Dans une récente interview, Vahid Halilhodzic, l’ancien sélectionneur national, a traité le CR Belouizdad de «petit club de la campagne algérienne». Irrité comme tous les Belouizdadis, Mokhtar Kalem, l’ex-goleador du grand Chabab d’antan, se charge de lui répondre pour remettre les pendules à l’heure.

Pour Vahid Halilhodzic, le sélectionneur du Japon, le CRB passe pour être «un petit club de la campagne algérienne», comment le prenez-vous ?

En parlant de la sorte, il prouve qu’il ne connaît rien de la grande histoire du CRB et de Belouizdad. Il ignore que l’ex-Belcourt et le grand Chabab d’antan, ce sont d’abord des hommes qui ont dignement représenté l’Algérie en général et son football en particulier. Et par-dessus tout, Vahid Halilhodzic ne sait pas que le CRB était la 6^e équipe du monde, à l’époque. Ce n’était pas nous qui le disions, mais l’illustre France Football ! Cela étant dit, je suis étonné quand il affirme que c’est lui qui a découvert Slimani.

Quelle est la réalité des choses ?

C’est nous qui sommes allés chercher Slimani à Chéraga. Vahid se trompe lourdement. Il devrait, par ailleurs, consulter l’histoire du football national et international pour mieux s’imprégner des exploits du grand Chabab qui, quoi qu’on dise, était la seule équipe de club à dignement représenter l’Algérie. Et dire qu’on s’entraînait deux fois par semaine seulement. On n’avait pas les moyens de maintenant, mais cela ne nous empêchait pas de réaliser des choses que les grands clubs de ce monde nous enviaient. Notre équipe avait de la classe.

Que pourraient dire à Halilhodzic les martyrs de Belouizdad, s’ils étaient encore de ce monde ?

C’est la question la plus pertinente, justement. Je crois que Vahid ne sait rien de l’histoire du football algérien. Il ferait mieux de prendre des leçons pour réaliser ce que la glorieuse équipe du FLN, entre autres, a fait avec les moyens du bord. Quand je pense qu’il traite Belouizdad de petit patelin algérien, je tombe des nues. Je l’invite simplement à consulter l’histoire pour prendre connaissance de ce qui se passait dans le Café de Belcourt, par exemple. Et voir qui venait jouer contre le CRB à l’époque.

Pouvez-vous le rappeler justement à nos lecteurs ?

C’est simple, toutes les équipes étrangères qui débarquaient en Algérie, c’est le CRB qu’elles rencontraient. Le Brésil, Saint-Etienne, Nantes, et j’en passe, ont eu pour sparring-partner le grand Chabab de Lalmas, Achour…

Et de Selmi à qui le grand Pelé a remis son maillot…

Oui, et ce n’était pas tout. Que dire encore des Chennane, Zitoune, Ahmed Arab et tant d’autres illustres noms qui ont honoré le célèbre maillot rouge et blanc frappé du V de la victoire. Je suis un nationaliste, je n’apprécie pas du tout cette déclaration de Vahid Halilhodzic, qui ne semble pas mesurer la portée de son propos. Je ne devrais pas être le seul à lui remonter les bretelles, les journalistes sont aussi interpellés par cette histoire. Ils ont le devoir de réagir aussi.

H. D.