La sélection nationale olympique s’est envolée à Rio pour participer aux JO, comment ça se présente ?
Les Jeux olympiques ne sont pas une compétition mineure, ça va être difficile. Les équipes participantes sont pour la plupart composées de joueurs pros. En plus, on est tombés dans un groupe sérieux avec le Portugal, l’Argentine et le Honduras, des équipes loin d’être novices. A vrai dire, je ne sais pas vraiment de quoi est capable notre sélection nationale. Elle est capable du meilleur comme du pire. Il faut bien entamer la compétition.
Donc, négocier au mieux le premier match contre le Honduras…
Oui, ce serait bien de gagner cette rencontre, on aurait bon espoir pour la suite. C’est notre deuxième participation depuis les JO de Moscou en 1980. Je me souviens qu’on avait commencé par battre la Syrie 3-0. Ensuite, on avait perdu contre l’ex-RDA 1-0, avant de faire match nul contre l’Espagne. On s’est qualifiés aux quarts de finale, on a perdu contre la grande ancienne Yougoslavie. Pour la sélection actuelle, ce serait bien de passer au second tour, déjà. Ce sera difficile, mais il est important de ne pas rater son premier match.
Autrement, les choses seront plus compliquées avec deux redoutables adversaires…
Assurément, le Portugal et l’Argentine ne sont pas une mince affaire. Nos U23 ont une page d’histoire à écrire.
N’aurait-il pas été plus judicieux de renforcer l’équipe avec des éléments plus valeureux ?
Oui, cette équipe aurait mérité des renforts plus conséquents. Cela aurait été mieux si Mahrez, Brahimi et Slimani avaient été pris, mais il faut dire qu’avec leurs clubs respectifs, ce n’est pas évident. Je pense néanmoins qu’avec Bounedjah, ça va être intéressant. Et quitte à me répéter, le plus important sera le premier match. Si on perd contre le Honduras, ce sera très, très compliqué.
Faut-il craindre les conditions de séjour à Rio, qui ne sont pas exceptionnelles aux dernières nouvelles ?
On en parle beaucoup mais, après, il faut dire qu’il y a de très grands champions qui sont dans les mêmes conditions. Usain Bolt aussi est là-bas. Sera-t-il dans le village olympique ou non, c’est un autre problème. Je crois que la Fédération algérienne de football a quand même les moyens d’y remédier et mettre l’EN U23 dans de bonnes conditions.
Quelles sont vos nouvelles, au fait ?
Il y a eu quelques contacts, mais pas sérieux. C’est vraiment compliqué de continuer à travailler en Algérie avec les équipes séniors, il y a une grande concurrence, quelquefois un peu déloyale. Et puis, ces dernières années, j’ai eu généralement des problèmes de compatibilité avec des présidents de CSA, qui veulent imposer certaines choses que je ne peux pas accepter. Dommage qu’il n’y a pas de challenge pour jeunes, ce serait intéressant. Aucun club n’a de projet dans ce sens.
Un mot sur Rajevac, le nouveau sélectionneur national ?
Je ne vois pas sa nomination d’un bon œil. Je ne remets pas en cause son CV, mais le fait qu’il ne parle pas français pose problème. La sélection nationale est composée en majorité de binationaux et on ramène un entraîneur qui ne parle pas français. Je pense que c’est une mauvaise chose même si son adjoint, lui, parle le français.
H. D.