Christian Gourcuff n’est plus l’entraîneur des Fennecs. Noureddine Saâdi, l’ancien coach du MCA et de la JSK, entre autres, regrette son départ. Il ajoute qu’à sa place, il serait parti le jour où le public du 5-Juillet s’en est pris à lui et son équipe.

 

Quel est votre commentaire suite au départ de Christian Gourcuff de son poste de sélectionneur d'Algérie ?

C'est dommage pour les deux parties, lui et la sélection algérienne de football. D’une part, Gourcuff lâche une très bonne équipe. De l’autre, ses joueurs l'avaient bien adopté, ça marchait bien avec lui et ça se voyait sur le terrain. Dans le football, il y a malheureusement une instabilité récurrente, d'habitude la séparation est liée aux mauvais résultats. Or, ce n'est pas le cas, ici. Donc, de deux choses l'une : soit Gourcuff a senti qu'il avait perdu la confiance de ses dirigeants, soit c'est un sentiment de dégoût né de ce qui s'est passé lors du fameux match amical de l'EN au stade du 5-Juillet, face au Sénégal.

Dans une interview à un média français, Gourcuff a argué qu'il est parti, entre autres, parce que son travail sur la formation est resté dans un tiroir, qu'en dites-vous ?

C'est vraiment dommage pour le football algérien parce que, dans ce domaine, il pouvait donner énormément. Il maîtrise très bien ce volet et son apport aurait pu être très bénéfique pour notre football. C’est une grosse perte.

Il ajoute qu'il a été écœuré par l'environnement violent qu'il a découvert dans les stades algériens...

C'est une évidence. Je vais être très clair à ce sujet en disant que moi, à sa place, j'aurais foutu le camp le jour du match qu'il a joué au 5-Juillet !

Pourquoi ?

Parce que ce qu’il lui est arrivé est inhumain. Ce n'est pas normal d'avoir une telle attitude envers la sélection de son pays et son sélectionneur. Les gens qui étaient au stade ont manifesté une méchanceté gratuite. Il faut dire qu'ils étaient poussés par certains journalistes. Cela étant dit, je pense qu'il y avait d'autres raisons expliquant son départ. Avec les résultats qu'il avait enregistrés, il aurait dû mettre le public dans sa poche. Donc, il y a sans doute autre chose.

Il est parti sans se faire payer la moindre indemnité, alors que d'habitude les entraîneurs étrangers le font payer cher aux clubs algériens qui les limogent...

Je ne pense pas que son contrat ait été rédigé dans ce sens. Et même si c'était le cas, je ne crois pas que la Fédération algérienne de football s'amuserait à poursuivre quelqu'un qui refuse de continuer sa mission. Dans cette histoire, Gourcuff s'est montré honnête, il a manifesté son désir de partir et la Fédération a été correcte en ne réclamant pas le moindre dédommagement.

Quel est, selon vous, le candidat idéal pour succéder à Gourcuff ?

Ce ne sera certainement pas un Algérien, c'est tout ce que je peux dire !

H. D.