a un gros problème derrière. On ne le laissera jamais tranquille. Ighil est en train de faire un bon travail, j'ai eu l'occasion de bosser sous sa coupe, de même que Biskri, je ne me fais pas de souci à ce niveau. Le problème est ailleurs. Le club est géré par Sonatrach, les autres disent que le Mouloudia doit leur revenir et on ne s'en sort pas. Il n'y a qu'à voir les débats auxquels on assiste sur les différents plateaux de télévision pour se rendre compte de l'ampleur du problème.
C’est-à-dire ?
Il est clair qu'il y a gens qui sont en train de déstabiliser le Doyen à travers le discours qu'ils tiennent sur les plateaux de télévision. J'ai toujours aimé le MCA, je suis son actualité et me rends compte que c'est ça la triste réalité, aujourd'hui. En début de saison, j'étais convaincu que le Mouloudia allait remporter le championnat, mais tout a changé par la suite. Je crois qu'il faut désormais laisser les jeunes du Mouloudia s'exprimer, c'est mieux.
Vous misez donc sur les jeunes du Doyen ?
Bien sûr ! Les gens ne le savent pas peut-être, mais c'est moi qui ai ramené Chita au MCA. Je l'ai déniché à Khemis-Miliana, il faisait partie de la sélection nationale des U17. Maintenant, il est avec les U23 et il a gagné le droit de jouer les prochains JO, à Rio. De mon point de vue, il faut revoir l'effectif du Mouloudia et compter désormais beaucoup plus sur les jeunes du club.
Pour l'USM Blida, ça va encore plus mal...
Blida est mon club, j'y ai passé 11 saisons. Je suis vraiment peiné de ce qui lui arrive. L'équipe a besoin d'un bon entraîneur, d'un bon staff technique.
Ça, ce n'est pas gentil envers le coach Bacha...
Sachez que Bacha est un ami, je le respecte mais il doit être épaulé par un entraîneur. Il est encore jeune. Il a hérité d'une bombe. À sa place, je n’aurais pas pris l'équipe comme ça. C'est une réalité et il ne faut pas la fuir. Je sais qu'il est diplômé et tout ce qu'on veut, mais il y a une certaine logique à respecter. Bacha devait être le second d'un bon entraîneur expérimenté. Je lui souhaite de réussir quand même. Il n'y a que de grands matches qui attendent l'USMB, et ce ne sera pas de la tarte.
Justement, au prochain match, l'USMB rendra visite au MCA. Le match se tiendra à huis clos, c'est un avantage ?
C'est mieux que d'affronter la nombreuse galerie du Mouloudia. Mais ce ne sera pas facile, même avec le huis clos. Moi, je veux alerter les responsables de Blida pour les prévenir des conséquences d'une relégation. Ce serait très grave ! Il est impératif de mettre en place un directoire pour gérer le club parce que, là, on est en danger.
Que faites-vous depuis que vous avez raccroché les crampons ?
Je travaille à Sonatrach depuis 23 ans maintenant, il faut dire que j'avais poursuivi mes études parallèlement à ma carrière de footballeur. Je me penche aussi sur le métier d'entraîneur. J'ai la licence CAF C et je vais m'attaquer à la licence CAF B. J'ai effectué des stages à l'étranger, à Clairefontaine entre autres, en déboursant de mon propre argent. J'ai travaillé par le passé aux côtés de Younes Ifticen, j'ai pris l'ES Guelma tout seul et si je trouve un bon challenge à l'avenir, je ne dirai pas non.
H. D.