EN: Rigueur et discipline, l’équation perdue du mathématicien

Engagé depuis plus d’une année et demie, l’entraîneur des Verts, Christian Gourcuff, est un personnage fortement critiqué. Il ne fait pas l’unanimité dans l’environnement footballistique national. Sa gestion des affaires de l’équipe nationale fait toujours débat.

 

Par Rafik Khaled

 

 

Les avis sont partagés entre ceux qui pensent que le «mathématicien» a besoin de plus de temps pour imposer sa philosophie aux Verts. D’autres estiment qu’il n’a pas le profil d’un driver, une sélection algérienne ayant une dimension nécessitant désormais un (GRAND) entraîneur rompu aux affaires des sélections et en mesure d’instaurer rigueur et discipline. Deux vertus qui ne font plus visiblement bon ménage dans la maison des Verts. Sous la conduite de l’ancien entraîneur, Vahid Halilhodzic, l’équipe algérienne était gérée d’une main de fer. Des stars, à l’image des Feghouli, Ghoulam et autres Brahimi et Medjani ont évolué positivement à la faveur de la «sévérité» du coach Vahid, qui savait toujours se montrer ce gendarme n’acceptant aucun égard et ce père qui protège ses poulains des facteurs exogènes. Gourcuff, c’est une toute autre philosophie. Calme et surtout fédérateur, l’entraîneur français fait toujours en sorte d’éviter les problèmes. Il maîtrise mal son vestiaire, contrairement à son prédécesseur. Cela risque de mettre en danger la stabilité de la maison des Verts. Les cas d’indiscipline sont de plus en plus fréquents dans le groupe.

 

Des joueurs qui s’accrochent au vu et au su de tout le monde. Le cas le plus frappant est celui de Hilal Soudani, qui s’est accroché avec Yacine Brahimi dans le tunnel du Stade olympique du 5-Juillet après le match amical contre le Sénégal. Le pensionnaire de Dynamo Zagreb et son homologue du FC Porto ont failli en arriver aux mains. Les décisions du coach ne seraient pas également respectées par les joueurs. Certains ont manifesté leur colère au moment de leur remplacement. Des gestes qu’on n’a pas vus sous la conduite de Vahid. Des proches de la maison EN nous ont fait savoir que la rigueur et la discipline seraient les points mal calculés dans les équations du mathématicien. Une véritable contrainte pour la sélection algérienne, dont les acquis risquent de voler en éclats. Christian Gourcuff doit se raviser. Il a tout intérêt. Si les choses restent en l’état, le Français pourrait ne pas être sur le banc à l’horizon 2018. Sa méthode d’agir excessivement molle, faut-il le souligner, ne peut que remettre en cause sa capacité de réaliser les objectifs assignés. Les symptômes d’un échec sont là. Mais rien n’est perdu encore. Il suffit d’aller au charbon et de s’imposer en véritable patron. Un sélectionneur, c’est avant tout la rigueur, la discipline et les décisions courageuses.  

 

L’EN au-dessus de tout le monde

Le technicien français se doit de savoir qu’il est à la tête d’une sélection représentant un grand pays du football. C’est l’Algérie ! Il est tenu de se hisser à la hauteur du prestige du football national. Sa politique actuelle est en train de montrer ses limites. Ses soucis s’estomperont une fois sa façon de travailler revue. Le football ne se joue pas uniquement sur la surface de jeu. La bonne conduite d’une équipe commence dans le vestiaire. Les décisions doivent être respectées sans aucune contestation. L’équipe nationale est au-dessus de tout le monde. Gourcuff et tous les joueurs sans exception aucune sont vraiment chanceux de défendre les couleurs d’un pays mordu de la chose footballistique. Il leur est indispensable d’en prendre conscience.

R. K.

 

 

Avec des joueurs tels que Mahrez, Slimani, Feghouli….Brahimi

L’EN doit retourner au 5-Juillet

 

