Le désormais ancien latéral gauche du CSC, Sofiane Benbraham, est libre de tout engagement. Il revient sur son expérience au CSC.

Benbraham : «Au CSC, on m’a fait dégoûter le foot»

- «Ils ont un complexe vis-à-vis du MCA»

-  «Oui, Ghrib m’a proposé de revenir»

 

 

Que devenez-vous ?

Je suis toujours à Constantine, je vais résilier le contrat de location que j’avais. Je vais vous dire une chose, au CSC, c’est vraiment compliqué.

 

Alors commençons par le commencement.  Pourquoi avoir choisi le CSC ?

J’ai choisi le CSC pour le challenge sportif déjà. On m’a dit que c’était un grand club. On jouait devant 60 000 supporters chaque match. On m’a persuadé de signer parce que c’était un club dans lequel j’aurai pu évoluer sereinement. Cependant, c’est le contraire qui s’est passé. La pelouse et plein d’autres détails qui m’ont convaincu de signer dans ce club.

 

Il s’est passé quoi en début de saison ?

Je vous explique. En fait, il y avait Boulahbib. C’est lui qui m’a fait signer au CSC. Un mois après, certains membres du directoire, à savoir Bensari et Daba, lui ont fait un coup d’Etat et l’éjecter. Moi, jai gardé l’étiquette du joueur à Soussou. Ça s’est répercuté sur moi. On pouvait voir dans la presse que j’étais blessé ou absent. C’est faux. L’entraîneur en chef c’était Gomez. L’ENTP lui a donné les pleins pouvoirs. Quand j’ai signé, Soussou m’a dit on joue le maintien ou la moitié du tableau. Le résultat est là. On a fait sortir beaucoup d’histoires qui ont fait mal à ma famille. Moi, je ne suis pas ce genre de mec. Ça m’a fait du mal. C’était extrasportif.

 

Qu’est-ce qui s’est passé après ?

Au fait, je vous explique. On était deux, à savoir Bencherifa et moi. Il a commencé la saison et c’est normal. Après, il se blesse 4 matchs. Moi, je m’attendais à jouer. Ils ont mis Zerara, un milieu de terrain. Le seul match que j’ai joué, c’était face à Médéa. J’ai fait mon match. Ils reviennent au score. On me fait sortir à la 70^e minute pour mettre Zerrara. Je vais voir le coach, c’était Bousaâda, le préparateur physique. C’est ça qui a permis à certains de mettre la main sur l’équipe. Lorsque je lui ai demandé, il m’a dit : «J’étais obligé de faire rentrer ce joueur car il touche 190 millions par mois. La direction m’exige de faire jouer des joueurs aux gros salaires.» Depuis ce match-là, le CSC a dégringolé.

 

On sent de l’amertume et des regrets d’avoir signé au CSC…

Oui, j’ai beaucoup de regrets dans le sens où l’agent m’a embobiné. Il m’a dit que je serai dans un bon environnement. Il s’avère que c’était le contraire. La concurrence n’est pas saine. Aujourd’hui, le résultat est là. si les résultats étaient bons, je ne dirais rien. On a eu un aller favorable et c’est comme ça. Je ne citerai pas de noms. On a l’une des défenses les plus mauvaises du championnat mais il n’y a jamais eu de changements. J’en veux aux personnes au-dessus. Ils n’ont jamais voulu que je joue à cause de l’étiquette de joueur à Soussou. J’ai des regrets, ils ont voulu me briser mais ils m’ont fait dégoûter le football pour se venger de Soussou. Je veux ajouter une chose.

 

Allez-y…

Il s’est passé beaucoup de choses. On fait un déplacement à Batna. Il fait rentrer deux espoirs et moi, je ne rentre pas. Pendant un entraînement, le préparateur physique est venu me voir. Il m’a dit : «Benbraham, je ne compte pas sur toi, tu vas en espoirs.» J’ai dit OK, tant que je joue. A la fin de la séance, il me dit : «En fin de compte, je te prends, je n’ai pas de joueurs pour la feuille de match.» Moi j’ai été au MCA où j’ai fait 40 matchs en 2 ans. Ici, ils ont un complexe par rapport au MCA. Ils parlaient plus du Mouloudia que du CSC. J’ai mouillé le maillot. Il y avait un problème.

 

Avez-vous résilié votre contrat ?

J’ai rencontré le président Souici après les différents problèmes. J’ai parlé à mes parents, j’ai dit que je ne pouvais plus rester. Le nouveau président a complètement compris ce qui s’est passé. On s’est arrangés sur ma libération le 5 décembre. Lui m’a dit qu’il voulait me garder. Cependant, c’était impossible. Il n’avait pas le pouvoir de changer les choses. Le mal est trop profond.

 

Et maintenant, que comptez-vous faire ?

Je veux juste retrouver le plaisir de jouer. Peu importe, le plus important pour moi, c’est de retrouver un club et retrouver ce qui m’a manqué. J’attends une opportunité.

 

Des contacts ?

Oui j’ai des touches. Le CRB était intéressé, ça fait deux ans qu’on en parle mais il n’y a jamais eu de concret. Je m’entraîne régulièrement et je garde la forme.

 

Et le Mouloudia ?

Au fait, lors du dernier match, j’ai parlé à Ghrib. Ce n’est pas lui qui m’a libéré. C’est Menad qui a fait sa liste. Il a suivi ce qu’il lui a dit. Apparemment ça n’a pas marché. Ghrib m’a demandé si je voulais revenir et j’ai dit bien sûr. Le MCA c’est le club qui m’a fait connaître. Après, on ne s’est pas revus. Comme par hasard, dès qu’il m’a parlé, la semaine qui a suivi, les choses ont commencé à bouger. C’est sûr que j’aimerais bien revenir au MCA.

I. Z.