C’est aussi la première fois qu’il a eu l’occasion de faire face à des questions bouleversante et offensante de la part des journalistes présents dans la salle.
L’annonce de la liste des 24 pour le Cameroun et l’absence de Bensebaïni sont sans doute derrière cette offensive que Rajevac a eu l’occasion de contrer par des réponses qui, il faut le dire, n’étaient pas trop convaincantes.
Le Serbe, qui a avoué avoir eu vent du style spécial de la presse algérienne, a donc eu l’occasion de subir son premier vrai bain de questions, mais, pour le moment, il n’a pas dégagé la sensation de quelqu’un qui a été malmené, peut-être que le fait qu’il ne parle pas encore le français l’a quelque peu aidé à fuir cette pression vécue pleinement par ses prédécesseurs.
En tout cas, le style des réponses du Serbe ne fera pas l’affaire, et il devra s’attendre à davantage d’offensives. L’affaire Bensebaïni, qu’il ne veut toujours pas expliquer, résume tout, et l’expose à plus de questions de plus en plus tranchantes à l’avenir. Reste à savoir quand est-ce qu’il va enfin pouvoir répondre lui-même, le jeu question-réponse sera dès lors encore plus palpitant.
S. M. A.
Il évoque la blessure de Belkaroui
«On attendra son arrivée puis on verra»
L’une des surprises de la liste des 24 est la présence de Hichem Belkaroui dans le groupe.
Le joueur de l’EST avait contracté une blessure contre le Lesotho et, depuis ce jour-là, il s’est contenté de soins. Il n’a donc pas joué, mais malgré ça il est convoqué. Rajevac dit qu’il attendra l’arrivée du joueur, il sera examiné par le médecin avant de prendre une décision. «Il était présent lors du premier stage ; il a participé au match ; on va encore juger sa situation à son arrivée, et on verra ce qu’on pourra faire», a-t-il dit à son sujet.
Absence de Bensebaïni
«Le plus important est qu’il s’accroche quand on le convoquera»
«J’ai insaturé un nouveau mode de travail, il faudra s’y habituer»
C’est incontestablement le sujet le plus accrocheur de toute la conférence. Rajevac a choisi de composer sa liste sans Bensebaïni, le défenseur central de Rennes, malgré son bon début de saison.
On le sait, la FAF a choisi de sanctionner l’ancien Paciste à cause de son engagement avec Rennes et son absence des JO, mais ça c’était pour le match du Lesotho. Personne ne s’attendait à cette absence pour un tel match important comme celui du Cameroun. La conférence de presse, du moins son début, s’est transformée en une vraie explication, où le Serbe a trouvé toutes les difficultés du monde à convaincre les présents : «Je ne veux pas parler individuellement, la liste est là, composée essentiellement des joueurs du premier stage.»
«Il n’y a pas de cas Bensebaïni»
Le driver des Fennecs enchaîne et explique : «Il n’y a pas de cas Bensebaïni, c’est un joueur qu’on suit ; la liste actuelle repose sur celle du stage précédent, et la balle est dans son camp. S’il veut ou pas être appelé pour le match et le stage suivant, c’est à lui de faire ses preuves.»
«C’est moi qui a le pouvoir de décider s’il est apte ou pas à être convoqué»
Le coach rappelle que seul lui a le pouvoir de sélectionner Bensebaïni ou un autre. Il estime que lui seul connaît les postes à pourvoir et avec quel genre de joueurs il le fera : «J’essaye de faire de la concurrence pour chaque poste ; on a fait un stage avec les A puis les A’, on a vu beaucoup de joueurs ; moi seul peut choisir les joueurs pour créer une concurrence pour chaque poste. Même si un joueur joue dans son club, j’ai le pouvoir de décider s’il est apte à être sélectionné ou pas ; on a changé de mode de travail, il faudra s’adapter au mien.»
«L’expérience est importante dans certains postes…»
Sans le dire ouvertement, Rajevac pense que le poste de défenseur a besoin d’une certaine expérience ; cela expliquerait l’absence de Bensebaïni et la convocation de Cadamuro. «Rajeunir dans certains postes et opter pour l’expérience dans d’autres postes n’est pas contradictoire. Bensebaïni et les gardiens sont des exemples ; j’ai des idées à mettre en place, et l’expérience est importante dans certaine postes. Le plus important est que Bensebaïni en profite lorsqu’on fera appel à lui», a-t-il expliqué.
S. M. A.
«Pour moi, l’essentiel est d’avoir un bon vestiaire»
Des joueurs qui ne jouent pas ont été convoqués ; les cas des Zeffane et Mbolhi sont là pour le prouver.
Le coach n’y voit aucun inconvénient. Pour lui, l’important est d’avoir un groupe soudé, un bon vestiaire et une bonne harmonie : «J’ai eu des situations pareilles et différentes à travers mes expériences, mais l’essentiel est d’avoir un bon vestiaire et retrouver une certaine harmonie ; la première liste pour le Lesotho, je l’avais reçue de mon adjoint (Neghiz), je me base sur cette liste car je ne connaissais pas les joueurs ; on suit les joueurs, il y a des éléments qui méritent, mais, pour ces matches, comme le Cameroun, on a fait des choix.»
Le coach a aussi parlé de Zemmamouche et d’autres éléments auxquels il laisse la porte ouverte : «Zemmamouche apte ou pas apte ? Il n’y a pas de cas Zemma, on travaille avec les éléments présents, et on suit d’autres, qui devraient aussi avoir leur chance. Les locaux aussi, on a vu de bons éléments.»
