Le président de la FAF va confier les sélections des U17 et U20 à des techniciens étrangers, n’est-ce pas un désaveu pour l’entraîneur local ?
Oui, c’est tout à fait le cas. Je me demande pourquoi nous nous cassons la tête pour avoir les diplômes d’entraîneur. Il vaut mieux arrêter. Raouraoua doit nous expliquer pourquoi il dit oui aux techniciens étrangers et non à ceux du pays. Si la Fédération ne nous motive pas, je ne vois pas l’utilité de faire ce travail. Mais, attention, il ne faut pas croire qu’on va se taire !
Que comptez-vous faire ?
Les anciens joueurs doivent se réunir et réagir comme des syndicalistes. On doit être unis pour traiter ce problème. On n’a rien dit concernant l’EN A, pas de souci, mais que la politique du «tout-étranger» s’étale aux U17 et U20, ça devient grave. Ce n’est pas normal, en tout cas. Sommes-nous incompétents ? Dans ce cas, pourquoi nous demander de passer des examens pour avoir les diplômes ?
Pourquoi agit-on de la sorte, selon vous ?
Je ne le sais pas, je n’y comprends rien. Toutes ces décisions ne nous motivent pas du tout, on aurait dû consulter les techniciens au préalable. Finalement, je crois comprendre une chose : Mohamed Raouraoua n’a donc jamais consulté Toufik Korichi, le DTN, en prenant cette décision. Des gars comme Belatoui, Chérif El-Ouazzani et autres ont beaucoup donné au football national, il faut les encourager et les laisser travailler.
A votre avis, l’appel que vous faites aux anciens a-t-il des chances de changer la donne ?
Bien sûr, il le faut, les gens ont trop souffert de cette injustice. Comment nomme-t-on un sélectionneur des jeunes catégories ? Si on dépose nos CV, on répond que les diplômes sont insuffisants, en revanche d’autres ont eu la chance d’avoir une réponse favorable. Je ne comprends pas comment ça se passe. Le mieux serait de débattre du sujet sur un plateau de télévision, en direct.
Etes-vous en train de lancer un défi à Raouraoua ?
Bien sûr, pourquoi pas ? Raouraoua est aussi là pour nous écouter, comme nous l’avons écouté et suivi dans pas mal de ses démarches. On n’est pas tenus de le suivre dans tout ce qu’il décide, et là dans l’intérêt de tout le monde et on n’a peur que de Dieu. On n’a quand même pas joué toutes ces années au haut niveau pour qu’à la fin on nous ignore.
Vous vous sentez marginalisés ?
Oui, et je rappelle que notre spécialité est le football, pas le tennis. Qu’on nous accorde un peu de considération. Les choses doivent changer. Pour avoir un diplôme, il faut passer par les bisous et les appels téléphoniques, c’est quoi ces manières ? Il y a de la qualité en Algérie aussi bien l’étranger. Place à la compétence, point barre.
H. D.