Jamais dans l’histoire de l’équipe nationale une génération de joueurs n’a bénéficié de conditions optimales comme celle-ci. Les Brahimi, M’Bolhi, Feghouli, Slimani, Mandi, ainsi que les tout nouveaux Benzia et Hanni, évoluent dans des conditions qui n’ont rien à envier à celles des grandes sélections européennes. Un centre de préparation de Sidi Moussa qui est un joyau. Une prise en charge médicale de haut niveau à la faveur des contrats de partenariat signés avec des établissements hospitaliers, dont celui du Qatar (Aspitar). Des primes astronomiques, même en cas de victoire à domicile devant de faibles adversaires. L’instance fédérale fait en sorte de mettre les joueurs dans des conditions parfaites afin de réaliser les objectifs tracés. Le chuchotement auquel ont eu droit nos Verts aura dépassé l’aspect sportif. Une équipe nationale renfermant des joueurs de l’envergure de Brahimi, Feghouli et Mahrez est jugée incapable de jouer sur la belle pelouse du Stade olympique du 5-Juillet. Les mauvaises prestations et les échecs des Verts lors de ses différentes sorties amicales dans le mythique 5-Juillet, dressé par les amateurs de la superstition en «Tribunal» en est la parfaite illustration. Est-il concevable que des joueurs comme Mahrez, Brahimi, Feghouli et Slimani, habitués des grands stades du vieux continent, n’arrivent pas à s’exprimer au 5-Juillet ?

 

Absurdité

C’est tout simplement une aberration. Gourcuff a salivé, faut-il le préciser, pour le Stade olympique. Il a insisté pour y jouer ses matches amicaux contre la Guinée et le Sénégal. Les prestations de ses poulains n’ont pas été à la hauteur. Le public a sévèrement conspué les joueurs et le coach. Ce dernier cède à la pression de ses poulains. Il revient à Blida dès le match contre la Tanzanie en préliminaire de la campagne qualificative au Mondial russe. Les Verts y retrouvent leur football qu’ils oublient «curieusement» une fois sur le terrain du 5-Juillet, témoin des grands acquis de l’EN. Même si le stade Tchaker de Blida demeure cet espace privilégie des Verts, il reste que le 5-Juillet est le jardin idéal pour recevoir les adversaires. Belle pelouse, des gradins capables d’accueillir 66000 spectateurs, sans oublier les bonnes conditions de sécurité. Pour dompter ces joueurs, tous habitués, faut-il le rappeler, à évoluer dans de grands stades au sein de leurs équipes respectives, il faudra tous retourner à la «demeure» traditionnelle de l’EN, le 5-Juillet en l’occurrence.

R. K.

 

Après avoir critiqué le public du 5-Juillet

L’ancien merlus fuit maintenant les journalistes algériens

Christian Gourcuff ne sait plus sur quel pied danser. Il aura perdu sa boussole. Outre ses sorties incongrues dans les médias étrangers et marquées par des déclarations telles que «le travail en club me manque» ou «un retour en championnat américain (MLS) est envisageable», provoquant un sentiment d’inconfort du côté de la FAF, Christian Gourcuff se permet des choses loin d’être professionnelles. Pendant qu’il est fonctionnaire en Algérie, percevant ses mensualités de la Fédération, l’entraîneur français se permet de fuir la presse algérienne. Celle-ci a été, pourtant, correcte avec ce technicien lors de son annonce à la tête des Verts. Bien que ce choix semble peu adéquat dans la mesure où Gourcuff n’a aucune expérience en sélection, les médias algériens ont tenté de positiver la question, préférant attendre la réaction du Français avant d’émettre la moindre analyse. Ses acquis sont loin d’être satisfaisants. Malgré le fait qu’il ait trouvé une équipe nationale déjà en place et au sommet de son art, le Français se contente de bien maigres résultats. Comme c’était le cas en Guinée équatoriale trébuchant lamentablement dans une CAN, où les Verts se sont présentés en favoris. Dans le cadre de l’exercice de ses missions, la presse nationale a émis des réserves sur les capacités d’un coach s’entêtant à appliquer un 4-4-2 stérile. Il est passé au 4-1-4-1 avec un Medjani en sentinelle, comme l’a toujours souligné la presse. Au lieu de rendre hommage aux journalistes, Gourcuff préfère leur tourner le dos. Il n’accorde plus de conférence de presse. Il n’aime pas visiblement qu’on lui prodigue des conseils utiles.

 

Culpabilité

Ce n’est pas sa faute. C’est la FAF qu’il faudra culpabiliser. Gourcuff doit aux médias locaux du respect. Son prédécesseur a fait mieux. Halilhodzic affrontait la presse même dans les grands moments de crise entre les deux parties. L’actuel responsable technique des Verts passe, en tout cas, à côté de la plaque. Il n’a pas froid aux yeux. Il taquine la FAF dans les médias étrangers et se permet, par la suite, de boycotter les journalistes algériens. Gourcuff a donné un avant- goût de son refus des critiques après la défaite en amical contre la Guinée. Le public du 5-Juillet a exprimé légitimement sa colère. Il a appelé au changement à la tête de la barre technique. Gourcuff a réagi violemment, tenant des propos durs à l’encontre des supporters des Verts. Depuis, le Français boude tous ceux qui le critiquent.  

R. K. 

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