Comme prévu, l’entraîneur en chef du MC Oran, Bernard Casoni, a rencontré la presse locale après de chaudes palabres au sujet de l’organisation au niveau du club dont il a mis à nu hier dans le semblant de la salle de conférences du stade Ahmed-Zabana.
Le technicien français a commencé par dévoiler les carences qu’il a amèrement constatées. Il a dit tout haut ce que beaucoup de ses prédécesseurs l’ont fait tout bas.
«On a des années de retard sur l’USMA et le CRB»
«On n’avait pas le temps de penser à la presse ni à autre chose. Moi, à mon arrivée, je me suis retrouvé dans un club en ruines, un club qui manque de moyens. Tel est l’état dans lequel se trouve ce club, à mon arrivée. Vous savez, on ne trouve pas de matériels pour entamer la préparation. On devait commencer la préparation bien avant, on l’a entamé en retard. J’étais désagréablement surpris de le constater. On devait régler des tas de choses, nous sommes en train d’y remédier. Quand vous voyez un directeur général ou le chargé de communication prendre la peine d’aller chercher de l’eau pour l’entraînement, ça explique la difficulté dans laquelle on travaille. Il faut un minimum de restructuration. A comparer avec l’USMA ou le CRB, on est à des années de retard. Franchement, on ne ressemble pas à un club » a-t-il indiqué
«On progresse d’une séance à une autre»
En réponse à la question de savoir quelle évaluation il fait de la première semaine de préparation de l’équipe, le Corse a déclaré : «Les joueurs travaillent dur, les entraînements se déroulent dans la bonne humeur. Il y a un très bon état d’esprit. Ils respectent nos consignes, ils arrivent à répondre à nos recommandations, ils sont à l’écoute. Disons qu’en marge des problèmes de moyens, on progresse d’une séance à une autre.»
«J’attends Durand, je ne peux me contenter de Bouazza»
Interrogé pour savoir s’il compte toujours sur le préparateur physique franco-allemand, Alain Durand, le coach mouloudéen a répondu : «On l’attend tout simplement. Le club est en train de faire les démarches pour faciliter son entrée.» Dans la foulée, le DAG Bennacer Hadj est intervenu pour préciser : «Oui, le club a fait un écrit officiel pour le visa d’usage et pour avoir l’autorisation des autorités dont le ministère.» Prié de savoir s’il peut se contenter d’Abdellatif Bouazza l’actuel préparateur physique de l’équipe, le conférencier a répondu : «Non, je ne peux pas me contenter de lui. C’est vrai, il fait un travail appréciable mais il nous faut un préparateur physique.»
«Possible qu’il y ait un dégraissement, mais on attend l’Ivoirien surtout»
Abordant la question de son effectif et la possibilité de le dégraisser, l’ancien coach du MC Alger a précisé : «Pour l’instant nous avons vingt-sept joueurs dont vingt-six présents avec nous. Apparemment, il pourrait y avoir un dégraissement de l’effectif mais on attend l’Ivoirien (Ndlr, Houssou Ladry ). Je compte beaucoup sur son arrivée, il peut nous apporter beaucoup vu son niveau et son impact dans son jeu. C‘est en fonction des résultats de la préparation parce que les joueurs sont au début seulement. Nous sommes en train d’aller tout doucement avec eux. On n’a pas encore fait l’état des lieux, puisque nous avons un stage à faire.»
«Aucune réserve sur Belkaroui, Mesmoudi partira, si…»
A la question de savoir s’il a émis des réserves sur le recrutement du défenseur Hichem Belkaroui, le driver mouloudéen a ainsi abondé : «Pour Belkaroui, bon, je n’ai pas émis des réserves sur son recrutement ni sur son arrivée. Il est en manque de compétition parce qu’il n’a pas beaucoup joué avec son ancien club. Pour l’instant, on attend qu’il reprenne, on attend les résultats des tests PCR. Donc, on attend de le voir sur le terrain.» Prié de savoir s’il donnerait un avis favorable à un transfert du défenseur central Boualem Mesmoudi, le Français a dit oui. «Pour l’instant, il est là avec nous, il s’entraîne d’arrache-pied avec nous. Il se donne à fond à l’instar des autres joueurs. C’est vrai, j’ai besoin de lui mais si le club trouve un réel intérêt dans son transfert, pourquoi je m’y opposerai.»
