La JS Kabylie ne cesse d’engager des jeunes éléments. Noureddine Drioueche, l’ancien défenseur international des Canaris, livre son avis sur le projet.
La JS Kabylie a recruté pas mal de jeunes joueurs, qu’en dites-vous ?
C’est une bonne initiative. Recruter des jeunes et, surtout, leur faire signer des contrats de cinq ans est de bon augure, il n’y a pas mieux pour la stabilité de l’effectif. Les années où la JSK enchaînait les titres et cartonnait durant ses matches, c’est bien parce que l’équipe était stable et que les joueurs évoluaient ensemble pendant cinq ou six ans de suite. C’est de cette manière qu’on parvenait à empiler les titres et les trophées.
Ali Fergani, l’ancien capitaine d’équipe de la JSK, estime que ce n’est pas suffisant, il faut entourer les jeunes avec des joueurs d’expérience…
C’est évident, on ne peut pas composer une équipe avec une ossature de joueurs jeunes, on doit les intégrer dans un groupe comprenant pas mal d’éléments de métier. Les jeunes se lancent peu à peu dans le bain afin qu’ils s’adaptent au mieux au jeu de l’équipe. Ce n’est pas évident de s’intégrer dans un club habitué à remporter des titres. De toute façon, dans les grandes époques de la JSK on a tout le temps opéré de cette façon, il faut poursuivre dans cette voie. Cela dit, c’est bien de recruter de jeunes pépites, mais c’est mieux de les former soi-même dans son propre centre de formation. C’est ce qui doit être la priorité du club. C’est de cette manière qu’on construit le futur de la JSK.
Le problème, c’est que les supporters ne sont pas toujours patients, surtout ceux de la JSK…
Certes, les supporters veulent tous la réussite immédiate, c’est le cas dans tous les clubs. Mais qu’on voit qu’on est sur une bonne voie, je pense qu’on peut se montrer compréhensif. La JSK a évolué dans le bas du tableau durant huit ou dix ans. Ces trois dernières saisons, les résultats sont nettement plus performants, le public de la JSK a prouvé qu’il sait se monter patient quand son club est sur les bons rails. Les supporters de la JSK ont patienté durant dix ans, je ne crois pas qu’ils agiraient autrement pendant les trois ou quatre ans qui permettront l’éclosion des jeunes talents. Les fans des Jaune et Vert sont connaisseurs, ils savent ce qui est bien pour leur club.
Chérif Mellal, le président de la JSK, a un nouveau mot d’ordre : pas de nouvelle recrue à plus de 100 millions de centimes, vous approuvez ?
C’est une très bonne chose. Les salaires ont flambé et on ne peut plus continuer ainsi. Mais cela ne doit pas concerner uniquement la JSK, tous les autres clubs doivent aller dans le même sens. Tous les clubs souffrent financièrement, il est temps de changer les choses. Il faut prendre exemple sur la JSK et tout entreprendre pour qu’un accord global soit trouvé entre tous les clubs professionnels du pays.
Pas évident d’y parvenir…
Oui, malheureusement. Tant que les clubs de l’élite ne changeront pas d’attitude, les choses resteront en l’état, si ce n’est pire. Je note que les clubs des divisions inférieures font ce que font les clubs de la première division et, au final, les salaires ne cessent de grimper partout. C’est ainsi qu’on encourage la magouille, le mensonge et la course sans fin vers l’argent. Ça ne peut pas durer ainsi.
H. D.