EN: «Ce qu’on a accompli n’avait jamais été fait et ne le sera peut-être plus jamais»

Soso a-t-il déjà baissé les bras ? Possible, l’international algérien a accordé une interview vérité à Sofoot, le magazine français dans son édition du mois de novembre, à travers lequel il est revenu sur plusieurs points relatifs à sa carrière et sa saison à West Ham.

Il évoque le Mondial brésilien et affiche son pessimisme pour la Russie

 

Après le nul contre le Cameroun, beaucoup de choses se sont passées en sélection, les critiques ont fusé de partout, et après une première mise au point du joueur dans laquelle il s’est défendu, hier il a donné des signes d’être un peu découragé par le résultat du match, il a n’a pas évoqué cette campagne, mais en parlant de la précédente, au Brésil, il a laissé entendre que l’équipe n’avait pas toutes ses chances pour arracher la qualif’ : « … On joue la Russie de Capello. La qualif’ ou la porte. L’arrière gauche russe monte, centre et but. Mais on ne baisse pas la tête. On n’avait jamais fait autant d’efforts pour égaliser et se qualifier pour des huitièmes historiques. Ce qu’on a accompli n’avait jamais été fait avant, et ne le sera peut-être plus jamais. Après, on ne passe pas loin de

la victoire contre l’Allemagne… Quand on a joué contre la Côte d’Ivoire plus tard, Yaya Touré nous avait félicités. On partait de loin pourtant», a-t-il dit laissant planer le doute.

«Au Brésil, on était au bord des larmes»

Soso parle de la pression dans laquelle était le groupe au Brésil, il avoue qu’aucun joueur n’avait le pouvoir de demander quoi que ce soit à Vahid, il nie être intervenu auprès du Bosnien pour faire jouer Brahimi face à la Corée : «C’est une légende. Vahid m’aurait envoyé dans le buisson, sinon ! Avant ce match, il y avait une de ces tensions… On était

tous au bord des larmes : c’est la Coupe du monde, un rêve pour tous. Et on gagne avec un football magnifique, 4-2.»

«Si on était passés, on aurait fait très mal à la France »

Les Verts ont quitté le tournoi contre l’Allemagne et ont manqué un face-à-face contre la France, Feghouli parle de ce match manqué : « J’ai trouvé que la France n’avait pas joué avec la hargne et l’intensité nécessaires contre l’Allemagne. On aurait pu leur faire très mal. On ne saura jamais, hein ! »

« Face à la Belgique, les consignes étaient ultra-défensives»

Soso évoque les erreurs de Halilhodzic qui ont causé la défaite de l’EN contre la Belgique : « Pour le premier match contre la Belgique, on mène 1-0 à la 70e minute, et les consignes sont ultra-défensives ! On défendait à deux contre un : j’étais quasi latéral droit et Riyad Mahrez latéral gauche ! On perd 2-1. En général, quand tu perds le premier match, c’est mal barré.»

«Vahid m’a causé des problèmes à Valence»

Feghouli a eu beaucoup de problèmes à Valence surtout depuis 2013, pour Feghouli, c’était la faute de Vahid, explications : «A mon retour de

la CAN 2013, après quatre premiers mois d’un très haut niveau.

J’avais prolongé juste avant de partir, et là, Vahid Halilhodzic nous fait une prépa physique d’avant-saison… au

milieu de la saison ! Ça m’a lessivé. Je suis rentré à Valence, j’étais mort, comme si j’étais en fin de carrière. Le public s’est dit : “Il a revalorisé son salaire, il a brillé en Ligue des  champions, et là il ne met plus un pied devant l’autre !” Le public a la critique facile là-bas. Par la suite, ils ont oublié.»

« Valence m’a manqué de respect »

Le départ du joueur de Valence s’est concrétisé au bout d’une année difficile, Soso y revient : « J’avais fait part de mes conditions salariales mais je n’arrivais pas à trouver un accord avec le club… les autres joueurs prolongent sauf moi. Je suis le plus ancien au club, mais on s’occupe de moi en dernier… Bref, pas très respectueux. Puis les mauvais résultats arrivent, un nouvel entraîneur aussi. Le gars veut se mettre le public dans la poche en prenant une décision forte : écarter Sofiane Feghouli, en prétextant des choses fausses sur moi. Qu’est-ce que je peux y faire ? Rien, alors que pendant six ans, je n’ai fait aucun problème. J’étais le bouc émissaire parfait. C’est le business du football. Il faut s’en protéger.»

 «Je n’ai jamais eu le même style de jeu que Zidane»

Longtemps présenté comme un “nouveau Zidane” à ses débuts, Soso sait que cela n’a rien de logique, il trouve l’explication : « Les journalistes ont balancé ça, comme ils l’ont fait pour Nasri, Benzema ou Meriem, ou n’importe quel rebeuh milieu de terrain technique. Pourtant, je n’ai jamais eu le même style de jeu que Zidane.»

«Ce n’est pas mon style de péter les plombs »

Soso se plaint d’avoir toujours été le bouc émissaire, pourtant il avoue qu’il n’a pas l’habitude de créer des problèmes : «C’est le milieu du football et, par moment, il est sale. Ça me dérange de lire dans les journaux “Feghouli est comme ci, comme ça”. Ce n’est pas mon style de péter les plombs. Les problèmes internes à Grenoble, on me les a tous mis sur le dos et je suis devenu le bouc émissaire, alors que beaucoup de personnes du club vous diront “Sofiane, c’est le meilleur”. On n’a pas voulu renouveler mon contrat au salaire que je souhaitais. J’ai donc décidé de partir libre au bout de mon contrat de trois ans.»

 « Contre le Sénégal il y a un an, notre public a exagéré, j’étais déçu»

L’an dernier presque à cette même période, Feghouli avait été sifflé au 5-Juillet, il en parle : «Ça fait leur charme, sauf quand c’est exagéré. Je me souviens avoir été déçu au stade du 5-Juillet, à Alger, pour un amical contre le Sénégal (victoire 1-0 de l’Algérie en octobre 2015, ndlr). On avait été sifflés au bout de vingt minutes. J’en avais parlé avec Cheikhou Kouyaté, capitaine du

Sénégal. Même lui avait été choqué.»

«Le Rwanda m’a marqué»

L’ailier de West Ham parle de ses aventures en Afrique et plus particulièrement d’une capitale qu’il a apprécié, Kigali au Rwanda, il raconte une anecdote : «C’est magnifique. Ils veulent être la capitale d’Afrique la plus propre d’ici 2020. Je me souviens d’une anecdote à l’aéroport, où je tenais mes crampons dans un sac plastique. À la sortie de l’avion, une dame ne voulait pas que j’entre dans le pays avec, donc elle me l’a pris parce que ça ne donnait pas une image propre. Au Rwanda, le président du pays sort balayer devant chez lui une fois par semaine, en guise d’exemple à la population pour rendre la ville super propre. C’est une capitale à faire, malgré les événements tragiques, les

massacres entre ethnies dans les années 90. Si les gens ont encore cette image de Kigali, ils se trompent. Ils sont très loin de tout ça.»

S. M. A.

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