Comme on le sait, la dernière trêve internationale a été mouvementée en Algérie. Le match nul contre le Cameroun a laissé quelques traces, causant un gros mouvement de panique qui a coûté à Rajevac sa place, Soso en tant que cadre de l’EN confirme le malaise vécu, il revient d’abord sur le match : «Oui. Malheureusement, on a mal débuté nos qualifs avec ce nul à domicile contre le Cameroun. On est bien rentrés dans le match, mais c’est vrai que l’équipe n’a pas fait une grande rencontre dans l’ensemble. Dans une phase de groupes, le premier match est toujours super important.»
«On a peu travaillé tactiquement »
Feghouli tire à boulets rouges sur son ancien coach, il ne l’épargne pas du tout, il affirme que le match a été très mal préparé, histoire de se donner raison : «Les joueurs ont fait le boulot et c’est tout à leur honneur... La préparation a vraiment été délicate. On avait très peu de renseignements sur l’adversaire, on a peu travaillé tactiquement. En gros, on n’a pas travaillé comme on devait. Ensuite, les vingt-trois joueurs ont pris leurs responsabilités», a-t-il expliqué.
«Rajevac ne connaissait pas le nom des joueurs, leurs positions»
La presse a beaucoup parlé de Feghouli comme étant l’un des principaux instigateurs du limogeage du coach, ce dernier, qui s’est adressé récemment à ses fans et à ses détracteurs dans un communiqué, revient plus longuement sur ce qui s’est passé, il confirme que le contact ne passait pas entre les deux parties et que la méthode de travail du Serbe n’était pas idoine : «Avec le coach, ça a été difficile dès le mois de septembre. Pour son premier match, contre le Lesotho, on s’est aperçus tout de suite que ça ne passait pas vraiment avec les joueurs. Dans la communication, les méthodes... Il ne connaissait pas le nom des joueurs, leurs positions. Donc, ça devenait très difficile.»
«On a envie d’aller au Mondial»
Les échos qui nous sont parvenues de la fameuse soirée nous ont fait état d’un discours clair de la part des joueurs à Raouraoua, ils lui ont affirmé qu’ils tenaient à la qualif’ au Mondial, cette fois Feghouli met l’accent sur un point bien précis. Pour lui, la FAF a fait une erreur de casting, retour sur les faits : «On a envie d’aller au Mondial, on en a discuté entre nous et on a fait remonter les informations à la Fédération, parce que c’est elle qui gère ces situations de crise. Il nous reste cinq matchs et on a pensé que la meilleure solution, c’était de discuter de tout ce qu’il s’était passé, de faire le point. Puis le président de la Fédé s’est réuni avec le staff technique, l’entraîneur. On a tous discuté en famille, tranquillement, pour comprendre les choix. Ensuite, on s’est aperçus qu’il y avait peut-être eu une erreur de casting de la Fédération concernant Rajevac. Il a finalement décidé de démissionner. On attend un nouveau sélectionneur pour les cinq matchs qu’il nous reste.
«Les mêmes joueurs, hier adulés, sont critiqués aujourd’hui»
Ce qui s’est passé dans le vestiaire est connu, puisque tous les organes de presse étaient d’accord dans la version des faits rapportée, mais Soso affirme que certaines choses n’étaient pas vraiment vraies : «J’ai entendu des choses très déplacées, méchantes, de la part de la presse algérienne. Ça ne peut que nuire au groupe et au staff de parler de la sorte sur nous. Je peux vous dire que tous ces gens ne connaissent pas la vérité. Il faut qu’ils reprennent leurs esprits, qu’ils n’oublient pas le passé. Les mêmes joueurs, hier adulés, sont critiqués aujourd’hui. Nous, on va continuer à donner le maximum, parce qu’on donne le meilleur de nous-mêmes à chaque rencontre. Dans ce groupe, il n’y a personne qui se prend pour une star ou je ne sais quoi. J’ai tout entendu et, franchement, certains propos ont été blessants, alors que tout ce qu’on a lu, c’est vraiment, vraiment faux.»
«On n’a aucun pouvoir décisionnaire, mais on a été surpris du contenu du travail avec Rajevac»
Feghouli dément formellement avoir mis à la porte le coach après la fin de la partie contre le Cameroun, il dit que lui et ses équipiers n’ont aucun pouvoir, mais reconnaît avoir été choqué par la marnière avec laquelle le Serbe a géré le groupe : «Faire sortir le coach du vestiaire, c’est un peu gros quand même, non ? Même si tout ce qui se passe dans un vestiaire doit rester dans l’intimité du vestiaire, je peux vous dire que ce n’est jamais allé jusque-là. Nous, les joueurs, on n’a aucun pouvoir décisionnaire sur le choix de l’entraîneur. Peut-être que ça se passait comme ça il y a trente ans, mais ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. On n’a pas de moyen de pression particulier. On a juste fait remonter les informations qu’on avait, soit le détail de ce qu’il s’est passé aux entraînements, pendant la préparation, les tactiques, les positions. L’entraîneur demandait du temps et, d’après ce qu’il a dit en conférence de presse, ce n’est même pas lui qui avait fait sa liste de joueurs. Je ne sais pas si l’entraîneur est arrivé préparé ou non, mais nous les joueurs, on était vraiment surpris du contenu, du travail, de sa manière de gérer l’effectif.»
