Quel est votre avis sur la violence qui fait des ravages dans nos stades ?
Ça devient très grave. L’Algérie a un grand public qui se déplace dans tous les stades, mais c’est une minorité de jeunes qui sèment la pagaille. Il faut une réaction de toute urgence. A ce titre, j’apprécie le fait que les présidents de club se soient réunis pour combattre ce phénomène. Personnellement, j’ai une proposition à faire et qui devrait intéresser plus d’un.
Laquelle ?
Il me semble nécessaire aujourd’hui de faire appel à des maîtres-chiens, comme cela a été fait depuis longtemps dans les stades européens lorsqu’on a décidé d’attaquer de manière frontale le hooliganisme. J’estime que c’est une arme dissuasive, les ultras réfléchiraient plus d’une fois avant de se lancer dans des actes de violence.
Des maîtres-chiens dans les stades ou aux alentours ?
Autour des stades, c’est mieux. Les maîtres-chiens viendraient ainsi apporter leur précieux concours aux stadiers. Il y a des sociétés spécialisées qui assurent le dressage des chiens, on devrait les solliciter. A mon avis, si on mettait une trentaine ou une cinquantaine de maîtres-chiens autour d’un stade, cela dissuaderait les agitateurs et les semeurs de troubles. Avec la police encore présente en dehors des stades, je pense qu’on pourra combattre nos hooligans de manière efficiente. Il faut des solutions de ce type pour éduquer un petit peu les ultras et laisser les vrais supporters aller au stade encourager leurs équipes.
Est-ce suffisant pour sécuriser nos stades ?
Les présidents de club sont en train de bouger, c’est bien, mais il faut aussi que tout le monde donne un coup de main pour lutter contre ce fléau parce que la situation est devenue grave. Que des énergumènes entrent au stade munis de couteaux et de barres de fer, c’est suffisamment alarmant pour que tout le monde s’y mette. Nos stadiers n’ont pas été formés pour combattre ces ultras, ils n’en ont même pas eu le temps suffisant.
En plus, neuf fois sur dix, ce sont des stadiers clubards…
Malheureusement, oui, c’est pourquoi il faut du temps pour leur expliquer qu’ils ne doivent pas avoir une telle attitude. C’est pour cela aussi que l’accompagnement des stadiers par la police est encore indispensable. Le retrait du service d’ordre habituel doit se faire progressivement.
Cela fait 3 ans que le retrait de la police a été annoncé, mais nos clubs n’ont rien fait pour se préparer en conséquence, ne sont-ils pas aussi fautifs ?
C’est vrai, nos clubs auraient dû réagir depuis un ou deux ans. Cela n’a pas été fait, mais on ne va pas s’attarder sur le passé. Regardons devant nous, il vaut mieux tard que jamais.
H. D.