Confirmez-vous avoir démissionné de votre poste d’entraîneur de l’ASO Chlef ?
Oui, c’est fait et il y avait de quoi. Après la défaite contre le Paradou AC, j’ai été agressé verbalement par des agents chargés de la sécurité, c’était des stadiers qui avaient enlevé leurs gilets. Cela s’est passé au vu et au su des dirigeants, devant mes joueurs, devant tout le monde en fait. On m’a menacé, on a proféré des grossièretés à mon égard, je n’ai pas accepté tout ça. Sans la présence de la police, je crois qu’on m’aurait lynché.
Carrément !
Oui, ma sécurité était en jeu, il n’était plus question de poursuivre ma mission dans ces conditions. Le lendemain, j’ai appelé le président du club pour lui signifier ma décision de partir. Sans rentrer dans les détails, je lui ai dit que c’était la défaite de trop et que je devais quitter le navire. J’ai assumé toutes les défaites précédentes, mais pas celle-là.
C’est-à-dire ?
Je ne sais pas si c’est par manque de concentration ou par non respect de mes consignes, toujours est-il que des erreurs impardonnables ont été enregistrées, me laissant interrogatif. Mais ce n’est pas ce qui m’a poussé à m’en aller. Dès lors que ma vie était en jeu, il n’était plus possible de continuer.
En somme, vous avez quitté l’ASO pour sauver votre peau…
Oui, c’est exactement ça. J’étais seul face à des gens supposés s’occuper de notre sécurité. L’agression physique n’était pas loin de celle verbale, et le lynchage aurait été le pire à craindre ensuite.
Quelle a été la réaction de votre président ?
Il n’était pas présent, mais les autres dirigeants étaient sur place, ils étaient à 3 ou 4 mètres de la scène, personne n’a levé le petit doigt. Je ne peux pas travailler comme ça.
D’après vous, qui est derrière tout ça ?
Pour moi, ce sont des gens manipulés, il est clair qu’ils ne sont pas venus de leur propre chef pour m’insulter. C’est, d’ailleurs, ce qui m’a fait mal. Alors, j’ai préféré dire : au revoir et merci ! Dans l’affaire, j’aurais sauvé ma peau. Voilà ce qui m’a contraint de rendre le tablier. Ce ne sont ni les résultats enregistrés jusqu’alors, encore moins la défaite contre le Paradou.
Pensez-vous que l’ASO peut, malgré tout, encore envisager l’accession en Ligue 1 Mobilis au terme de l’exercice ?
J’ai eu en main une équipe jeune et, même si ce n’est pas moi qui ai effectué le recrutement, j’ai assumé. On a réalisé le parcours qu’on connaît et, en dépit des erreurs impardonnables que mes joueurs commettaient, j’ai continué d’assumer. Je me disais que c’était mon rôle de trouver des solutions pour y remédier, j’étais persuadé qu’on pouvait se rattraper ensuite, d’autant plus que le championnat est encore long. Mais en arriver à être agressé par ceux qui sont censés me protéger, je dis : basta, je ne joue plus !
H. D.