Il revient sur la mésentente entre Boudebouz et Slimani
«Boudebouz ne devait pas en parler à la presse, je vais en parler une dernière fois avec eux»
Boudebouz a enfreint les règles en dévoilant l’un des secrets du vestiaire algérien.
Tout le monde se souvient de ce qui s’est passé entre lui et Slimani lors du match contre le Lesotho : le meneur de jeu avait refusé de céder le ballon à l’avant-centre ; s’en est suivi un accrochage verbal qui n’a pas été du goût du coach. La sortie médiatique de Ryad sur un plateau français a enfoncé encore plus le joueur de l’EN. Rajevac n’a pas apprécié, il tient à mettre les points sur les i et promet de sévir dès l’arrivée des joueurs : «J’ai déjà répondu a ça, j’avais dit que je n’avais pas vu ça, mais, heureusement, que le but avait été marqué. Ce qui se passe aux vestiaires doit rester aux vestiaires, il n’y a plus de déclarations à faire, je vais en parler avec eux dès qu’ils rejoindront le CTN.»
S. M. A.
Convocation de Rahmani et mise à l’écart de Doukha
«3 gardiens âgés, c’est trop, appeler un jeune, c’est mon idée»
Au lendemain du match du Lesotho, on vous racontait dans ces mêmes colonnes que le coach national avait exigé de ses adjoints qu’on lance dans le bain un gardien jeune capable de postuler à l’avenir pour une place de titulaire. Rajevac a constaté que les 3 gardiens étaient âgés, ils avaient tous les 3 plus de 30 ans et cela ne lui a pas plu, d’où cette mise à l’écart de Doukha qui, en plus, est blessé. C’est Rahmani, le portier du MOB qui en profite, d’autant que Salhi, le gardien des olympiques, n’est pas compétitif. Rajevac confirme tout ce que Compétition avait révélé : «J’ai discuté avec les entraîneurs des gardiens, je me suis rendu compte qu’on avait 3 gardiens de 30 ans. J’ai vu qu’il fallait rajeunir, avec un gardien plus jeune qui sera l’avenir. J’ai demandé un 3e gardien qui n’est pas de cet âge-là.
Rahmani est donc mon idée.»
S. M. A.
A propos de la non-programmation d’une rencontre amicale face à un gros calibre
«Je ne regrette rien, je pense à mes joueurs»
A la question de savoir s’il ne regrettait pas d’avoir gaspillé la date FIFA précédente pour jouer un match de haut niveau, Rajevac avoue qu’il a beaucoup plus pensé à ses joueurs. Par conséquent, sa réponse est négative : «On a 6 matches, nos joueurs viennent de finir leur préparation, les compétitions ont commencé ; ils ont déjà beaucoup de matches dans les jambes, on préfère les ménager que de les charger.»
A propos de la CAN
«Pour le moment, je me concentre sur le Mondial»
A moins de 4 mois du début de la CAN, Rajevac ne veut toujours pas se pencher sur cette compétition : «Le match principal, c’est le Cameroun ; on aura le temps de préparer la CAN. C’est une compétition importante pour nous mais après la Coupe du monde, c’est la 2e, il y aura des problèmes, mais on trouvera des solutions. C’est une référence importante pour nous, ça nous responsabilise.»
«Les chapeaux ? On était dans le premier pour le Mondial, et nous voilà avec le Cameroun, le Nigeria…»
Pour les chapeaux, Rajevac ne donne pas de grande importance à ça, il donne l’exemple du groupe dont a hérité son équipe en Coupe du monde, après avoir été versée dans le 1er chapeau : «En coupe du monde, on était aussi au 1er chapeau, vous voyez de quel groupe on a hérité ? Le Cameroun, le Nigeria et la Zambie. Donc, ça ne veut pas dire grand-chose pour nous.»
S. M. A.
Absence de Bentaleb
«Ça nous cause des soucis au milieu mais… »
La suspension de Bentaleb poussera le coach à trouver de nouvelles solutions au milieu. Il reconnaît que ce n’est pas facile, mais il dit avoir des solutions, il ne reste donc qu’à trouver les meilleures : «On a des idées pour ce poste, on les mettra en place durant ces 7 jours de stage. Oui, je reconnais qu’on a des soucis dans ce poste, on va voir quelle option est la meilleure à prendre.»
«Belfodil a bien commencé sa saison, la porte lui reste ouverte»
«Belfodil a bien débuté sa saison, mais on a de bons joueurs dans ce poste. Ceci dit, la porte reste ouverte.»
Le Serbe lance un appel au public
«Je souhaite un stade plein»
Rajevac profite de la conférence pour adresser un appel au public. Pour lui, le 12e homme peut faire la différence : «On espère avoir un grand soutien populaire. Tant que les joueurs sentent ce soutien, ils ne peuvent que donner le meilleur d’eux-mêmes et ça sera un plus. C’est clair qu’un stade plein est souhaité.» Et d’ajouter : «J’attends aussi un soutien des médias pour la réussite de ce match contre le Cameroun qui est un match-clé pour nous.»
Le jeu de coulisses
«J’espère qu’il y aura un arbitrage correct»
Qui dit Cameroun dit Hayatou et donc la CAF, l’Algérie risque-t-elle vraiment de subir quelque chose face aux Lions indomptables et leur père protecteur ? Le coach préfère souhaiter un bon arbitrage : «Ce n’est pas mon style de commenter l’arbitrage qu’il soit bon ou mauvais. J’espère que ça sera un arbitrage correct, du 50/50 et qu’il n’y aura pas de problème à ce niveau-là.»