Chaâbane Merzekane a fait l’essentiel de sa carrière au Nasria, terminant par une pige au Mouloudia. Il donne son avis sur la finale que vont animer ses deux anciens clubs.

Que pensez-vous du match que le MCA et le NAHD vont animer en finale de la coupe d’Algérie ?

C’est d’abord une belle affiche, en plus inédite. Le MCA et le NAHD sont les équipes les plus méritantes pour jouer cette finale, au vu de leur parcours depuis les quarts de finale. La coupe se gagne, elle ne se joue pas, dit-on, mais moi je suis d’un avis contraire, j’estime qu’il faut jouer pour gagner. Le 1^er mai prochain, on aura droit à une belle partie, avec de belles couleurs : le rouge et le jaune d’un côté, le vert et le rouge de l’autre.

Petit avantage au NAHD ?

Oui, parce qu’il a battu le Mouloudia à l’aller en championnat et a fait match nul au retour en ayant les capacités de l’emporter. Mais la finale sera une autre paire de manches. Le plus calme  qui aura la possession du ballon et en privera l’adversaire, aura plus de chance de triompher. Aussi, au vu de tout ce qui s’est passé au Mouloudia, le Nasria me semble plus tranquille. Le NAHD prépare son match sereinement, sans pression du public ou des dirigeants. Les joueurs des Sang et Or jouent libérés, ce qui n’est pas le cas des Mouloudéens.

37 ans sans gagner ce trophée, n’est-ce pas une source de pression ?

Je vous assure que les joueurs du NAHD jouent sans la moindre pression. Même quand l’équipe est menée au score, elle joue sereinement et revient à la marque, comme on a pu le voir contre Tadjenanet en championnat. Le public du Nasria a tout compris maintenant, il est toujours derrière son équipe, il n’a pas eu de huis clos depuis 9 ans, cela me semble significatif. Ce n’est pas comme au Mouloudia où il y a beaucoup de monde et des soucis qui peuvent venir de partout. J’ai assisté à quelques matches du MCA où ses joueurs ont été singulièrement malmenés. Cela n’arrive pas au NAHD.

On dit que l’atout du MCA pourrait s’appeler Omar Ghrib, le nouveau patron du club qui revient aux affaires…

Contre Tébessa, les joueurs du MCA allaient saluer Ghrib à chaque but, à croire qu’ils attendaient son retour. Mais en finale, ce n’est pas Ghrib qui sera sur le terrain et ce n’est pas lui qui la gagnera. Pendant 90 minutes, voire plus, ce sera l’affaire des joueurs. Ghrib apporte au groupe sur le plan psychologique, mais ce ne sera pas suffisant. Tout se décidera sur le rectangle vert et cela se fera par l’intermédiaire des pieds des joueurs.

Vous avez fait l’essentiel de votre carrière au NAHD, mais vous avez joué aussi au MCA, serez-vous un peu partagé le jour J ?

Ce n’est un secret pour personne, je suis un fervent supporter du NAHD qui m’a donné beaucoup de choses, dans le football et dans la vie de tous les jours. Cela étant, il ne faut pas oublier  que j’exerce actuellement la fonction de consultant, ce qui m’astreints donc à être objectif, correct et honnête. Je ne peux être supporter et consultant en même temps. C’est au NAHD que cette éducation m’a été inculquée. Le MCA se met à dominer le match, je ne vais quand même pas dire que c’est le NAHD qui le fait. Donc, je serai neutre le jour J, mais si vous me demandez qui je souhaite voir soulever le trophée, je dirai le NAHD, sans hésitation !

H. D.