«Je n’ai pas fixé d’ultimatum au président»
La question de son impatience pour percevoir son argent a été abordée par notre journal. A ce sujet, Casoni s’est permis la réflexion suivante : «Ce sont des spéculations, c’est faux. Si j’ai un problème, j’irai voir le président et discuter avec lui. Donc, je n’ai pas parlé de ce sujet, je ne lui ai fixé aucun ultimatum.»
«Belatoui ? Il y a aussi Bouazza et Acimi»
Interrogé pour savoir ce qu’il attend de son adjoint Omar Belatoui, le driver du Mouloudia a déclaré : «C’est parce qu’il connaît bien le club, il connaît les mentalités des joueurs. Par rapport à l’expérience qu’il peut nous apporter tout comme le jeune Bouazza qu’on a intégré dans le staff ou Réda (Ndlr, Acimi) qui a exercé à l’étranger. Chacun peut apporter un plus. Juste, on essaie de faire ensemble un travail cohérent.»
«Nos objectifs, progresser chaque jour»
La question de l’objectif qu’il s’est fixé l’a poussé à rétorquer de la manière suivante : «Le plus important pour nous c’est de pouvoir progresser chaque jour. On ne peut guère parler d’objectifs vu les conditions dans lesquelles nous travaillons et vu la conjoncture sanitaire. Nous avons un stage le 17 de ce mois, on le fera à Tlemcen. Après on va voir en fonction de ce qui se passera là-bas et de nos moyens aussi.»
«Ce sera difficile 38 matches …»
Prié de donner son avis sur ce qu’il pense d’un championnat à vingt clubs et si les conditions de travail ne risquent pas de le décourager, l’ancien international des Bleus a déclaré : « Faire trente-huit matches, ce sera vraiment difficile, je ne sais pas si le championnat va finir ou pas. Vu la forme des joueurs avec l’arrêt de la compétition en raison de la situation sanitaire, ça va être vraiment très difficile surtout si on joue tous les trois jours. Pour les conditions de travail, ce sera pour moi un challenge intéressant.»
«J’ai eu des contacts avec le président pas avec Ghrib»
Interrogé pour savoir si Omar Ghrib a proposé ses services à Tayeb Mehiaoui au même titre que les attaquants Hichem Nekkache et Walid Derradja, l’ex-joueur de l’O Marseille a dit non. «Pas à ma connaissance, peut-être qu’on a dû demander son avis parce qu’il me connaît bien Omar. Mais les contacts ont eu lieu entre le président et moi, il m’a appelé au téléphone pour me demander de prendre le MCO et me voilà ici.»
«Il m’était impossible de faire une équipe avec Bourdim, je le lui ai dit»
Dans ce premier rendez-vous avec la presse oranaise, le technicien français a été prié de s’exprimer sur les accusations à son encontre du milieu du MC Alger, Abderrahmane Bourdim. «Je lui ai dit qu’il m’était impossible de faire une équipe avec lui. Je lui ai suggéré de travailler davantage, d’ailleurs il l’a bien fait dans la deuxième année, je le lui avais dit en fin de compte.»
«Cavalli est d’Ajaccio, moi c’est Bastia…»
A la question de savoir de ce qu’il pense du souhait de son compatriote Jean-Michel Cavalli de faire mieux qu’une troisième place à l’issue du prochain championnat, le conférencier a répondu : «Lui il est d’Ajaccio, moi c’est Bastia. Mes objectifs, ça dépend, c’est en fonction de la qualité de mon équipe, de la préparation qu’on vient d’entamer, de la conjoncture liée à la situation sanitaire. Donc, tout est lié.»
- M. A.