«Mahrez, un signe fort pour le football algérien»
Entretien réalisé par
M. STITOU
Vous êtes ambassadeur du tournoi Coca-Cola en Algérie, qu’est-ce qui vous motive à accepter cette mission ?
Quand Coca-Cola m’a présenté ce projet, je n’ai pas hésité une seconde à donner mon accord. C’est l’opportunité de détecter des talents du pays, en outre, cela fait un bon bout de temps que j’ai créé une académie, cela me permet d’acquérir une expérience, de voir les potentialités qui existent ici en Algérie. Avec Coca-Cola, j’ai l’opportunité de voyager partout en Algérie ; l’année dernière, j’étais à Annaba, après j’ai assisté à la finale à Alger, cette fois-ci, je suis venu à Oran. Tu découvres que, dans notre pays, il existe beaucoup de talents cachés mais surtout inexploités ! Certes, il y a des jeunes talents qui se sont révélés dans le tournoi Coca-Cola et qui font partie de la sélection nationale des U20. Cette année, ce sera un peu spécial, avec beaucoup de surprises et de recruteurs qui s’intéressent à ce tournoi.
Le regard admiratif des jeunes participants et le respect qu’ils vous vouent prouve bien que, pour eux, vous êtes le parfait exemple ?
Tout au long de ma carrière, j’ai toujours essayé d’être exemplaire, sur le terrain et en dehors ; je remercie Dieu d’avoir une telle image auprès de tous : je dirais même que c’est une réussite, tu as beau avoir gagné des titres, être un joueur international, j’essaie de les encourager. Moi aussi, j’ai commencé comme eux. En tout cas, pour moi, être présent à ce tournoi, ce n’est que du bonheur.
Ah bon !
Quand tu participes à un tournoi comme celui-ci, il y a beaucoup de monde, des cadeaux à offrir. Quand j’avais 13 ans, j’ai participé à un tournoi pareil en France, justement c’était le même principe ; j’étais heureux, par conséquent, je connais cette sensation, j’espère que les jeunes qui sont présents ici au stade ressentent la même sensation.
Parlons de votre carrière footballistique, avez-vous des projets ?
Alors que je suis toujours joueur, je passe en même temps mes diplômes d’entraîneur. Entre nous, quand tu arrives vers la fin de ta carrière, tu as une grosse envie de savourer ces dernières années ; des anciens m’ont conseillé de jouer jusqu’à un âge avancé. «Madjid ne commet l’erreur de t’arrêter», m’ont-ils conseillé. Cela fait deux semaines que je suis à l’arrêt, ça me manque déjà !
Tant que vos jambes répondent, la retraite ce sera pour plus tard, non ?
Comme je viens de le dire, cela fait deux semaines que je suis à l’arrêt, je commence à ressentir le manque. J’arrêterai le jour où je perdrais l’envie de jouer où je serais lassé d’aller au stade pour m’entraîner, transpirer ou voir le groupe. Vivre le stress de la compétition, j’en veux toujours. Je suis toujours motivé pour exercer ce métier de footballeur. D’ailleurs, c’est pour garder le contact avec le terrain que je suis en train de passer des diplômes d’entraîneur.
Il y a surtout l’envie de retourner en Ecosse pour porter à nouveau le maillot des Glasgow Rangers…
C’est un club que j’aime beaucoup, j’ai vécu de bons moments avec les Rangers, le fait qu’ils soient revenus en D1 et que j’ai gardé des contacts là-bas, entre autre avec l’entraîneur adjoint qui a joué avec moi. Seulement, je dois préciser qu’il n’existe aucun contact officiel. Si officiellement on me sollicite, je ne dirais pas non, car je suis vraiment attaché à ce club.
Après votre déclaration, avez-vous reçu des échos favorables ?
Chez les supporters, ils sont nombreux à vouloir me voir à nouveau dans leur club, j’ai même senti un énorme enthousiasme chez eux, ça m’a fait beaucoup plaisir. Cela dit, côté dirigeants, personne ne m’a contacté et je le comprends, vu qu’ils sont accaparés par les matches de championnat et de la coupe d’Ecosse. Si on me fait signe, je le répète, je n’hésiterais pas à donner mon accord. Cependant, je ne me prends pas la tète pour ça, d’autant que j’ai deux ou trois offres intéressantes.