«Je n’ai pas d’ego avec la sélection nationale»
Rajevac a décidé de composer sans Feghouli ni Brahimi, c’est pour cette raison peut-être que ces deux éléments ont été pointés du doigt après le chaos vécu par les Verts.
Le joueur de West Ham se défend et refuse d’assumer l’étiquette qu’on veut lui coller : «Jouer, pas jouer, titulaire, banc, je n’en ai pas fait un problème. Tous ceux qui étaient à Blida vous le diront. Même pour les trois minutes où je suis entré, j’étais à fond dès mon échauffement et ensuite sur le terrain. Je n’ai pas d’ego avec la sélection nationale, je joue pour le drapeau et je ne réfléchis pas à mon cas personnel. Je suis le premier dans le vestiaire à encourager mes frères de la sélection, pour gagner les matchs. L’étiquette ou l’image que certains essaient de donner de moi ou mes coéquipiers est totalement fausse. C’est important de le signaler et d’arrêter les histoires venues d’ailleurs, pour vendre des journaux.»
«En cas de défaite au Nigeria, ça sera compliqué de se qualifier»
Le prochain match au Nigeria s’annonce délicat, mais Soso ne veut pas perdre l’espoir, il y croit même si on fond il reconnaît qu’une défaite risque de compliquer les choses : «On est des compétiteurs. Là, on a vu qu’on n’avait pas réussi à battre le Cameroun, qui était quand même prenable. Donc on était forcément déçus et en colère, comme ça peut se passer partout, parce qu’on est les premiers à vouloir aller au Mondial.
On a encore nos chances, il reste cinq matchs. On a un déplacement difficile au Nigeria qui nous attend en novembre. Il va falloir tout de suite rebondir parce que, en cas de défaite, ça deviendra déjà très compliqué de se qualifier. On le sait.»
«Les choses s’améliorent à West Ham»
West Ham a pu sortir la tête de l’eau la semaine passée après un début de saison difficile, Soso affirme qu’il y a un mieux : «Tous les jours, je suis là, je vois comment ça se passe. Je suis confiant pour la suite de la saison, au vu de la qualité des joueurs qu’on a, des efforts du staff pour redresser la situation. Maintenant, il faut être solidaire et avoir ce brin de réussite pour pouvoir enchaîner les victoires et emmagasiner de la confiance. Ça va tourner tôt ou tard pour nous. Et je crois que ça a déjà commencé à tourner, il y a eu des blessures et le manque de repères entre nous, qui a un peu déstabilisé l’équipe en début de saison. Les choses vont rentrer dans l’ordre, j’en suis sûr. Ça ne m’inquiète pas du tout.»
«Bili?, c’est l’homme de la situation»
L’ailier droit algérien encense son coach, certes ce dernier ne le fait pas jouer, mais le joueur n’oublie pas que c’est lui qui a eu le mérite de le recruter cet été : «De ce que je vois depuis que je suis là, il responsabilise les joueurs, les implique énormément. De toute façon, ce sont toujours les joueurs sur le terrain qui font le taf. Bili? délègue et se rend toujours dispo s’il y a un problème ou autre à discuter. Sa porte est toujours ouverte. Dans ses séances d’entraînement, il insiste beaucoup sur l’intensité à mettre. C’est primordial pour lui. Après, quand une équipe n’a pas de résultat, c’est toujours difficile de mettre en place un réel projet, mais il est de plus en plus pointilleux tactiquement pour qu’on aille chercher ces résultats. Comme contre Crystal Palace. Bili?, c’est l’homme de la situation.
«Voilà pourquoi je ne joue pas et je ne panique pas»
Malgré son faible temps de jeu Soso ne panique pas, il sait qu’il n’a pas toujours été en forme en ce début de saison, et cela le rassure : «Bili? me connaît depuis un moment déjà, il connaît déjà mes qualités, et il a confiance en moi. Après, moi, j’étais blessé pendant un mois, donc je suis revenu petit à petit avec l’équipe. Pas de quoi s’alarmer. Vraiment pas», a-t-il conclu.
S. M. A.