Que pouvez-vous dire à propos de la petite querelle Boudebouz-Slimani sur le penalty contre le Lesotho ?
Je vais donner un avis en me basant uniquement sur ce que j’ai vu à la télé. Il est clair qu’il y a eu quelque chose entre les deux copains. Ils jouent tous deux au haut niveau, ils savent ce qu’est le respect du tireur de penalty. Quand j’étais en sélection avec Rabah Saâdane, on désignait toujours le premier tireur, le second et le troisième. On avait aussi un ordre établi pour les coups francs à droite, à gauche et au centre du terrain.
Et comment jugez-vous cette affaire ?
Si on en arrive à se disputer pour un penalty en match officiel et que tout le monde nous regarde, ce n’est pas bon pour l’image de l’équipe nationale et celle du joueur aussi. J’aimerais bien que cela ne se reproduise pas dans le futur. C’est à l’entraîneur d’en tirer les enseignements et de faire ses remarques pour ne plus revoir ça au sein de la sélection.
On dit que Milovan Rajevac, le sélectionneur national, a poussé une gueulante à la mi-temps, allant jusqu’à parler d’un jeu de gamins…
S’il l’a fait, ce n’est pas pour rien. Il faut une discipline individuelle et collective. On n’a pas le droit de jouer avec l’image de notre équipe nationale. Le respect doit être mutuel. Il faut instaurer des règles, celui qui les transgresse le paiera. Cela étant dit, il ne faut pas dramatiser, ce sont des choses qui arrivent. Il faut juste les corriger et faire en sorte que ça ne se reproduise pas.
Selon l’ordre établi par Rajevac, le 1er tireur est Ghoulam, Slimani étant le second et Boudebouz le 3e, peut-on dire que ce dernier est le fautif ?
Si c’est effectivement l’ordre établi, celui qui a pris seul l’initiative de tirer de tirer le penalty aura agi de façon injuste. Il faut respecter la hiérarchie désignée par le coach. A notre époque, on avait tout régenté. On avait eu un problème de capitanat, on a vite tranché en désignant les trois chefs dans un ordre bien précis.
Qui étaient vos trois tireurs ?
Si j’ai bon souvenir, Ziani était le premier, Anthar Yahia le second, je ne me rappelle plus le troisième, mais j’ai toutes les notes dans mes fiches. Vous savez, on avait même désigné les joueurs qui devaient faire la barrière, le mur comme on dit, pour faire face aux coups francs. On travaillait vraiment de manière professionnelle, on n’a jamais eu ce type de problème. Mais encore une fois, il ne faut pas en faire tout un plat.
Ce petit souci renseigne quand même sur l’état d’esprit au sein des Verts ; on est loin de ce qui prévaut au Barça où Messi, Neymar et Suarez s’offrent l’un l’autre les penaltys…
C’est vrai, on est là devant un exemple édifiant. Les Verts ont des individualités extraordinaires, mais il reste du travail à faire sur le plan collectif, on est très loin du compte à ce propos. Mais c’est tout à fait normal, la cohésion est encore à parfaire. Rajevac aura sans doute beaucoup de pain sur la planche.
H. D.