Mourad Amara, l’ancien international de la JS Kabylie, a gardé la cage des Verts lors de leur dernière participation aux JO, à Moscou en 1980. Il revient sur la malheureuse prestation de Chaâl face au Honduras.

Que dites-vous du match de l’Algérie face au Honduras ?

Franchement, on s’attendait à une meilleure prestation des Verts, surtout après tous les matches qu’ils avaient joués auparavant. Malheureusement, ils ne sont pas rentrés directement dans la rencontre. Le Honduras n’est pourtant pas une grande équipe, notre sélection lui est supérieure, mais on lui a offert la victoire. En première mi-temps, l’équipe n’était pas au top tactiquement et physiquement.

Comment jugez-vous la prestation du gardien de but Chaâl ?

C’est un jeune gardien, qui a des qualités indéniables. Il fallait se préparer convenablement à un tournoi aussi grand que celui des JO. On dit qu’il n’était pas prêt mentalement pour ce match, je ne suis pas d’accord. En principe, on doit se préparer à toute éventualité et être prêt à relever le challenge dès qu’on est sollicité. Maintenant, c’est vrai, c’est malheureux pour ce jeune portier d’avenir. Il a commis des erreurs de jeunesse, c’est aussi la première fois qu’il joue une compétition internationale de cette envergure.

Peut-il rapidement relever la tête ?

Il n’a pas le choix. Il doit se dire que les deux buts qu’il a pris sont un cauchemar et que si on refaisait mille fois le match, il ne les encaisserait pas. Il doit faire son autocritique et voir si, finalement, il n’était pas bien concentré sur ce match. Il ne doit pas prêter attention aux critiques des autres, surtout s’il a lu les journaux. Le mieux est de se projeter déjà sur le match suivant, contre l’Argentine, et de le préparer au mieux. Chaâl doit se dire que ce qui est fait est fait. Ensuite passer à autre chose. Il ne doit surtout pas remettre en question ses qualités ! A partir de là, il pourra mieux se concentrer sur son sujet. Il y a encore autre chose qu’il ne doit pas faire.

Laquelle ?

Il ne faut pas qu’il se mette la pression et croire qu’il doit désormais accomplir des miracles pour se rattraper. On joue avec les qualités qu’on a, on ne peut pas faire plus. Maintenant, je suis sûr que le sélectionneur national va lui maintenir sa confiance pour le rassurer, autrement ce serait le saquer. Chaâl serait bien inspiré de tout oublier et ne pas vouloir trop bien faire. Il sait qu’il a commis des erreurs, il sait aussi que ce n’est pas dans ses habitudes, il faut l’encourager.

Comment voyez-vous le prochain match contre l’Argentine ?

Ça va être une autre paire de manches, surtout que l’Argentine a aussi perdu son premier match, face au Portugal. Ce ne sera pas facile. Il faudra être prêt d’emblée, cette fois, physiquement et tactiquement. Je reste néanmoins optimiste parce que notre sélection a montré des qualités en seconde période de jeu face au Honduras. Je ne crois pas que ce sera une partie de plaisir contre l’Argentine, mais on n’a pas le choix cette fois. L’Algérie est maintenant sommée de réagir !

H. D.