Mourad Karouf, l’ancien coach de la JS Kabylie et actuel entraîneur du CRB Aïn Fakroun, livre sa version des faits survenus à la fin du match contre l’USM Bel-Abbès.

Que s'est-il passé à la fin du match de votre équipe, le CRB Aïn Fakroun, contre l'USM Bel-Abbès ?

L'USMBA a une équipe qui n'est plus à présenter, on a fait jeu égal avec elle. On menait 1-0 et on avait la balle du 2-0, celle du KO, à 2 minutes de la fin. On s'est loupé et, malheureusement, dans la minute suivante, sur une erreur défensive, l'égalisation est survenue. Les supporters ne l'ont pas accepté. Ils étaient...

Déchaînés ?

Je n'irais pas jusqu'à utiliser ce terme, mais c'était tout de même malheureux d'assister à de telles scènes. On avait enregistré un échec auparavant, contre Béjaïa, mais rien n'avait été signalé à la fin du match. Cette fois, il y a eu des choses regrettables et cela incombe surtout à la sécurité qui était insuffisante pour ce match.

Rassurez-nous, vous n'avez pas été touché, vous ou vos joueurs ?

Je suis resté sur le pont, avec le médecin et le kiné de l'équipe, je le clame haut et fort et je défie quiconque qui affirmerait le contraire. Il y a la vidéo qui en atteste. Je n'ai jamais fui mon équipe. J'ai fait face à la situation, j'ai parlé aux quelques supporters qui ont envahi le terrain et qui en voulaient à certains joueurs, mais personne n'a été touché. Les fans ne m'en veulent pas. D'ailleurs, j'ai pris un café dans la ville d'Aïn Fakroun, il n'y a aucun problème en ce qui me concerne. On en veut à quelques joueurs. Mais j'insiste pour dire que j'étais sur le terrain à la fin du match. J'ai essayé de rejoindre les vestiaires mais c'était impossible parce que des supporters étaient aux abords et ils en avaient après quelques joueurs. Personnellement, je déplore cette situation et toute cette violence. C'est malheureux car ce n'est qu'un match de football. C'est le club qui va payer les pots cassés. Heureusement qu'il n'y a eu ni blessé ni autre chose.

Comptez-vous poursuivre votre mission à la tête de l'équipe ?

Justement, j'ai fait une réunion de travail avec le président du club, j'ai demandé à ce qu'il y ait plus de sécurité, surtout pour les joueurs. Nous avons 19 joueurs qui ne sont pas d'Aïn Fakroun et j'ai demandé une sécurité totale pour tous. On a une équipe juste moyenne, qui a des insuffisances et on travaille pour y remédier. On ne pourra rien faire si on ne sécurise pas les principaux acteurs.

Donc, sans sécurité, vous ne poursuivrez pas le travail ?

Sans sécurité, le joueur ne peut plus jouer. J'ai bien expliqué cela au président. Donc, pour reprendre, c'est la première chose à satisfaire. Sinon, je ne pourrai pas rester, ce n'est pas possible ! Déjà, on doit changer la domiciliation des entraînements durant cette semaine pour apaiser un peu les esprits. Il faut qu'on soit mis dans un environnement sécurisé. Après, il faudra nous laisser travailler dans la sérénité pour essayer de sauver ce qui peut l'être. Dès le début, j'avais averti tout le monde que la mission sera difficile avec une équipe composée de joueurs sans doublures. En plus, il y a beaucoup de mauvaises habitudes qui se sont installées au sein de l'équipe, c'est ce qui explique sa situation actuelle d'ailleurs.

H. D.