Dans quel continent ?
Le Golfe et l’Asie, je ne sais pas, je vais voir. Pour l’Europe, je dois avouer que je n’ai pas reçu d’offres.
Jouer en Chine ne vous tente-t-il pas ?
Ça peut être une destination ! En fait, ce que je suis en train de voir, est de découvrir autre chose.
Un indice à nous donner…
Fort possible, ce sera en Asie, les contacts que j’ai là-bas avancent bien. Comme je vous l’ai dit, je suis tenté de découvrir un autre continent. Après avoir joué en Europe et au Golfe, tenter une expérience en Asie ne me déplairait pas du tout.
Vous annoncerez quand votre future destination…
A priori au plus tard dans un mois et demi. Avec mes conseillers, on est en train de discuter avant de parvenir à un accord définitif. Mais, comme je l’ai déclaré, les choses avancent bien.
La semaine a été marquée par la distinction de Ryad Mahrez sacré meilleur joueur de l’année en Angleterre. Votre sentiment en tant qu’ancien coéquipier en sélection…
Mahrez est une fierté pour l’Algérie, l’EN, sa famille. Ce qu’il a fait est extraordinaire, du jamais-vu ! Il est le premier joueur africain et arabe à l’avoir eu ; c’est surtout un signe fort pour le football algérien. On est vraiment fiers de lui, après cette distinction qui est, au passage, assez méritée.
Lui avez-vous envoyé un message de félicitations ?
Oui, bien sûr. Ryad est un type très simple, il ne se prend pas la tête. Qu’il soit sacré meilleur joueur de l’année en Angleterre ou qu’il gagne des titres, il ne changera jamais, cela fait sa force !
En évoquant votre envie de continuer à jouer, ne regrettez-vous d’avoir pris votre retraite internationale avec les errements défensifs constatées lors des dernières rencontres de l’EN ?
Pour être franc, je ne regrette pas d’avoir pris ma retraite internationale mais ça me manque ! Cela ne sert à rien de revenir en arrière, ma décision a été prise, malgré que j’ai vécu des sensations très fortes tout au long de ma carrière en sélection mais il fallait passer le témoin. Après, quant aux critiques formulées à l’encontre de la défense récemment, je pense qu’il faut être patient, on trouvera la bonne paire centrale en défense. Les Medjani, Belkaroui ou Mandi, avec le temps, sauront trouver les repères et on ne reparlera plus du problème défensif.
Si la FAF pour propose d’intégrer le staff de l’EN, serez-vous preneur ?
A l’avenir, oui. C’est un challenge qui ne se refuse pas, ça serait même un honneur pour moi que de faire partie de l’encadrement de l’EN un jour. Seulement, il faudrait le mériter. Par conséquent, il faut passer des diplômes en étant prêt si l’occasion vous est offerte pour ce challenge, même si, entre nous, c’est un objectif, voire un rêve pour moi.
M. S.
Toujours dispo !
De par son statut de star du football algérien, Madjid Bougherra est admiré et vénéré par ses compatriotes. Hier au stade Ahmed-Zabana, l’ancien défenseur de l’EN fut très sollicité pour des photos, voire pour la signature d’un autographe. Il se plia gentiment à toutes les sollicitations, y compris à celles des journalistes venus spécialement pour lui.
Il assistera au tournoi final
Une fois que la sélection du tournoi Coca-Cola sera dégagée, les meilleurs joueurs iront participer au tournoi final. Un événement que Bougherra se serait engagé à rehausser de sa présence. «Je veux être le témoin des éventuels talents algériens qui seront récompensés», prévoit-il.
Un agenda chargé
Durant son court séjour à Oran, Madjid Bougherra avait un programme chargé, néanmoins, avec les responsables de Coca-Cola, son agenda a été planifié bien à l’avance.
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