Première raison du départ de Gourcuff
Pour expliquer la première et vraie raison de son départ, Christian Gourcuff n’a pas accusé en premier lieu la presse algérienne, ni les insultes des supporters au 5-Juillet, encore moins des problèmes d’ordre personnel, qui sont vraisemblablement secondaires ou des causes indirectes. Le technicien français, en réponse à cette question, évoque sans détour des raisons purement professionnelles, liés directement à son travail et à l’entente initiale qui a eu lieu entre lui et le président de la FAF à la signature de son contrat. Quand Christian Gourcuff dit que «tout son travail sur la formation est resté dans un tiroir» ou encore qu’il se sentait « inutile et inactif en Algérie », et «qu’il était prévu au départ qu’il s’implique plus dans la formation des cadres, dans la politique footballistique algérienne…», il a accusé directement Mohamed Raouraoua de ne pas respecter leur accord, ou carrément de manquer à sa parole donnée lorsque les deux hommes se sont liés par un contrat et une poigné de main. Cette situation et cette inactivité a fini, selon lui, par le démotiver. Il s’est senti écarté, mis sur la touche. Le rôle de sélectionneur ne lui suffisant plus, il a décidé en premier lieu de se contenter de son rôle de sélectionneur travaillant juste lors des dates FIFA, avant de tout lâcher. Mais comment en est-on arrivé là ? Qui en est l’instigateur ? Raouraoua a-t-il fait ou laissé faire ? Selon nos informations, Mohamed Raouraoua, en ramenant Gourcuff, avait vraiment l’intention de donner les clés de la DTN et de la formation Gourcuff auquel il faut le dire, il croyait beaucoup, mais au fil du temps, notamment après la CAN 2015, la confiance entre les deux hommes a disparue.
Un séminaire au Canada et jamais à Aïn Benian !
Pour bien comprendre cette relation, Gourcuff-Raouraoua-DTN, nous avons fait appel à une personne très au fait du sujet, et son analyse a été plus que logique. «Le terrain balisé, certaines personnes, gênées, ou menacés par Gourcuff n’avaient qu’à «creuser» la tombe du Breton. Entre Gourcuff qui était trop vulnérable et Raouraoua qui n’avait d’yeux que pour la sélection algérienne devenue la vitrine du football algérien qu’il faut polir et embellir, il a suffi à la DTN de manière générale et à Taoufik Korichi plus particulièrement, conforter Raouraoua dans son jugement et essayer par tous les moyens de le discréditer, noircir son image et surtout lui jeter des bâtons dans les roues pour le pousser à partir. Si Gourcuff est réellement venu pour chapeauter un projet, une politique, pourquoi on ne l’a pas invité à aller au Sénégal accompagner les U23 ? Pourquoi il a été mis sur la touche lors des séminaires de formation des entraîneurs, pourquoi il ne s’implique pas dans la préparation des JO ? Pourquoi il n’est jamais allé à Aïn Benian donner des cours, préparer des recyclages pour les entraîneurs algériens, alors qu’il a accepté d’aller jusqu’au Canada pour le faire ? Je vais vous dire pourquoi : parce que Korichi a tout fait pour que cela n’arrive jamais et Raouraoua a laissé faire.» A notre question, pourquoi Korichi s’entendait bien avec Vahid, il nous répondra : «Il avait peur de lui. Vahid ne serait pas laissé faire. Il l’aurait massacré en conférence de presse, et puis Vahid donnait des missions à Korichi, il l’envoyait superviser les adversaires, ce qui n’a jamais été le cas de Gourcuff.» Tout est clair.
A. B.