Madjer : «La coupe ne doit pas nous filer sous le nez»

Rabah Madjer a fait partie de la dernière équipe du NAHD ayant brandi la coupe d’Algérie, en 1979. Il souhaite de tout cœur que le Nasria gagne une nouvelle fois ce trophée, le 1er mai prochain face au MCA.

MCA-NAHD en finale de la coupe d’Algérie, c’est une belle affiche, non ?

Absolument ! Le NAHD mérite bien d’être là, c’est une grande école de football, son équipe est revenue en force cette saison, tant en coupe qu’en championnat. On aura attendu 34 ans pour revoir le Nasria animer une finale de l’épreuve populaire, après l’échec de 1982 face à l’ex-DNC Alger. Incha Allah, on assistera à une belle rencontre et, pourquoi pas, une nouvelle consécration du Nasria.

Vous vous rangez totalement du côté du NAHD, même si vous avez failli jouer au MCA avant de partir en Europe…

J’ai beaucoup de respect pour le Mouloudia, c’est clair, mais toute ma carrière footballistique en Algérie a eu lieu au Milaha, c’est le seul club dont j’ai porté le maillot chez nous. J’y ai gagné un titre, justement la dernière coupe d’Algérie remportée par le NAHD, en 1979 face à la JSK où j’ai eu l’honneur de marquer le 2e but. Le NAHD passera avant tous les autres, pas de doute là-dessus.

Les spécialistes penchent pour une victoire du MAHD, est-ce votre avis aussi ?

Le jour J, on ne jouera pas aux pronostics sur le terrain, ils seront 11 joueurs contre 11 autres sur le rectangle vert. On a besoin de guerriers, on ne doit pas laisser passer cette opportunité de brandir la coupe d’Algérie. Il ne faut pas que ça nous passe sous le nez, comme on dit. Les joueurs sont déterminés à gagner ce match et ramener le trophée à Hussein-Dey.

Sur le plan du jeu, admettez-vous que l’équipe du Nasria joue mieux que celle du Mouloudia ?

Il est vrai que le MCA est passé par des moments très difficiles. Avec les changements d’entraîneurs et des dirigeants, beaucoup de choses se sont produites et qui ne collent pas avec l’image du Doyen. Peut-être que le NAHD va profiter de la mini-crise que traverse le Mouloudia. C’est une opportunité à saisir, même si je dois rappeler que les matches de coupe diffèrent de ceux du championnat.

On dit que l’atout du MCA s’appelle Omar Ghrib, le nouveau boss du club qui, en revenant aux affaires, semble avoir boosté l’équipe…

Il a provoqué le déclic. C’est un garçon qui connaît bien le Mouloudia, peut-être que les joueurs ont besoin d’un homme comme Ghrib. Je lui souhaite bonne continuation. Le MCA a besoin de stabilité, arrêtons de virer les entraîneurs ! Les gens ne veulent pas se rendre à l’évidence : chaque fois qu’on limoge un coach, c’est la crise automatique garantie. Il faut être patient dans le foot, les résultats viendront par la suite.

Serez-vous au stade lors de la finale ?

Malheureusement, non, je suivrai la partie devant ma télévision. Je souhaite voir un très grand match et, sans vouloir mettre en colère les supporters du Mouloudia, je veux la victoire de mon club, le NAHD. Cela étant dit, j’espère surtout que tout le monde s’unisse pour faire de cette finale une grande fête du football, quel que soit le nom du vainqueur. Dans les tribunes, j’ai envie de voir des fans unis, assis côte à côte et qui quitteront le stade main dans la main.

H. D.

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