Mis en isolement alors qu’il rentrait de Tunisie au même titre que des centaines de personnes à Souk Ahras, il y a deux semaines, l’arrière droit du Club Africain a été libéré hier matin. Alors qu’il était en route vers Oran, nous l’avons joint sur son téléphone pour avoir de ses nouvelles.
Tout d’abord, donnez-nous de vos nouvelles ?
Ce matin, on a été libéré, je suis en route vers Oran en compagnie d’un ami qui s’est déplacé à Souk Ahras pour me récupérer. Le personnel médical qui nous suivait nous a remis chacun un certificat médical attestant qu’on est en bonne santé. La bonne nouvelle est qu’aucune personne n’a été contrôlé positive au Covid 19. On était 300 personnes, on appréhendait que quelqu’un parmi nous soit contaminé. Dieu soit loué, il n’y en avait aucun.
Vous avez subi des contrôles tous les jours ?
Oui, chaque jour, on nous a fait des tests pour vérifier si on a la fièvre ou non ; c’est le seul contrôle auquel on était soumis. Mais au fil du temps, on s’est habitué à tout.
Y compris les conditions d’hébergement que vous aviez déplorées dans une vidéo le premier jour de votre admission dans ce centre à Souk Ahras ?
J’ai signalé qu’on était 300 personnes a avoir été isolées dans une cité universitaire à Souk Ahras. Au début de notre séjour, les conditions d’hébergement étaient mauvaises. Mais après, je crois l’intervention des autorités pour améliorer nos conditions d’hébergement, on a reçu des couvertures et des draps neufs, on nous servait des repas chauds. On remercie les pouvoirs publics d’ailleurs pour avoir pris en charge nos doléances en réglant rapidement tous nos soucis. Aussi, on remercie les policiers qui étaient mobilisés h24 pour garantir notre sécurité au niveau de la cité universitaire.
Pour un joueur de surcroît international habitué à loger dans des établissements luxueux, c’était la galère…
Il fallait faire avec. Quand j’ai vu des pères de famille avec leurs enfants et épouses dans ce centre d’isolement, ça m’a interpellé notamment les premiers jours. Mais après, quand on se rend compte que cet isolement est nécessaire, on a accepté notre sort en priant toutefois Dieu qu’on ne déplore pas des décès ou la contamination des personnes isolées dans le même centre que nous. Ce matin, en quittant tout ensemble la cité universitaire, on était très soulagés.
Donc, la cité universitaire s’est vidée ?
Non, il y a des personnes qui sont arrivées plusieurs jours après ; elles devront comme nous attendre le délai d’isolement de 14 jours avant de rentrer chez elles.
Regrettez-vous de n’être pas resté en Tunisie ?
De toute façon, la situation est pareille, que ce soit en Algérie ou en Tunisie, tout est à l’arrêt. Ce qui fait que ne pouvant ni sortir ni m’entraîner, j’ai décidé de rentrer chez moi à Oran afin de profiter de ce repos forcé pour me ressourcer auprès de ma famille. Non, je ne regrette pas d’avoir quitté le sol tunisien et cet isolement de 14 jours à Souk Ahras m’a permis de voir la réalité de la vie, notamment dans les conditions pénibles dans lesquelles, on s’était retrouvé les premiers jours.
On imagine que votre employeur s’est inquiété pour vous…
Je recevais tout le temps des appels des responsables du Club Africain qui s’inquiétaient pour moi. Même mes coéquipiers prenaient de mes nouvelles. Evidemment à chaque fois, je les rassurais. Je profite de l’occasion pour les remercier d’avoir pensé à moi.
Vos coéquipiers en équipe nationale l’ont-ils fait ?
Des joueurs oranais tels que Belaïli, Beldjilali ou Tabti m’ont appelé pour avoir de mes nouvelles ; pour les autres coéquipiers que j’ai côtoyés en équipe nationale (il a fait la CAN 2017), je pense qu’ils n’ont pas mes coordonnées, sinon ils m’auraient au moins envoyé un message.
Il y a quelque temps, vous étiez en conflit avec votre club ; depuis, les choses se sont-elles améliorées ?
Effectivement, j’avais quelques soucis avec le club. Néanmoins, tout est rentré dans l’ordre après sauf que la pandémie du coronavirus a tout chamboulé après l’arrêt des compétitions. Pour le moment, on est tous dans le flou.
Pas de décision à prendre maintenant ?
Comme je l’ai expliqué, on est tous dans le flou. Je pense qu’il est prématuré de parler d’avenir, alors que tout le monde vit dans l’angoisse et la peur avec la propagation de ce virus. Comme on dit, chaque chose en son temps. Mon vœu est que ce virus soit endigué afin que tous les êtres humains soient épargnés de cette dangereuse maladie qui a fait des centaines de milliers de morts dans le monde.
A présent, vous êtes où ? (il était en route pour Oran)
On vient juste d’arriver aux environs de Constantine, il reste encore du chemin à faire pour arriver à Oran.
Bonne route, alors !
Merci.
- S.